CENTRAFRIQUE – KNK-URCA: UNE ALLIANCE CONTRE NATURE QUI POURRAIT ÊTRE FATALE AU PRÉSIDENTIABLE DOLOGUÉLÉ

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Bangui, le 17 décembre 20

En prévision de la décision de la Cour constitutionnelle qui devait invalider sa candidature à l’élection présidentielle du 27 décembre 2020, François Bozizé Yangouvonda, chef rebelle multirécidiviste, ancien président de la République chef de l’Etat, président-fondateur et actif du parti KNK, avait cru devoir se retirer dans l’arrière-pays  pour cacher sa honte d’une part et, d’autre part, organiser une nouvelle campagne militaire meurtrière en vue de prendre le pouvoir comme il l’avait fait le 15 mars 2003 contre le président Ange Félix Patassé.

François Bozizé s’est installé dans sa résidence privée située au bord du fleuve l’Ouham à Bossangoa. Il serait parti avec plus de quatre vingt-dix (90) militaires FACA puissamment armés, voire une centaine et donc plus de trois (3) sections, sans l’avis de la hiérarchie militaire à Bangui. Venant d’un officier  général, de surcroît ancien chef d’état-major et ancien chef de l’Etat, cela est gravissime. Cela est d’autant grave qu’il a ouvertement poussé les militaires qui l’ont suivi à une indiscipline caractérisée qui les place dans la situation des militaires ayant commis les fautes lourdes d’abandon de poste en temps de paix, association des malfaiteurs, rébellion, complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, détention d’armes illégales, intelligence avec des puissances étrangères et forces non conventionnelles, faits prévus et punis par les pertinentes dispositions du code pénal centrafricain et du code de justice militaire de la République centrafricaine.

Qui plus est, François Bozizé de là où il est a pris contact avec des chefs des groupes armés qui sont pour la plupart des étrangers, dans le but de mettre en place une coalition militaire qui doit renverser le régime de Bangui. On apprend que des hommes du chef rebelle peulh tchadien Baba Laddé, son ami personnel du temps où il était au pouvoir, et des mercenaires ougandais avec qui il avait noué de l’amitié durant son exil à Entebbe-Kampala, seraient déjà en RCA, à son service. Les faits ci-haut présentés confirment que François Bozizé a décidé de porter à nouveau la tunique de chef rebelle qui sait ce qu’il veut. Et on sait ce qu’il veut et ce qu’il peut !

De la sorte, nouer une relation politique ou une relation quelconque avec Bozizé, c’est prendre fait et cause pour la rébellion qu’il vient de monter et l’objectif qu’il veut atteindre.

On croyait l’ancien premier ministre Anicet-Georges Dologuélé suffisamment intelligent pour comprendre que négocier et/ou signer un accord de nature politique avec Bozizé dans les circonstances et le contexte actuels, c’est soutenir la rébellion et le projet de coup d’Etat de François Bozizé. On n’a pas besoin d’être un diplômé de la Sorbonne pour comprendre cela. Dès lors, les questions que l’on est droit de se poser sont celles de savoir: Dologuélé a-t-il mesuré les conséquences de son acte avant de le poser? A-t-il consulté le bureau politique de son parti avant de prendre l’initiative de Bossangoa, ou l’a-t-il fait de son propre chef et donc de façon unilatérale? Et pourquoi? Un tel accord politique peut-il être obtenu gratuitement? Sinon, combien de milliards de FCFA a-t-il donné au boulimique François Bozizé pour lui arracher cet accord politique, et quels sont les postes qui reviendront au camp Bozizé en cas de victoire de Dologuélé à la présidentielle?

Dans tous les cas, Anicet Georges Dologuélé, fondateur et président actif du parti Urca au nom duquel il est candidat à la présidence de la République, est responsable de l’acte qu’il vient de poser et doit en assumer toutes les conséquences.

Assoiffé de pouvoir lui aussi comme son oncle François Bozizé, Dologuélé a déjà maille à partir avec ses militants de Bangui et de plusieurs provinces, ses candidats à la députation, ses parents des préfectures de l’Ouham et de l’Ouham-Pendé qui ne cachent pas leur colère et leur déception depuis l’annonce de l’alliance politique électorale entre lui et François Bozizé sans l’avis de leurs bases politiques respectives.

« Si Dologuélé ne veut pas du pouvoir il n’avait qu’à nous le dire avant et ne pas déposer sa candidature, au lieu d’aller négocier un pacte avec Bozizé qui avait massacré les populations de l’Ouham-Pendé pendant son règne. Nous ne sommes pas d’accord avec lui par rapport à ce qu’il vient de faire. S’il veut que nous le votions, il n’a qu’à nous ramener à la vie tous les parents que Bozizé avait tués pendant qu’il cherchait à prendre le pouvoir en 2002-2003 et pendant qu’il était au pouvoir de 2003 à 2013. Sinon, qu’il ne compte pas sur nous de l’Ouham-Pendé dans sa course pour le fauteuil présidentiel », déclare Jean-Magloire Maïdé Gounh, un ressortissant de Paoua.

Pour Bégon Béssarh alias BB Cool Star, «en allant signer cet accord politique électoral avec celui qui est le premier destructeur de l’Ouham-Pendé et assassin de nos parents, Dologuélé est devenu ‘’toudjoubé’’ comme Bozizé. Chez nous les kabas, toudjoubé est un mot qui veut dire ‘’celui qui détruit le pays’’, ‘’le destructeur du village’’. Dologuélé ne mérite plus notre confiance comme en 2015. Lui-même il va voir les conséquences de la bêtise qu’il vient de commettre en s’alliant à Bozizé qui est le premier et pire ennemi des populations de l’Ouham-Pendé. En tout cas, qu’il ne compte pas sur nous pour gagner les élections ».

A neuf (9) jours du scrutin, on ne voit pas comment Dologuélé peut corriger cette erreur qui lui sera fatale.

Wait and see.

@@Pygmalion Ramsès Wakambissa

 

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