Centrafrique : La reprise du procès de la CPS rassure la population et donne l’insomnie aux criminels

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Bangui, le 27 avril 22

Le procès de la Cour Pénale Spéciale (CPS) a repris son cours en vue de rendre le verdict en faveur des victimes, et de faire endurer les peines aux auteurs des crimes. Le procès a été suspendu suite aux revendications des parties de la défense, concernant leurs primes. Après moult négociation, des compromis ont été trouvés, raisons pour laquelle le procès a repris le lundi 25 avril 2022 avec sa retransmission en direct sur certaines radios de la place.

Cette affaire concerne des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, qui auraient été commis en mai 2019 à Koundjili et Lemouna par les trois suspects, Issa Sallet Adoum, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat, membres du groupe rebelle « 3R ».

C’est une joie pour la population Centrafricaine qui assiste à la reprise de ce procès. Après sa suspension dès son ouverture, des réactions de mécontentement se font entendre dans tous les sens, faisant croire que c’est un début de dysfonctionnement qui s’affiche déjà pour la tenue des procès de la CPS. A la reprise de ce procès le 25 avril 2022, les gens se rassurent et tout le monde suit avec une attention particulière ce qui se passe au niveau de la CPS.

« Nous avions perdus l’espoir avec l’arrêt de ce procès après son ouverture officielle. Si les avocats reviennent à la raison suite aux ententes, nous pensons que les choses vont avancer très vite pour nous qui sommes des victimes. », A confié une victime à notre micro.

Une autre victime depuis Bambari de nous signaler que : « la suspension du procès de la CPS a été comme un coup de poignarde dans les cœurs des victimes. Heureusement que les choses reprennent et nous voulons assister à la condamnation de nos bourreaux et la réparation à notre égard ».

A Paoua, Bocaranga, Koundjili, Lemouna, Bohong, Ndassima, Mingala, Nzacko, Mobaye, Kouango, Bangassou, Bakouma, Bria, Kaga-Bandoro, Kabo, Batangafo, Ippy, Bakala, Baboua, Abba, Gamboula, Gadzi, Carnot, Yaloké, Benzambé…ils sont nombreux à suivre ce procès et attendent que les présumés coupables purgent leurs peines, suite à leurs exactions.

Si le début du procès de la CPS démarre avec ce rythme de mécontentement des avocats, on aura à craindre d’autres gênes qui pourraient remettre en cause la crédibilité de la CPS dont le financement de son fonctionnement dépend des partenaires techniques et financiers.

Si les victimes se réjouissent de la reprise de ce procès, les auteurs des crimes qui sont encore à l’air libre, s’inquiètent de leur sort. Car, la machine judiciaire qui se déroule actuellement, personne ne peut l’arrêter dans sa course. A en croire les informations recueillies suite à nos reportages dans l’arrière-pays, les auteurs des crimes cherchent à quitter au plus vite possible le territoire centrafricain pour se mettre à l’abri quelque part.

Entre temps, l’opération de traque de ces bandits armés continue actuellement à travers les FACA et les FSI qui se lancent à leur poursuite. C’est l’exemple de l’ancien porte-parole de la séléka, Christian Djouma Narkoyo qui vient de tomber dans le filet de la justice avec son arrestation à Garoua-Boulaï près de la frontière et son transfèrement à Bangui à la Section de Recherche et d’Investigation (SRI). A en croire d’autres informations de source sûre, d’autres criminels sont déjà repérés à Bangui et dans les provinces. Dans les jours qui suivent, c’est leur arrestation imminente qui sera accompagnée de leur procès.

@Hervé Binah   

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