CENTRAFRIQUE : BOGANDA ET GOUMBA DEUX SYMBOLES DU COURAGE POLITIQUE EN CENTRAFRIQUE

0

Bangui, le 17 janv.-21

La valeur d’un homme politique se fait sentir par ses contemporains quand ce dernier  n’est plus de ce monde. Cela est vrai pour des leaders comme Martin Luther KING aux Etats Unis d’Amérique, Nelson MANDELA en Afrique du Sud, Abel GOUMBA et Barthélémy BOGANDA en Centrafrique.

Martin Luther KING et Nelson MANDELA ont affronté les régimes raciaux et ségrégationnistes de leurs Pays. Le grand KING y a laissé sa peau et MANDELA ses trente années de jeunesse en prison.

Barthélémy BOGANDA quant à lui s’est insurgé contre les comportements racistes et rétrogrades des petits colons qui prenaient les Oubanguiens pour des sous hommes, corvéables à merci. Un mystérieux accident d’avion mis fin brutalement à son rêve d’une Afrique unie, solidaire et prospère.

Son fidèle compagnon Abel GOUMBA passa presque un an en tant qu’homme libre  avant de croupir en prison et exiler politiquement. Son retour au Pays, après la fin de l’Empire en Septembre 1979 remis sur les rails les vieux démons de la répression politique contre les idées socialistes du leader panafricain. Lors d’un toast prononcé par le Professeur devant le Ministre Français de la coopération Jean Pierre COT, GOUMBA se retrouva en prison avant d’être en exile dans son propre Pays. Le rappel des histoires de ces quatre hommes nous permet d’apprécier la noblesse et la force du « courage politique » et sa détermination à mettre fin à une pratique répressive d’un peuple ou d’une Nation.

BOGANDA disait, je le cite : « Malheur à l’homme seul ». Cette phrase, prononcée parfois sur les lèvres par des Centrafricains inconscients lors d’une discussion de bas étage comme aimait à le dire, d’un air caustique, le Professeur A.GOUMBA, traduisait parfaitement les idées avant-gardistes de BOGANDA qui avait vu très tôt le danger séparatiste qui guettait la future Nation centrafricaine entourée par des voisins belliqueux. Boganda condamnait déjà le clanisme, le népotisme, la tendance à se rabattre sur sa religion ou sa région, synonyme d’un repli identitaire. Pour lui cela conduisait tout droit le Pays dans le mur.

L’actuelle élite centrafricaine, en se repliant sur elle-même, démissionne de son rôle en utilisant beaucoup plus l’ethnie pour parvenir au pouvoir, au lieu des valeurs démocratiques basées sur le nationalisme.

Hier on a vu cette élite se taire devant l’arrivée des rebelles à connotation étrangère. Cette attitude avait été critiquée ouvertement par un politologue étranger.

Ce courage politique qu’on regrette aujourd’hui amèrement, a manqué à cette élite qu’on peut qualifier d’élite opportuniste et cupide.

@THOMSON,

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.