Bangui, le 02 octobre 20
Les souffrances du peuple centrafricain sont légion et changent de format selon qu’un diable se présente. A chaque fin du mois, les banques locales deviennent des véritables sources des malheurs pour les populations qui s’exposent à tous les risques tant les services bancaires ne favorisent pas l’épanouissement des ayants-droits
Il suffit de parcourir les institutions bancaires centrafricaines, pour comprendre les souffrances des fonctions et agents de l’Etat. En plus des mesures barrières liées à la lutte contre la pandémie à coronavirus, vient s’ajouter la lenteur et le favoritisme des caissiers : « Pour percevoir son salaire à Bangui, il faut quitter sa maison à 4h du matin avec les risques d’agression par les bandits de grand chemin qui ne loupent jamais cette occasion en or des salaires de fin du mois. Et lorsque tu arrives se pose encore les problèmes de corruption et du favoritisme incarnés par les caissières et caissiers. Ceux-ci prennent les cartes et les chèques des parents amis et connaissances qui doivent être servis avant ceux qui sont légaux. Cette situation crée de la frustration au sein des clients de ces institutions bancaires qui se bousculent au vu et au su de tout le monde» a affirmé un client d’une des institutions de la capitale.
Les Centrafricains sont pris en étau par ces services qui s’éloignent de leur déontologie de service des clients : « Même lorsqu’on a des difficultés, on ne peut pas avoir une satisfaction rapide suite à l’insolence de certains agents bancaires qui ne respectent pas les clients. Depuis deux mois, ma carte magnétique est périmée, et j’ai mené des démarches pour entrer en possession de la nouvelle carte. Rendez-vous sur rendez-vous, je suis obligé d’utiliser le chèque au guichet pour percevoir mon salaire. Or, ici dans notre banque, on ne parle que de problème de connexion qui ne survient qu’au moment des salaires et des crédits scolaires. C’est une politique pour escroquer des clients », a ajouté un autre usager bancaire de la capitale.
Ce problème de salaire crée des problèmes en Centrafrique surtout pour les fonctionnaires et agents de l’Etat qui sont en location car, les propriétaires très assoiffés de l’argent dès qu’ils entendent que les virements sont passés, se pointent tôt devant les portes de leurs maisons et exigent le paiement des frais de loyers sans toutefois vérifier si le locataire a déjà franchi la porte de sa misère bancaire : « Depuis le 25 septembre que les virements sont passés, mon locataire ne cherche toujours pas à accomplir son devoir et payer son loyer. Il ne parle que du long rang et des mesures barrières qui ne favorisent pas le paiement rapide ou parfois il me parle de connexion. Ma question est de savoir pourquoi toujours attendre la fin du mois pour parler de connexion ? Pourquoi en deux semaines, les banques de la place dans un pays de moins de cinq millions d’habitants ne peuvent pas satisfaire les clients ? Pourquoi ne pas mettre un terme au favoritisme dans les services bancaires alors que la corruption est proscrite par la loi ? » S’interroge un propriétaire de maison à Bangui.
Cette crise de service au sein des institutions bancaires a des conséquences énormes sur tous les plans. Il suffit d’attendre que les virements sont passés pour voir que les bureaux sont fermes et les services administratifs tournant au ralenti, car les fonctionnaires et agents de l’Etat pris dans les tenailles de cette incivisme bancaire. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités en collaboration avec les différentes directions de ces banques pour remettre la pendule à l’heure.
@Jacko,