Centrafrique : Exclusive ! Ce que dit le Premier Ministre Firmin Ngrébada après la rencontre d’Addis-Abeba

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Bangui, le 24 mars 2019

Premier Ministre Firmin Ngrébada

Aussitôt après son retour d’Addis-Abeba, le Premier Ministre Firmin Ngrébada a levé l’équivoque sur les rumeurs qui planent ces derniers temps sur les remous politiques de l’heure avec en toile de fond, la mise en application de l’Accord de paix signé, la rencontre d’Addis-Abeba et la mise en place du gouvernement d’union nationale. Dans son bien aéré, très relaxe et disposé à recevoir les professionnels des médias en vue de répondre à leurs préoccupations, le Chef du gouvernement s’est défoulé au micro de lepotentielcentrafricain.com. Plusieurs sujets ont été abordés par l’homme fort de la Primature où nous vous publions in-extenso, l’interview…

 Bonjour Son Excellence Monsieur le Premier Ministre ! Addis-Abeba, un nouvel Accord ou un protocole additionnel à l’Accord de Khartoum ?

Bonjour ! Je voudrais d’abord vous remercier pour l’initiative de venir vers nous afin d’apporter les éléments d’informations à tous les compatriotes, s’agissant de la rencontre d’Addis-Abeba. Je tiens tout de suite à préciser que la dernière rencontre d’Addis-Abeba  n’était pas donné lieu à une nouvelle négociation.

C’était une consultation de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de la réconciliation signée le 6 février dernier, donc ce n’était pas une nouvelle négociation, contrairement à ce qui se dit dans certain milieu.

Mais qu’est –ce qui est de nouveau par rapport à l’Accord de Khartoum ?

L’élément nouveau ! C’était un cadre d’échange, de discussion sur les malentendus qui étaient enregistrés suite à la publication du nouveau gouvernement. Donc nous avons eu la possibilité d’échanger et alors nous avions découvert que c’était une incompréhension sur l’approche qui était utilisé et qui a commencé à donner effet pour la demande des participations des représentants des groupes armés à la gestion des affaires de l’Etat. Mais ces divergences étaient aplanies.

 Effectivement, le communiqué final parle d’un consensus trouvé notamment sur un gouvernement inclusif. Qu’est-ce qui a été concrètement trouvé ?

En effet, nous avons parlé de la répartition et quelle est la meilleure manière de faire participer tous les compatriotes aux actions de la reconstruction nationale. C’est de ça qu’il s’agissait. Donc, comment faire pour élargir la base, de participer les uns et les autres à la gestion des affaires de l’Etat.

 Les discussions parlent d’une piste supplémentaire. Y’aura-t-il deux vice-premier ministres ?

J’étais à Addis-Abeba, je vous dis tout de suite qu’on a jamais parlé de ça.

 Et le poste du ministre de la Défense et celui de la Sécurité publique, aussi n’êtes-vous pas informé à cela ?

Sachez qu’on ne peut pas parler de certaines affaires de l’Etat dans la rue.

 Vous avez été à la tête de la délégation gouvernementale pour les discussions avec les groupes armés du 24 janvier au 06 février, aussi un Accord de paix a été jugé satisfaisant par le président Faustin-Archange Touadéra, mais plus tard les voix se sont levées pour critiquer cela. Selon vous qui a violé l’accord avant qui ?

La constitution prévoit que c’est le Chef de l’Etat qui nomme et révoque les ministres, bien entendu, sur proposition du premier ministre. Donc à partir du moment où nous sommes en train de travailler pour renforcer l’inclusivité au sein de ce gouvernement, je ne suis pas autorisé à évoquer certains détails.

Aussi vous évoquez la question de l’incompréhension. N’est-ce pas aussi une violation à ce niveau ?

Je ne peux pas parler de violation de l’Accord après la publication des membres du gouvernement. Il y a eu des incompréhensions, la démarche du Chef de l’Etat qui est soutenue par nous-même était donc à associer au nouveau gouvernement, certains fils du pays et puis voir par la suite comment élargir la base de cette répartition. C’est cette démarche qui n’a pas été comprise. Vous savez ! Quand on parle d’inclusivité  il n y a pas seulement les représentant des groupes armés qui sont signataire de cette Accord, l’inclusivité signifie aussi que nous devons prendre en considération les autres acteurs politiques et sociaux de notre communauté, ce n’est pas une affaire du gouvernement et les responsables des groupes armés, nous devons aussi réfléchir sur la manière de faire participer les autres composantes de notre société, c’est cette démarche qui n’a pas été comprise, mais je crois savoir que maintenant des éclaircissements ont été donné et on doit pouvoir donc continuer sur des bonnes bases.

