La ministre de l’Action humanitaire et de la réconciliation nationale, Virginie Baikoua et le Représentant spécial adjoint, Coordonnateur résident et Coordonnateur humanitaire, Mohamed Ag Ayoya, ont présidé, le 21 septembre 2023, la célébration de la Journée internationale de la paix au village Bouboui, situé à 45 kilomètres de Bangui sur la route de Boali. Célébrée sous le thème « Action en faveur de la paix : nos ambitions pour les Objectifs Mondiaux », C’était une occasion pour les autorités centrafricaines et ses partenaires humanitaires d’évoquer les retombées de la paix résultant de la signature des accords de bon voisinage et de consolidation de la cohésion intercommunautaire, initiés avec l’appui des Comités locaux de paix et de réconciliation ainsi que de la MINUSCA. On notait à cette occasion, la présence du ministre de l’Elevage et de la Santé Animale, Hassan Bouba ; du Préfet de l’Ombella M’poko ; du Président de la Délégation spéciale de la ville de Bégoua ; et autres notables et représentants des communautés de Bouboui.
Les accords locaux de paix et de réconciliation ont permis de rétablir la libre circulation des personnes et de biens, la cohabitation pacifique entre les communautés peulhs et la population hôte, le retour progressif des déplacés internes et la restauration de l’autorité de l’État. « Depuis 2014, plus de 66 accords locaux de paix ont été signés entre les différentes communautés de notre pays. Le constat est établi aujourd’hui que ces accords locaux et intercommunautaires de paix ont véritablement joué un rôle déterminant pour le retour et la consolidation de la paix, la volonté de Re-Vivre ensemble au niveau des régions, des préfectures, des communes, des villages, etc. », a déclaré la ministre Virginie BAÏKOUA.
Dans son discours de circonstance, la ministre a exprimé son émotion et en même temps, son réel plaisir d’être à Bouboui, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la paix instituée par l’organisation des Nations unies en 1981 et qui est célébrée partout dans le monde le 21 septembre de chaque année. Alors qu’il y a quelques mois en arrière selon elle, Bouboui était le théâtre d’affrontements intercommunautaires meurtriers, où la paix, le vivre ensemble et la cohésion sociale étaient gravement mis à mal. Grâce à la résilience des populations à la base, elle connait aujourd’hui un retour à la paix, une volonté commune de revivre ensemble et de s’atteler à la reconstruction et au relèvement socio-économique local. La Journée internationale de la paix célébrée à Bouboui, a-t-elle dit, donne l’opportunité, au-delà de son objectif initial qui est de renforcer les idéaux de paix dans le monde, notamment au sein des Etats et entre les Etats, de promouvoir les initiatives locales de paix consenties en Centrafrique et de les valoriser.
En outre, a indiqué la ministre, ces accords de paix entre les communautés et populations civiles (non armées), ont favorisé la participation effective des populations aux différentes élections démocratiques qui ont permis la stabilisation et la réforme des Institutions de l’Etat ainsi que l’engagement du processus de relèvement de la RCA en dépit de quelques tentatives infructueuses de déstabilisation par les groupes armés.
« La célébration de la Journée internationale de la paix de cette année 2023 en Centrafrique, donne une occasion exceptionnelle aux acteurs de paix de chaque localité de notre pays et en particulier des localités de Lambi et de Bouboui de promouvoir les vertus du dialogue communautaire en matière de consolidation de la paix. C’est aussi l’occasion de rappeler les dispositions en faveur de la paix et la réconciliation contenues dans l’Accord Politique Pour la Paix et la Réconciliation en Centrafrique (APPR – RCA) dont le respect par les signataires tout comme la compréhension et l’appropriation par les populations constituent encore un défi à relever » , a souligné la ministre en indiquant que malgré les obstacles créés par les ennemis de la paix, le Président Faustin Archange TOUADERA, à travers le gouvernement, n’a pas varié dans sa détermination à lutter pour un retour définitif de la paix en Centrafrique en vue de jeter les bases solides pour une stabilité forte et le vivre ensemble en Centrafrique.
Le Représentant spécial adjoint de l’ONU, Mohamed Ag Ayoya, a rappelé de son côté, la responsabilité individuelle et collective dans la promotion de la paix : « Les Centrafricains continuent à se mobiliser pour exprimer les souhaits de paix et de rupture avec le cycle de la violence. A cet effet, la Journée nous offre l’opportunité de rappeler à la population centrafricaine que le pays a déjà fait un bon parcours sur le chemin de la paix, mais que leur engagement et leur contribution individuelle et collective restent essentiels pour consolider une paix durable en RCA ».
La contribution du Comité local de paix et réconciliation de Bouboui a été déterminante dans la signature de ces accords. Ngoyan Franck D’assise, le président indique à cet effet: «au début notre tâche n’a pas été facile, nous avons amorcé le dialogue avec les chefs des villages. On a fait aussi beaucoup de sensibilisation avec les communautés musulmane et chrétienne, les déplacés, les éleveurs et les agriculteurs ». Il a saisi cette occasion pour demander de « l’aide pour la création d’un centre socio-culturel pour renforcer la cohésion social ».
Awa Anour habitante de Bouboui 2 se réjouit de la paix retrouvée. « Je fais partie de la troupe de danse traditionnelle de Bouboui 2. Nous dansons ensemble sans distinction. La paix est revenue car avant, nous ne nous mélangeons pas ; les musulmans étaient à part et les chrétiens à part. Cela a changé et nous nous asseyons ensemble, nous discutons, nous cohabitons bien tous ensemble », a-t-elle dit.
Pour clore la cérémonie, les participants et les officiels présents, ont été invités à planter des arbres pour symboliser la résolution pacifique des conflits (arbre à palabre) et le développement durable. Il convient de noter également que la Journée internationale de la paix 2023 est une occasion d’encourager tous les jeunes à être ambitieux dans leur engagement en tant qu’agents sociaux positifs et constructifs, à mener des actions pour atteindre les ODD et à contribuer à la construction d’une paix durable dans le pays.
