Bangui, le 14 juil. 21
Les relations diplomatiques entre la République centrafricaine et son ancienne puissance colonisatrice connaît depuis un certain temps des zones d’ombre. Cette situation suscite des incompréhensions entre les autorités dirigeantes de ces deux pays qui entretiennent des relations historiques.
Nul besoin de rappeler que la France est un partenaire stratégique de la Centrafrique qui a toujours eu une relation particulière avec ce pays qui fait partie de son pré carré. Ces deux pays sont liés par une histoire commune depuis la période coloniale. Les grandes décisions engageant la vie de la nation centrafricaine ont été quelque fois insufflées par la France.
Cependant depuis un certain temps, les relations entre ces deux pays ne sont pas au beau fixe du fait de certaines incompréhensions. A l’origine, la décision des autorités centrafricaines de de diversifier la coopération de la Centrafrique avec d’autres puissances. Pour les autorités françaises, il y a un sentiment anti-français qui se développe en Centrafrique. Et selon elles, ce sentiment anti-français est instrumentalisé par les Russes qui viennent de renouer la coopération avec la Centrafrique.
Mais de l’avis des observateurs de la vie politique centrafricaine, il n’en est pas la question d’un sentiment anti-français. Puisque les autorités dirigeantes ont toujours clamé haut et fort que la France reste et demeure un partenaire stratégique. Cependant le problème avec la France, c’est l’attitude des autorités françaises qui fâchent les Centrafricains.
D’après les Centrafricains, les autorités françaises n’ont pas d’égard vis-à-vis des dirigeants centrafricains qu’ils traitent comme de moins que rien. En témoigne l’une des sorties hasardeuses du Président français Emmanuel Macron au cours de laquelle il a traité le Président Touadera d’otage russe ou celle de son ministre des Affaires étrangères Jean Yves LeDrian où il parle de la captation du pouvoir par les partenaires russes.
Pour les Centrafricains, les autorités doivent revoir leur manière de traiter la Centrafrique qui est un pays souverain au même titre que la France. Il n’y a, en aucun cas un sentiment anti-français qui est développé en Centrafrique, mais ils dénoncent la politique française en Centrafrique qui s’apparente à la relation entre l’esclave et son maître.
En tant qu’ancienne puissance colonisatrice, la France a intérêt à accompagner la Centrafrique vers son progrès. Et à ce titre, elle doit être l’avocate de la Centrafrique dans les grandes instances internationales. La présence de la Russie en Centrafrique ne peut modifier le cours de la relation qu’entretient la Centrafrique avec la France.
Au demeurant la France demeure le partenaire stratégique de la Centrafrique mais l’urgence pour les Centrafricains est de voir ce pays revoir sa politique vis-à-vis de leur pays. L’évocation de ce sentiment anti-français n’est qu’un subterfuge pour raviver les tensions entre ces deux partenaires historiques.
