Centrafrique : En quoi la journée des martyrs m’inspire ?

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Bangui, le 25 janv. 22

Le 18 janvier de chaque année, la République centrafricaine rend hommage aux élèves martyrs qui avaient croupi sous le règne du feu empereur Bokassa. En guise de rappel, c’était le 18 janvier 1979 que la garde prétorienne de l’Empereur Jean-Bedel Bokassa avait massacré élèves et étudiants qui avaient eu le courage de demander à ce monarque de payer leurs parents qui avaient eu des arriérés de salaire afin que ceux-ci  à leur tour puissent  payer les tenues scolaires une exigence de son règne.

Tout est parti de là jusqu’à la chute de Bokassa en 1979.Cependant  en 2022, ce jour vaut-il encore la peine d’être célébrée?  Pour banale que puisse paraître cette question, la réponse est sans équivoque avec la réalité sur le terrain. Célébrer cette journée avec faste par le Président de la République ou par le Premier ministre est une nécessité mais, bloquer toute une administration en est une autre quand on sait que les crimes continuent de se commettre sur le même format sans que personne n’en parle. Aussi, il faut se pencher sur le contenu de ces manifestations et de son impact sur notre jeunesse.

C’est vrai qu’aujourd’hui, tout le monde se réclame de cette génération alors que beaucoup étaient sous les lits ou en dehors de Bangui mais, il faut reconnaitre le courage et le sacrifice de ceux qui s’étaient réellement engagés. Ce n’est pas le cas de notre jeunesse d’aujourd’hui. Celle-ci est corrompue, manipulée, bonne à rien et, incapables de faire bloc quand il s’agit de défendre la République et ses actifs directement ou indirectement,

Nous voulons parler des malversations qui sont légions au sein de la CNJ (Conseil National de la Jeunesse) ou du comité d’organisation de ces journées tant festives et de réflexion. Indirectement, nous pointons un doigt accusateur sur le département qui fait toujours les choux gras de la presse. Dans les deux cas, nos jeunes d’aujourd’hui ne sont pas sérieux et solidaires. Après cette fête qui, du monument des martyrs s’est poursuivie à l’Assemblée Nationale, tendons l’oreille sans doute qu’il y aura un problème d’argent dans les jours à venir.

A ce 18 janvier, il faut ajouter le 11 mai réservé aux victimes des différents conflits en Centrafrique. Cette journée permet à toute la République d’avoir une pensée pieuse pour tous ceux qui sont tombés lors des conflits inutiles qui ont ébranlé notre pays. Toutes ces manifestations sont hautement politiques et le gouvernement de Touadéra fait de son mieux pour les honorer.

A ce titre, qu’en est-il de la journée du 03 mai qui représente la liberté de la presse ? Le 03 mai, les journalistes semblent être abandonnés à leur triste sort. Le gouvernement ne reconnait pas alors que les journalistes ont été aussi tués dans ce pays pendant les crises ou pendant l’exercice de leur métier. Et, c’est justement lors des manifestations du 03 mai que le gouvernement, en bon démocrate, devrait les honorer. Depuis, quelques années, tout se dessine sous un autre angle comme si la presse n’existe pas dans ce pays ?

Ainsi, il n’est plus question de se poser la question sur la subvention mais en réalité, la souffrance de la presse centrafricaine fait le bonheur des gros lions.

@JACKO

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