Bangui, le 14 janv. 21
Il ne faut pas aller à l’école des blancs comme le dit en Afrique pour comprendre que la conscience est une force qui distingue l’homme animal supérieur aux autres êtres vivants. C’est dans ce contexte que certains groupes armés signataires de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APP-RCA) ont pris conscience des enjeux de la paix et ont dénoncé publiquement les attaqués du CPC du seigneur de guerre François Bozizé dont voici l’intégralité de cette déclaration ci-jointe.
Déclaration des groupes armés signataires de l’Accord Politique pour la paix et la Réconciliation en République (APPR-RCA) suite à l’attaque perpétrée par la coalition des compatriotes pour le changement (CPC) contre le peuple centrafricain.
Depuis plusieurs décennies et en dépit de l’organisation des plus de 08 fora, la République Centrafricaine reste confrontée a un problème existentiel.
La mise en œuvre de l’APPR-RCA signé le 6 février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés dont les avancées sont visibles dans tous les secteurs a donné l’opportunité d’un retour définitif de la paix, à la stabilité et à la cohésion sociale.
Mais hélas ! A l’approche des élections groupées du 27 décembre 2020, et plus précisément le 13 décembre 2020, une alliance entre nature dénommée CPC entre certains personnages politiques assoiffés de pouvoir et quatre groupes armés signataires de l’APPR-RCA a déclenché les hostilités sur l’étendue du territoire national dans le but d’empêcher le peuple centrafricain d’exercer librement son droit de voter et d’être élu en espérant ainsi une instabilité institutionnelle.
Les groupes armés signataires de l’APPR non engagés dans cette entreprise criminelle dénoncent la violation flagrante de l’accord par : l’UPC, le MPC ; les 3R, les Anti-balaka et réitère leur engagement à l’APPR-RCA qui demeure un cadre de référence pour le relèvement de notre pays et le règlement de tout différend. Les signataires de la présente déclaration demandent avec insistance :
- Aux groupes armés concernés : d’arrêter toute violence contre la population et les humanitaires, de déposer immédiatement les armes et de suivre les procédures fixées par les dispositions de l’article 34 de l’APPR-RCA relatives au règlement de tout différend, de ne pas tomber dans le piège de ceux-là qui les traitaient hier des criminels hors la loi.
- Au gouvernement : de prendre toutes ses responsabilités face à l’implication de pseudo-démocrates de l’opposition politique dans cette entreprise criminelle et face à l’introduction massive des mercenaires dans notre pays afin que la CPC ne puisse perpétuer l’exploitation illégale des ressources, le trafic d’armes, le pillage et la déstabilisation de notre pays par les moyens illégaux et immoraux.
- Aux garants et aux facilitateurs : de faire appliquer les dispositions de l’article 35 de l’APPR-RCA relatives aux sanctions, de faciliter le dialogue entre le gouvernement et les belligérants afin que le processus électoral en cours puisse connaitre un aboutissement heureux tel que souhaité et exprimé par le peuple centrafricain.
- Les centrafricains ne sont pas condamnés à reproduire les erreurs du passé. Le peuple a tant souffert et rien aujourd’hui ne peut justifier le recours aux armes pour prendre le pouvoir ou pour revendiquer ses droits. La République Centrafricaine n’est ni à vendre, ni à partager.
Fait à Bangui, le 08 janvier 2021