On ne peut pas se taire sur le cas du kilomètre, qui semble être un Etat à part alors que la République centrafricaine est un Etat souverain qui a un grand marché dans le 3e arrondissement dit Kilomètre 5 à cause de sa position géographique.
La crise militaro politique a laissé une trace qui continue de faire peur. Malgré les fouilles en vue du désarmement de certains arrondissements et quartiers de la capital effectués par les forces de défense et de sécurité intérieure, le kilomètre 5 qui est perçu comme une véritable poudrière à cause de la présence certains mercenaires n’est pas toujours fouillé.
En plus d’abrité de bandits de grand chemin, le Km5 échappe au contrôle de l’autorité de l’Etat. Ce qui fait qu’il arrive de fois que certains habitants de cette zone agissent comme des hors-la-loi tout en défiant l’autorité de l’Etat malgré la présence des forces de l’ordre qui y sont installées.
En témoigne le regain de tensions ces derniers temps au marché de Km5 où pour une banale question entre certains individus, ceux-ci sont allés jusqu’à brûler le poste de contrôle de la police qui s’y trouve sans que le gouvernement ne réagisse pour remettre de l’ordre.
Assiste-t-on à une situation d’un Etat dans un Etat comme cela se passe ailleurs ?
Et le plus navrant est que certains éléments de force sécurité intérieure assistent médusée devant les actes de banditisme auxquels se livrent les bandits de Km5.
A en croire certains observateurs qui ont choisi de garder l’anonymat, certains officiers de l’armée centrafricaine jouent la carte de ces éléments incontrôlés du kilomètre 5. L’un des observateurs remonté devant cette anarchie dans laquelle se retrouve Km 5 a déclaré que : « on ne peut pas comprendre ce qui se passe. Après la crise, on devait obligatoirement passer au désarmement soit volontaire ou par la force. Mais on voit que le désarmement par la force n’existe pas. Et en ce moment, les éléments du kilomètre 5 sont prêts à tout, tueries, massacres, vole et viole. A cela, s’ajoute la complicité de certains officiers de l’armé. Le président doit se méfier de peur qu’un jour Bangui soit le feu».
Dans certains pays, il existe des zones dites cosmopolites comme le kilomètre 5 mais cela en principe n’a jamais échappé au contrôle de l’Etat.
Des personnes que nous avons rencontré, demandent à ce que cette partie de la capitale soit désarmée. «Nous demandons au gouvernement de nous aider à libérer le km5 qui depuis belle lurette est sous le joug des personnes en armes et autres bandits de grand chemin», a martelé les habitants.
Selon l’avis de ces mêmes observateurs, si jamais rien n’est fait il y a risque que la capitale puisse connaître un jour une recrudescence de violence qui risquerait d’embraser tout le pays et fatale pour le pouvoir.
D’après une autre source, «Bangui risque de se réveiller un jour sous des détonations d’armes, on voit que ce qui se passe dans cette zone et, avec la complicité de certains éléments de forces armés centrafricains qui ne sont pas encore été identifiés. Il faut qu’une enquête soit ouverte pour que le réseau de ces mafieux soit décelé et qu’ils répondent de leurs actes devant la justice».
Le pouvoir de Bangui doit avoir la capacité d’anticiper sur certains évènements. Gouverner c’est prévoir, a dit une maxime ; beaucoup de signes avant-coureurs attestent de ce qui ce se dit tout bas. Le gouvernement doit veiller sur ce secteur comme du lait sur le feu.