Centrafrique : Bourse de Travail, Quand l’Intersyndicale de Centrafrique étale les insuffisances de la Gestion des Affaires Publiques.

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Bangui, le 23 juil. 18

Ils n’étaient pas aussi massivement mobilisés ce samedi 21 Juillet 2018, à la Bourse de travail à l’appel de l’Intersyndicale composée de dix-sept centrales syndicales du pays. Qu’à cela ne tienne, les syndiqués travailleurs et autres curieux étaient là. L’on pouvait dénombrer  moins de cinq cent sur des milliers que compte le monde du travail centrafricain.

Par contre, la quasi-totalité des principaux leaders syndicaux ont répondu présent au rang desquels l’on pouvait noter la présence de Michel LOUDEGUE, Noël RAMADAN, Sabin KPOKOLO, Daniel GUETORO, Victor KOYADEKE, Jean Marie AGOUTOKO, Oumarou SANDA. L’on a également aperçu la présence de monsieur Etienne SONGOLI, pourtant Directeur Régional de la Fonction Publique de la Lobaye.

La situation sécuritaire et la situation sociale ont constitué l’ossature de cette Assemblée générale (AG) a lancé, le Secrétaire Général de l’OSLP, Monsieur Michel LOUDEGUE.

S’agissant de la sécurité, il a été rappelé, la nécessité de poursuivre la mission de rétablissement de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire ainsi que le déploiement des fonctionnaires et agents de l’Etat en commençant par les zones sécurisée. Cet appel est également lancé à l’endroit de la MINUSCA et des pays amis de jouer franc jeu dans cet environnement national pour réellement aider le pays à retrouver toute sa stabilité et sa crédibilité.

Le volet social a cristallisé toute l’attention de cette AG. A ce propos, les graves incohérences dignes d’une République hors pair ayant entouré le processus des récentes intégrations dans la fonction publique ont été largement soulevées.

Plusieurs témoignages convergent vers l’abus de pouvoir, le favoritisme, le clientélisme au plus haut niveau de l’Etat. Car les éternels stagiaires des différents départements ministériels qui espéraient goûter à la soupe de ce qu’il a été convenue d’appeler « la rupture » avec la gestion opaque, sectaire, et clanique des affaires de l’Etat, n’ont finalement vu que le noir.

Certains chefs des Départements ministériels, que la Rédaction de votre Journal tait les noms cités à l’occasion de cette AG de la Bourse de travail, ont courageusement,  placé, au mépris de la culture administrative, de l’éthique et de la décence, leurs femmes, leurs fils, leurs frères cadets, leurs cousines, etc. Aussi, la question de déséquilibre notoire entre le nombre des partants et le nombre d’entrants a été mentionnée.

L’Etat aurait imaginé un schéma équilibriste et surtout le respect de la procédure prescrite qui rentre dans ce qu’il faut appeler l’état de droit. Sur ce point précis, quel est le rôle de l’autorité de la Bonne Gouvernance à l’instar de sa consœur de Madagascar qui essaie d’imposer aux mauvais dirigeants la règle de jeu.

L’Assemblée Générale (AG) a également brandi le fameux décret portant augmentation des traitements du personnel de la Primature et de la Présidence de la République, en un mot le salaire des hauts dirigeants qui continue de défrayer la chronique.

A ce titre, les syndicalistes entendent exigent du Gouvernement auteur de l’acte, l’égalité de tous devant la loi. Car cette attitude prône et promeut la discrimination au sein de l’administration et viole la loi fondamentale du pays. Ce qui va démotiver, frustrer et préparer le lit à des éventuelles contestations populaires.

Le dossier d’apurement des arriérés a également été débattu et les leaders syndicaux ont expliqué avoir demandé à l’Etat de faire des efforts pour régler en un seul coup les arriérés. Ils n’ont pas manqué de déplorer l’humiliation des fonctionnaires face à des contrôles intempestifs et infrahumains quant à la procédure de perception de leur dû  devant les instances des finances de l’Etat entre autres, le Trésor Public,  et bien d’autres.

Il est à espérer que la RCA va éviter les pièges qui tendus petit à petit se retournent contre elles. Car comment peut-on valablement reproduire les faits qui par le passé ont créé des frustrations et entrainé le pays dans une spirale de la haine et de la violence. Certains ministres de la République qui n’ont pas d’autres dossiers à présenter au RCPCA pour mobiliser les ressources que de placer ce qu’il peuvent placer et se taper la poitrine au nom d’une rupture. Que le Président de la République, ouvre une enquête pour déterminer l’ampleur du dégât qui va certainement peser à la fin ou au renouvellement de son mandat et tirer les leçons dès maintenant.

Comment dans un pays où le salaire est en grande partie supporté par la pitié de la communauté internationale où la RCA ne peut même acheter les armes pour se protéger, faire un don aux déplacés, elle se permet d’augmenter le train de vie de l’Etat.

Au regard des sujets abordés lors de l’AG et du nombre des syndiqués présent, l’on s’interroge même sur la capacité du syndicat centrafricain à jouer un rôle de premier plan surtout que beaucoup le disent tout bas que ce beau monde de syndicat ne cherche que son propre intérêt, soit un poste de responsabilité, soit de quoi à alléger le coût de vie de plus en plus intenable.

Le moins que l’on puisse dire, est que  d’ores et déjà, les leaders syndicaux ont mis le cap vers la recherche des solutions idoines aux nombreux problèmes des travailleurs du secteur public qui continuent de tirer le diable par la queue dans le pays. A cet effet, selon ces responsables syndicaux d’autres rencontres similaires se tiendront dans les prochains jours.

COSMOS,

 

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