Centrafrique : « Incendie de Béloko » : le directeur général des douanes et des droits indirects Frédéric Inamo accusé à tort

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Lu pour vous!

Dans la journée du dimanche 25 décembre 2022, un incendie d’une rare intensité s’est déclenché, à Béloko, dans la concession de la compagnie de transport « Avenir », a – t – on appris de sources locales indépendantes. Au sein de cette société étaient entreposés un nombre assez impressionnant de fûts de 200 litres. A l’heure actuelle, on ignore tout de l’origine de cet incendie dont le bilan ferait état d’une église partie en fumée et d’une trentaine de maisons d’habitations attenantes à la concession, incendiées.

Selon des internautes et des sources journalistiques, la responsabilité de désastre qui vient s’ajouter à la longue liste des dégâts matériels causés par ces incendies dus à la contrebande de carburants et aux entrepôts de fortune créés à cet effet, dans la capitale centrafricaine, incombe directement au ministre de l’énergie et de l’hydraulique Arthur Bertrand Piri et au directeur général des douanes et des droits indirects Frédéric Théodore Inamo. Depuis plus de dix mois, ce sont eux les nouveaux maîtres contrebandiers qui ont repris le monopole, après TotalEnergies et Autres, commercial de la fourniture et de la distribution des produits pétroliers. En bref, ce sont eux qui ont provoqué cette crise, en poussant les sociétés concessionnaires à bout, afin de mettre en place une véritable industrie de la contrebande.

Interrogés par la rédaction, les mis en cause balaient d’un revers de main ces graves accusations, pointent du doigt leurs détracteurs politiques et affirment avoir déjà saisi le procureur de la République en vue de la manifestation de la vérité et de poursuites judiciaires contre les auteurs de ces propos diffamatoires. Du côté gouvernemental, il n’y a eu aucune réaction officielle sur cette affaire d’une extrême gravité jusqu’au moment où nous mettons sous presse. Mais si certaines sources ont indexé les deux personnalités citées ci – dessus, des renseignements militaires ont révélé que l’origine de cet incendie est plutôt criminelle. Elle serait en effet l’œuvre des rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement qui auraient considéré cette concession où sont régulièrement entreposés ces fûts de carburants comme un point de ravitaillement pour les Faca et les mercenaires du Groupe Wagner, et donc une cible stratégique et militaire.

Mais d’après le directeur général des douanes et des droits indirects Frédéric Théodore Inamo, sa responsabilité telle que évoquée ci – dessus, et, par ricochet, celle de l’institution dont il a la charge de la gestion, dans cette affaire, ne sont que pure et simple invention. D’abord, parce que, pour des raisons essentiellement techniques, les services de la douane n’interviennent qu’en aval pour certifier et valider le montant de la facture à payer avant l’enlèvement de la marchandise. En amont, toute la procédure relève entièrement de la responsabilité de la Société de Stockage des Produits Pétroliers « SOCAPS » et celle des marketeurs. De facto, il est impossible que ces services ne puissent disposer d’un entrepôt où devraient être stockés ces fûts de carburants qui seraient à l’origine de cet incendie. Ensuite, des faits constatés par les services douaniers de Béloko, il ressort que la flamme s’est effectivement déclenchée dans la concession de la compagnie de transport « Avenir » où sont minutieusement déposés ces barils de carburants destinés à l’alimentation des véhicules qui desservent la circulation Bangui – Béloko – Bangui. Et c’est lors d’une opération de manœuvre d’un de ces fûts que la flamme est partie.

Loin de se perdre en conjectures, l’incendie de Béloko vient rappeler aux uns et aux autres que la crise du carburant qui dure depuis plus de dix mois reste et demeure une situation très préoccupante pour les Centrafricains et les plus hautes autorités de la République. Ce n’est plus une affaire où des petits contrebandiers centrafricains traversent la frontière pour acheter de l’essence et approvisionner le marché noir. C’est malheureusement une véritable industrie de la contrebande qui est installée au cœur de la République, et dont les responsables doivent être recherchés, connus et sévèrement punis.

Cette fois – ci, il est plus qu’urgent que le ministre Piri qui a la responsabilité de la gestion de l’énergie et de l’hydraulique, puisse réagir officiellement et énergiquement afin de rassurer l’opinion et in fine ordonner l’ouverture d’une enquête par une commission indépendante. Car, selon la direction générale de la Société de stockage des produits pétroliers (Socasp), la contrebande dans le secteur a déjà fait perdre à l’Etat centrafricain plusieurs millions de francs CFA. Et, il y a quelques mois, pour le chef du département des hydrocarbures, en plus du danger qu’encourt la population environnante, une bataille farouche devait être menée contre cette contrebande. « Nous nous rendons compte qu’il est urgent d’agir. Je pense qu’avec le concours des cadres du département ainsi que les instructions de la hiérarchie, nous allons travailler sur cette question pour pouvoir contrôler et freiner la contrebande. Nous devons également sécuriser nos populations. Cette activité doit être exercée légalement », assurait – il.

Fin janvier 2022, les responsables de la Socasp avait tiré la sonnette d’alarme sur cette propagation du commerce illégal de produits pétroliers en République centrafricaine. Une situation qui prend aujourd’hui de l’ampleur à Bangui et pire encore à l’intérieur du pays, après la suppression de l’Agence de stabilisation et de régulation des prix des produits pétroliers (ASRP). Selon d’autres informations, les marqueteurs et acteurs numéro 1 du secteur pétrolier dénonçaient aussi cette concurrence déloyale qui freinaient déjà le bon déroulement de leurs activités. Cependant, dans un article intitulé : « Centrafrique : le DG de SOCASP Ernest Bata soupçonné de ravitailler la CPC en carburants », publié le 29 juillet 2021, nous avions révélé la responsabilité de ce dernier derrière la disparition frauduleuse de plus de 7000 litres de carburants.

La rédaction de TSUNAMI

 

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