Non, il n y a pas de violation, quand on dit violation c’est-à-dire que y’a manque des engagements fermes qui ont été donnés, mais je dis ici que nous de notre côté, nous avons voulu bien sûr sous l’autorité du président de la République Pr Faustin-Archange Touadera, commencé de façon a ratifié les engagements que nous avons pris. Alors l’incompréhension ne veut pas dire que nous avons violé les engagements ! Maintenant de l’autre côté, cette incompréhension qui a été enregistré est ce qu’on peut l’analyser étant une violation de l’accord? Libre au peuple de juger.

Je vous dis qu’il s’agissait de l’incompréhension, mais dans le sens inverse, lorsque vous observez certains agissements, ils peuvent être analysés en une violation de terme de l’accord de Khartoum. Par exemple au niveau de l’Article 34 dudit Accord, il est dit que « les partis prenantes doivent s’abstenir de toute acte de violence, de tout ce qui est susceptible de mettre en mal la mise en œuvre de l’Accord de Khartoum». Donc de notre côté  nous ne soyons pas dans cette position. Mais ce qui est important aujourd’hui, ce sont les résultats que nous venons d’obtenir au terme de la rencontre d’Addis-Abeba. Donc je pense que dans les jours à venir on pourrait cette fois-ci, mieux comprendre pour nous mettre résolument de façon concrète à appliquer donc les cadres de cet Accord qui avait été signé le 6 février dernier.

Vous parlez ici d’une publication d’un nouveau gouvernement ou de votre gouvernement 2 (bis) de votre gouvernance ?

Soyez rassuré qu’il y aura des aménagements, mais l’important pour nous c’est d’être ensemble dans une certaine inclusivité au lieu de perdre le temps. Commençons d’abord à répondre aux préoccupations de nos compatriotes.

 Monsieur le Premier Ministre,  nous tendons vers la fin du premier mandat du président Touadéra, n’est-ce pas que l’ambition d’un second quinquennat parait-elle difficile ?

Le peuple a donné au président de la République un mandat qu’il est en train d’exécuter. Je ne souhaite pas parler de second quinquennat puisqu’on n’a pas encore terminé le premier mandat !

 Aucune ambition ?

Attendez de voir le président Faustin-Archange Touadera terminer son mandat et le peuple va juger le résultat du mandat qui lui a été confié.

Parmi vos défis, il y’a le respect de l’Accord de paix, mais aussi la question de la bonne gouvernance. Auditez-vous la gouvernance du précédent gouvernement ?

Vous voyez que nous avons d’autres priorités que celle que vous évoquez, je dis que la question de la meilleurs gouvernance de notre pays va toujours faire partie de notre priorité.

 Pourquoi ?

Voyez-vous si je prends l’exemple des autres domaines tels que celui des Finances. Aujourd’hui en programme avec le Fonds Monétaire International, on vient de clore une cinquième revue qui donne des résultats satisfaisants. Ça veut dire que le gouvernement fait un travail remarquable dans le domaine de la bonne gouvernance, c’est donc ce travail que j’entends poursuivre.

 Etes-vous en bonne relation avec le premier ministre sortant ?

Le Premier Ministre sortant Simplice Mathieu Sarandji est un compatriote qui aime son pays et c’est un grand travailleur. Vous savez que j’ai travaillé avec lui pendant cinq ans de façon consécutive et je ne vois pas de pourquoi aujourd’hui, on aurait de problèmes. Je suis en bons termes avec lui, nous sommes d’ailleurs en contact régulier sur des sujets d’intérêt national. Donc il n’y a aucun problème entre nous.

 Et surtout il est votre grand frère du Mouvement Cœurs Unis ?

Comme vous l’avez dit !

Monsieur le Premier Ministre, je vous remercie

C’est à moi de vous remercier !

Propos recueillis par 

   Bienvenu ANDALLA,     

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