Centrafrique : La fête d’Aïd-el-Kébir placée sous le signe de la solidarité nationale

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Bangui, le 20 juil. 21

Le 20 juillet 2021, les musulmans du monde entier et ceux de la RCA en particulier commémorent le sacrifice jadis fait par l’ancêtre et père de la foi, Abraham, à travers la fête de l’Aïd-el-Kébir.  Pour la deuxième année consécutive, cette fête qui, traditionnellement, devrait clore le pèlerinage à la Mecque ou Hadj, se déroule en pleine pandémie de COVID-19 ce qui a empêché les fidèles musulmans qui le désiraient, de se rendre en Terre Sainte pour sacrifier au cinquième pilier de l’Islam.

Mais le temps  faisant le larron, les musulmans de la RCA s’apprêtent à communier en prières avec leurs frères du monde entier, ou avec les fidèles des autres religions, dans un élan de fraternité et de partage, se joignent au banquet du mouton pour magnifier le vivre-ensemble. C’est, en tout cas, ce que laissent croire les préparatifs qui donnent un mouvement dans les artères de Bangui, précisément au KM5. Mais les cœurs sont-ils véritablement à la fête ? Telle est la question que l’on peut se poser. Même si les Centrafricains ne se soustrairont pas à l’obligation rituelle de la fête du mouton, l’on sait que les priorités sont ailleurs. Car, la Tabaski 2021 intervient, en effet, dans un contexte national marqué par l’insécurité enregistrée dans la capitale et dans les provinces, et qui frustre quotidiennement la nation et contraint les familles à vivre dans la misère, désemparées et parfois sans le strict minimum.

Le dernier décompte de l’UNHCR, en date du juin dernier, fait état de plusieurs personnes déplacées internes. Au contexte sécuritaire vient s’ajouter la pauvreté presque endémique des populations du fait de la récession économique que connait le pays. Dans un contexte où les rebelles s’accompagnent le plus souvent du vol de bétail, les prix des moutons se sont élevés paralysant certaines familles. Seuls les nantis qui émergent de l’océan de pauvreté, peuvent se permettre de s’acheter un bélier cornu.

C’est l’occasion d’adopter les bons comportements et les bons réflexes

Cela dit, l’Aïd-el-Kebir étant la fête du partage par excellence, elle devrait donner l’occasion aux riches de faire montre de solidarité avec ceux qui sont dans l’indigence absolue et qui sont dans les sites d’accueil des réfugiés ou aux carrefours de nos villes en train de quémander pour avoir de quoi à manger. Elle est aussi et surtout l’occasion de prier Allah pour que, par l’acte de piété du sacrifice du mouton, il étende sa main toute puissante sur notre pays pour que revienne la paix tant souhaitée afin de permettre aux familles déplacées de rejoindre leurs localités abandonnées et de renouer avec l’harmonie perdue de la vie en famille. En attendant que le Tout-Puissant exauce les prières, les autorités nationales ne doivent pas oublier que tout rassemblement ou toute réjouissance populaire est une occasion pour les forces du mal, l’occasion rêvée de se mettre à l’œuvre en pillant ou en volant dans le noir. C’est le lieu donc de les inviter à prendre toutes les dispositions nécessaires pour que la fête de la Tabaski ne soit pas transformée en boucherie par les adeptes de l’Apocalypse. Mais c’est aussi l’occasion, pour chaque Centrafricain, adepte de la foi musulmane ou pas, d’adopter les bons comportements et les bons réflexes pour éviter toute nouvelle tragédie à notre Nation. Bonne fête de l’Aïd-el-Kebir.

@Bienvenu ANDALLA,

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