Centrafrique : Bozizé et Mekassoua chez Denis Sassou-Nguessou au Congo encore une manigance des Français à la veille des prochaines élections ?

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Bangui, le 07 juil.-20

François Bozizé, ex président de la République ; Abdoul Karim Mékassoua, lui aussi,  ex-président de l’Assemblée nationale, deux ex-présidents ayant dirigé des institutions républicaines de la RCA, ont effectué la semaine qui vient de s’écouler un bref séjour au Congo Brazza pour y rencontrer le Chef d’Etat Congolais Denis Sassou-Nguessou. Visite de courtoisie ou visite de chuchotement à l’oreille juste à la veille des élections prochaines en Centrafrique ?

Le président Denis Sassou-Nguessou est celui d’un pays souverain. Il peut donc recevoir qui il veut, comme il le veut, quand il le veut. Cela ne devra poser aucun problème pour le peuple Centrafricain qui considère le Congo Brazza et tous ses sujets comme un pays ami et un peuple frère.

Mais François Bozizé et Abdoul Karim Mékassoua ne sont pas de simples personnages dont le passage, même discret soit-il, ne peut rester inaperçu surtout que tous les deux se sont révélés des farouches opposants à l’actuel pouvoir de Bangui. Ils n’ont  jamais cessé d’échafauder ce gargantua désir de revenir au pouvoir pour le premier ou de prendre le règne des affaires en Centrafrique pour le second.

Tout ça c’est bon, puisque ce sont des Centrafricains comme tout autre et la constitution du pays ne leur fait aucun obstacle quant à leur présentation aux prochains scrutins en vue dans le pays. Mais ce sont leurs passés qui laissent à désirer surtout qu’ils font, tout comme Denis Sassou Nguessou, le jeu des Français qui sont et demeurent la bête noire des Centrafricains.

Parlant de François Bozizé dans le jeu français, l’on se souviendra qu’il avait servi de marionnette aux Français pour éjecter Ange-Félix Patassé du pouvoir par son malaisé coup d’Etat de 2003. Patassé, on le sait bien, était l’homme qui agissait comme son maître et formateur Jean-Bedel Bokassa qui faisait tout pour que la Centrafrique exploite ses richesses pour elle-même et au profit de ses fils et non pour quelqu’un d’autre, ce qui n’était pas du tout, du goût des français qui l’ont chassé du pouvoir en 1979 par « l’opération barracuda » pour y remettre leur larron homme de main David Dacko.

Connaissant parfaitement le système néocolonialiste des Français, Patassé avait mis les bouchons doubles pour empêcher la France de prendre la Centrafrique comme son patrimoine. Ne pouvant plus mieux faire, Dacko va ainsi le comprendre pour remettre le pouvoir au général Kolingba, même pas deux ans  après de son deuxième règne. Cuisant échec pour les maffieuses ambitions françaises en Centrafrique mais qui ne va pas pour autant les faire démordre. C’est avec tact que Kolingba dirigera le pays jusqu’en 1973 où Patassé, toujours combatif, va prendre le pouvoir suite à des élections qu’il a remporté devant le Pr Abel Goumba son challenger.  L’opposition de Patassé aux Français va lui faire connaitre toutes les  disgrâces, lesquelles l’amèneront à sa chute orchestrée par les Français qui l’ont remplacé par Bozizé  en 2003.

Durant ses dix années de pouvoir toujours contesté par des mouvements de rebellions, François Bozizé sera lui aussi éjecté par les mêmes Français qui ont armé et poussé la séléka contre lui du fait qu’il a permis aux Chinois l’exploitation du pétrole centrafricain de Birao comme si la propriété de ce gisement appartenait à la France et non à la République Centrafricaine dont Birao est situé sur le territoire.

Ces Français, toujours eux, et personne d’autre qu’eux, ont tout fait pour exfiltrer Bozizé de l’Ouganda, lieu de son exile et le faire revenir discrètement en Centrafrique lui promettant de lui faire reprendre le pouvoir de gré ou de force comme si la constitution de la RCA qui désavoue toute prise du pouvoir par la force et qui a jeté les bases  de la démocratie et les chances de son enracinement en Centrafrique ne leur dit absolument rien alors qu’ils se disent des démocrates qui respectent les valeurs démocratiques.

Les agissements provocateurs de Bozizé depuis son retour au pays malgré le silence des nouvelles autorités de la RCA en dit long sur ses appuis extérieurs, lui et Mékassoaua. S’agissant justement d’Abdoukarim Mékassoua, ses attachements fumistes à la France et à certaines autorités politiques de ce pays sont tous connus des Centrafricains qui ne sont plus ceux d’hier qu’on marche dessus allègrement. Ses fréquents voyages en France et tous ses contacts avec des hommes politiques français sont observés et examinés à la loupe au point d’archiver toutes ses ambitions en liens avec les Français.

A l’approche des prochains scrutins, le voyage inattendu de ces deux hommes à Brazzaville pour rencontrer Denis Sassou Nguessou ne peut que soulever des questionnements au Centrafricain averti, surtout que le monde entier sait que les derniers valets des Français en Afrique centrale qu’ils protègent en les maintenant au pouvoir sont Denis Sassou-Nguessou du Congo Brazza, Idris Deby du Tchad et le vieux père Paul Biya du Cameroun qui, lui, se fiche pas mal des Français et leurs criminelles ambitions en Afrique Francophone.

Bien qu’aucune information n’ait circulé autour de cette curieuse visite, le peuple Centrafricain sait que c’est la France qui est en train d’arranger des combines pour que les résultats des prochaines élections soient en faveur de ses poulains afin de lui permettre de mettre en pratique ses louches intentions sur les richesses du pays. N’ayant personne de si proche et de si maniable en Afrique Centrale que Denis Sassou-Nguesso pour servir ses intérêts, la France se tourne vers Brazza où il a fait convoyé ses sbires de Bozizé et Mékassoua pour recevoir ses macabres instructions.

Aguerri,    le peuple est en alerte, prêt à parer à toute exécrable éventualité visant à faire tricher et détourner les résultats des prochaines élections au profit de qui que ce soit et qui ne serait pas le véritable choix du peuple puisque, le peuple qui va voter, sait ce qu’il veut et qu’il aura à exprimer le jour de ces scrutins.

A défaut de coup d’Etat, un hold-up français sur ces élections sera le bouton rouge qui déclenchera la terrible effervescence populaire jamais connue en RCA contre la France et ses abominables  poulains de Bozizé et Mékassoua.

@John Kpogbotchi

 

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