Centrafrique : Le mea culpa d’Anicet Georges Dologuelé sur son alliance avec Bozize ou la honte d’une opposition sclérosée ?

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Bangui, le 30 janv. 21

Dans une confession accordé à Jeune Afrique, le Président de l’URCA, Anicet Georges DOLOGUELE a livré son état d’âme, quoique tardif, sur son alliance avec François Bozizé, patron de la CPC et membre de la COD2020.

Dans son mea culpa, Dologuelé dit avoir regretté cette alliance, car l’appel au boycott lancé par kangara à la veille des élections l’a pénalisé jusque dans les régions considérées comme ses bastions. Il ne s’attendait pas à ce que François Bozize prenne une autre option à celle de la démocratie.

Diantre ! Faut-il croire en la sincérité de ce mea culpa à la ponce Pilate ? Pourquoi Dologuelé Anicet ne s’était pas sorti de son silence pour dénoncer les agissements de François Bozizé et de la CPC dès les premières heures des attaques de certaines localités de l’intérieur ? Est-ce pour échapper à toutes et éventuelles poursuites judiciaires que le patron de l’URCA a cru bon de se dédouaner de façon éhontée, lui qui, pourtant avait fait le déplacement de Bossangoa pour signer une alliance contre nature avec Bozizé, le même, qui lui avait tourné le dos en 2015 ?

Le mea culpa d’Anicet Georges DOLOGUELE sur son alliance avec François Bozizé prouve à suffisance que la classe politique centrafricaine est en panne. Cette classe politique s’est illustrée pendant plus de 40 ans par un immobilisme déconcertant, l’amateurisme, et les magouilles à l’exemple de cette alliance de traitres de la République signée à Bossangoa entre Dologuélé et Bozizé, laquelle alliance avait sonné le déclenchement du boycott des élections dans certaines localités.

En réalité, lui Dologuelé, et Bozizé, soutenus par la France ne voulaient pas de ces élections. Ils ont toujours milité pour le report et à l’échec de ces scrutins. D’ailleurs, le 26 décembre 2020, à la tête d’un groupe de leaders politiques, Anicet Georges Dologuele avait appelé au report des élections. Voilà aujourd’hui, ce monsieur se croyant plus malin que son ombre, va dire au monde entier que si Touadera n’avait pas triché (Il n’a pas avancé les preuves) et que si Bozizé n’avait pas empêché les électeurs, il serait élu président. Quel cynisme ! Anicet Georges DOLOGUELE et la COD-2020 alliés de la CPC sont victimes de leurs propres turpitudes et doivent se remettre en cause que de polluer la quiétude des Centrafricains par des chants de sirènes dignes des aigreurs dont le seul programme à proposer à leur peuple se résume aux guerres, coups d’Etat, dialogue, concertations espérant ainsi être ministres, directeurs généraux ou présidents-directeurs généraux… pour jouir des privilèges de leur poste. Résultat : plus de 40 ans après, le pays n’a pas bougé d’un iota. Au contraire, il a reculé sur bien d’aspects.
Partout, le même refrain : « cherchons aussi à bouffer et s’il en reste la nation pourrait en profiter », entend-on au sein des partis politiques.

La RCA a besoin d’une classe politique renouvelée et patriote, prête à se sacrifier pour les intérêts de leur pays. Et non des leaders politiques, dont la seule référence reste la France, son histoire et sa littérature. Certes, la vieille garde politique n’acceptera pas, aussi facilement, d’être mise au placard. Elle usera de tous les moyens, y compris l’achat de conscience, pour se maintenir en scelle. Il faut l’y obliger. Notre salut passe par là ; celui de notre pays, aussi.

@André KOGBADJA

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