Centrafrique/coopération : La deuxième livraison des chars russes prévue pour le 24 octobre 2020.

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Bangui, le 21 octobre 20

En politique, il faut savoir où mettre ses pieds. Le président Touadéra ayant si bien compris ce théorème mathématique a pu trouver la place qu’il faut avec un partenaire qu’il faut : La Russie dont la coopération se manifeste par des actes concrets et non par les simples paroles et promesses fallacieuses.

Après la première livraison la semaine dernière, vient maintenant la conclusion de cette promesse de livraison de 20 chars dans le but de lutter contre le grand terroriste en Centrafrique.

On se souvient que pour négocier cette coopération avec la Russie, le président Touadéra avait pris comme point de base, la situation très dramatique qui existait avant la prise de pouvoir. Il fallait donc faire quelque chose pour changer la donne. L’expérience russe était donc salutaire pour le peuple centrafricain. Notre pays, souvenons-nous, avait trop souffert de l’instabilité politique à laquelle il a été en proie depuis les premières années de son indépendance. Cette instabilité l’a conduit à de reculs qui lui ont été d’un préjudice que nous mettrons de temps à réparer.

Pire, depuis décembre 2012, notre pays était plongé dans un chaos indescriptible, sans précédent.

L’Etat avait disparu pour laisser place à l’anarchie, à des violations graves, massives et répétées des droits de l’Homme, notamment des crimes de sang, des exécutions extrajudiciaires, des arrestations illégales et séquestrations de personnes, des prises d’otage, des viols, des incendies et destructions des maisons d’habitation, des édifices publics et privés, des édifices religieux et des récoltes ; la liste est tragiquement longue.

A sa prise de fonction le 30 mars 2016, le contexte socio-politique et économique était toujours marqué par des crises récurrentes et paralysantes : présence massive des groupes armés sur l’ensemble du territoire, échec du processus de réconciliation et de désarmement, déplacement forcé des populations vers des sites de fortune appelés pudiquement « Ledger», avec pour corolaire une atmosphère d’angoisse et d’insécurité généralisée.

Les organisations humanitaires avaient dénombré plus de 800.000 réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur du pays, pour se retrouver dans des sites précaires et des enclaves qui subissaient, malheureusement, de fréquentes attaques des groupes armés.

Certains observateurs affirmaient, non sans raison, que plus de 80% du territoire était occupé par des groupes armés.

Sur le plan économique et de la gouvernance publique, nous avons constaté, médusés, la destruction du tissu économique, la prédation et le pillage des ressources minières et fauniques du pays, les détournements des biens publics et la prévarication, crimes qui ont d’ailleurs défrayé la chronique.

Aujourd’hui, avec cette dotation en armement, le peuple centrafricain se rassure de la prochaine victoire contre les grands terroristes de ce pays.

La coopération avec la Russie n’est donc pas un fait de la politique de tâtonnement, mais une ouverture vers la sortie durable de la crise militaro-politique. Car, aucun pays au monde aussi puissant qu’il peut être ne peut émerger sans une armée forte et équipée.

@Hervé BINAH,

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