Centrafrique : Avec le déroulement du rouleau compresseur de la justice, les victimes des violences sexuelles ne veulent plus revivre les anciennes atrocités

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Bangui, le 01nseptembre 21

La dernière crise militaro-politique n’a été qu’une source des malheurs des femmes et des jeunes filles centrafricaines qui ont été violées au vu et au su de tout le monde. Avec les derniers soulèvements survenus après l’invalidation de la candidature du candidat du KNK, François Bozizé, le climat politique centrafricain a tourné au vinaigre et c’est ce qui inquiète ces victimes.

On se souvient que c’est face à l’écroulement du système judiciaire et de sa chaine pénale,  que le gouvernement centrafricain et la Minusca en RCA ont signé le 5 et 7 août 2014 un accord relatif à la mise en œuvre des mesures temporaires d’urgence pour faire face à cette situation et de combattre l’impunité. Malgré quelques enquêtes et procès ces dernières années, de nombreux auteurs des terrifiantes violations et atteintes aux droits humains perpétrées en République centrafricaine (RCA) n’ont toujours pas été déférés à la justice deux ans après l’inauguration de la Cour pénale spéciale du pays (CPS), a déclaré Amnesty International le 22 octobre 2020.

Pour les veuves de cette localité, les candidats aux prochaines élections couplées qui ont commis des crimes graves dans ce pays, veulent se cacher derrière la présidence et le parlement pour bénéficier d’une immunité quelconque et prolonger leur vie sale alors que les victimes croupissent dans la misère. Dans un nouveau rapport intitulé République centrafricaine. « Au procès, ces chefs de guerre ont baissé la tête ». La difficile quête de justice, Amnesty International montre que le travail de la CPS a été entravé par des insuffisances concernant l’opérationnalisation de la Cour et un manque de transparence, et que le système judiciaire de la RCA n’a pas la capacité de faire face à l’ampleur de ces violations. Il attire également l’attention sur les efforts qui doivent encore être fournis pour garantir l’équité des procès devant les tribunaux ordinaires et devant la CPS.

Ce sont les civils qui ont été les principales victimes des vagues de violence et conflits armés qui se sont succédé depuis 2002 en RCA. Des milliers d’entre eux ont été tués, violés, et plus d’un demi-million de personnes sont toujours déplacées. L’impunité est un affront aux victimes et un blanc-seing accordé aux criminels. L’inauguration de la CPS a représenté une lueur d’espoir pour les victimes, mais les progrès sont lents.

Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International

« Ce sont les civils qui ont été les principales victimes des vagues de violence et conflits armés qui se sont succédé depuis 2002 en RCA. Des milliers d’entre eux ont été tués, violés, et plus d’un demi-million de personnes sont toujours déplacées. L’impunité est un affront aux victimes et un blanc-seing accordé aux criminels. L’inauguration de la CPS a représenté une lueur d’espoir pour les victimes, mais les progrès sont lents. Dix affaires sont en cours d’instruction, et la CPS a refusé de divulguer l’identité des 21 personnes arrêtées à l’issue des investigations qu’elle a menées, sans expliquer ce qui motive ce refus », a expliqué Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.

Or, nous savons que dans son décret de création, la Cour pénale spéciale (CPS) La CPS est un tribunal hybride qui bénéficie du soutien de l’ONU et qui a pour mission d’enquêter et de mener des poursuites judiciaires, sur une période de cinq ans renouvelable, sur les crimes de droit international et les autres graves violations des droits humains perpétrés en RCA depuis janvier 2003. Elle a été instaurée par une loi en juin 2015 et inaugurée le 22 octobre 2018. Son mandat est complémentaire de celui de la CPI et de ceux des tribunaux ordinaires de la RCA.

Au moins 21 personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces enquêtes et se trouvent actuellement en détention provisoire. Trois des personnes incarcérées ont été arrêtées à la suite d’homicides commis à Paoua (Nord-Ouest) en mai 2019. Neuf personnes ont été arrêtées le 19 mai 2020 pour des homicides commis à Ndele (Nord-Est) en 2019 et 2020, et neuf autres ont été arrêtées le 25 mai 2020 pour des attaques contre des civils commises à Bambouti, Obo et Zemio (Sud-Est) en 2020.

Si les politiques veulent sauver le reste que tout soit mis en œuvre pour sécuriser les élections car, les hommes en arme sont devant les portes centrafricaines : « Nous avons vécu les moments effroyables dans nos vies durant la dernière crise militaro-politique de 2013 où le Centrafrique est devenu une terre d’accueil des groupes armés. L’alliance Séléka-Anti-Balaka est du sable dans l’œil. La peur est dans nos cœurs et nous demandons au gouvernement et à la Minusca de prendre leur responsabilité de sécuriser le pays et chassant ces criminels de notre terre natale qui est le patrimoine commun de tous les Centrafricains », a lâché une victime.

Le temps est donc venu pour mettre un terme dans cette vague d’impunité dans ce pays et surtout en cette période électorale où les criminels veulent se cacher derrière le pouvoir donné par le peuple centrafricain pour gagner du temps et faire le chantage aux victimes.

@Bienvenu ANDALLA, 

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