Bangui, le 02 sept.-20
Depuis décembre 2012, la République centrafricaine est tombée dans une crise la plus grave de son histoire. Les communautés qui vivaient depuis des décennies en symbiose, se sont divisées suite à une manipulation des puissances occidentales et certains pays voisins avec la complicité de certains Centrafricains assoiffés du pouvoir. De nos jours, petit à petit, le signe indien est brisé et le pays sort progressivement de l’ornière.
On ne cessera jamais de la dire dans nos colonne que la crise centrafricaine n’est pas seulement sécuritaire, elle est multidimensionnelle et s’explique par le fait que ce pays a été détourné consciemment depuis une bonne décennie de la voie du développement vers les prises de position qui ont pour intention cachée, la destruction et la déconfiture dont les conséquences échappent souvent à leurs auteurs. Pour preuve, lorsque certains hommes politiques de ce pays utilisent les mercenaires armés venus du Tchad, du Soudan, du Niger et du Cameroun pour déstabiliser les régimes en place décide de renverser le pouvoir au finish, ils donnent le feu vert à ces criminels pour se récompenser et exploiter les ressources naturelles du pays au détriment de la population centrafricaine puisque n’ayant pas les moyens pour satisfaire leurs recrus. Le pire de cette situation est ce que nous assistons de nos jours. Aujourd’hui, ces mercenaires ne veulent plus libérer ce pays : ils pillent, massacrent, violent, s’opposent à l’autorité de l’Etat et à l’enrôlement des électeurs sur les listes électorales. A qui la faute ?
Mais puisque cette crise n’est pas une fatalité, le régime en place cherche par tous les moyens à redorer son image malgré les critiques de certains partis politiques d’opposition. Certes, ces critiques permettent au gouvernement de se réveiller et se mettre résolument au travail pour le bien de tout le monde. Cependant, avec les dividendes de Bruxelles, le président Touadéra est sur le chemin de la reconstruction du pays sur la base de la cohésion sociale et du vivre ensemble condition sine qua non de tout développement. On sait tous que les changements des régimes, toutes les révolutions et toutes les libérations ont été propices aux jugements passionnés et aux condamnations hâtives, sans toutefois donner le temps au temps faire son temps.
A travers les vicissitudes de l’histoire, chaque peuple s’achemine vers ses propres lumières, agit selon ses caractéristiques particulières et en fonction de ses principales aspirations sans qu’apparaissent nécessairement les mobiles réels qui les font agir. Notre esprit pourtant rompu à la logique implacable des moyens et des fins, ainsi qu’aux dures disciplines des réalités quotidiennes, est constamment attiré par les grandes nécessités de l’élévation et de l’émancipation humaines. L’épanouissement des valeurs de la République centrafricaine est freiné moins à cause des structures économiques et politiques héritées du régime colonial en déséquilibre avec ses aspirations d’avenir à cause des transferts des mercenaires qui essaiment dans le pays.
La République centrafricaine n’est pas différente en cela de toute autre société ou de tout autre peuple. Selon nos voies propres, nous entendons nous acheminer vers notre bonheur et cela d’autant plus de volonté et de détermination que nous connaissons la longueur du chemin que nous avons à parcourir. C’est pourquoi, le régime Touadéra cherche à corriger non par des réformes timides et partielles mais fondamentalement sur les bases solides afin que la page des sombres événements se tourne radicalement. On sait que dans un pays post crise militaro-politique, il y a une nécessité d’avoir des institutions fortes pouvant permettre de stopper l’hémorragie des massacres, de la famine, des incendies des maisons et des villages, des viols et vols en mains armées et de l’exploitation illicite des ressources naturelles. Le progrès est en effet une création continue, un développement interrompu dans le mieux pour le meilleur. Etape par étape le peuple et les sociétés élargissent et consolident leurs droits au bonheur, leur dignité et ce qui contribue au patrimoine économique, culturel du peuple centrafricain.
On se souvient il y a temps que le climat sociopolitique de la République centrafricaine n’était pas en odeur de sainteté. On ne pouvait pas circuler du nord au sud et de l’est à l’ouest sans entendre les crépitements d’armes. Les différentes communautés ne pouvaient pas se regarder en face. Tout était considéré comme si le diable avait installé ses racines dans ce pays. Et de nos jours, lorsqu’on circule dans les rues de la capitale la nuit, on constate un changement dans l’éclairage public comme dans les autres pays modernes. Une armée en reconstruction est désormais capable de défendre l’intégrité du pays et protéger les populations civiles ce, malgré l’embargo qui pèse sur les armes, minutions et autres matériels militaires à destination de Centrafrique.
La RCA n’est pas seulement cette entité géographique déterminée selon la politique coloniale, c’est aussi une part vive de l’Afrique, un morceau de ce continent qui palpite, sent, agit et pense à la mesure de son destin singulier. Mais aussi vaste que soit notre vaste sa vision, aussi étendu que soit son champ d’action, cela est insuffisant au regard de nos propres exigences. Pour y répondre, nous devrons engager non seulement l’ensemble de nos potentialités propres, mais également tout ce qui constitue les biens et les connaissances universels, lesquels chaque jour se développent et s’accroissent de manière inappréciable. En effet, le monde évolue et les impératifs de la vie moderne posent avec brutalité le problème de choix entre la stagnation et le progrès, entre la division des communautés et leur union fraternelle, entre l’esclavage et la liberté enfin entre la guerre et la paix.
Après la pluie des exactions commises par les groupes armés, vient maintenant le temps de la reconstruction qui doit passer nécessairement au respect des engagements consignés dans l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation signé le 6 février 2019 entre le gouvernement et les groupes armés.
@Jacques KOSSINGOU,