Bangui, le 12 avril 22
Le salon des Ambassadeurs de l’Assemblée Nationale a servi de cadre hier 11 avril 2022, à la conférence de presse animée par les Députés ayant effectué récemment une mission au siège du Parlement européen à Strasbourg en France. Cet échange avec les professionnels des médias a été animé tour à tour par le 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale, Evariste Ngamana et ses collègues André Nalké Dorogo ; Ghislain Makango ; Fleury Junior Pabandji ; Nestor Nali Mamadou ; et Henri-Mylla Vigner. L’objet de cet exercice consistait à éclairer les lanternes de l’opinion nationale et internationale sur la mission effectuée par les élus de la nation cités ci-haut, du 29 au 05 avril dernier, à la 60e session de l’Assemblée Parlementaire de l’OEACP et à la 41e session de l’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP-UE. Pour éclairer la lanterne du public centrafricain sur la quintessence de cette mission concernant les temps forts et les enjeux, nous vous publions l’intégralité du propos liminaire livré par le député Evariste Ngamana à cette occasion…
Mesdames et Messieurs les Professionnels des presses et des médias,
Nous voudrions d’abord vos souhaiter la chaleureuse bienvenue au siège du parlement centrafricain, haut lieu de la démocratie et par la même occasion vous remercier d’avoir accepté de venir prendre part à cette conférence de presse animée par les députés ayant effectué récemment une mission au siège du Parlement Européen à Strasbourg.
En effet, du 29 mars au 05 avril dernier, une délégation centrafricaine s’est rendue au Siège du Parlement Européen afin de prendre part concomitamment à la 60e session de l’assemblée parlementaire OEACP et à la 41e session de l’Assemblée Parlementaire ACP-UE.
L’objet de la présente conférence vise à éclairer la lanterne de la population centrafricaine que nous représentons ici sur les temps forts et les enjeux de cette mission.
En un mot, il s’agit de faire une restitution de ces deux sessions aux centrafricains qui ne sont rien d’autres que nos électeurs. Il faut noter au passage que la délégation centrafricaine ayant pris part à ces sessions est composée de : L’Honorable Evariste Ngamana, 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale ; Honorable André NAlké Dorogo, 3e VPAN ; Honorable Ghislain Makongo, 1er Questeur ; Honorable Fleury Junior Pabandji, 3e Questeur ; Honorable Nestor Nali Mamadou, Président de la Commission Santé, Affaires Sociales ; Honorable Henri-Mylla Vigner, VP de la Commission Equipements.
Cette délégation a été assistée d’un acte administratif, en la personne de Monsieur Sévérin Vélé faiminindji, Directeur de Coopération à l’Assemblée Nationale. Tout en remerciant les autorités centrafricaines et françaises qui ont facilité ce déplacement, nous voudrions quand-même faire remarquer que la délégation centrafricaine tout comme les autres parlementaires ont fait face à quelques difficultés sur lesquelles nous reviendrons en détail.
Le point sensible de cette mission parlementaire au cours de ces deux sessions a été l’examen pour l’adoption d’un projet de proposition de résolution de compromis entre les deux assemblées c’est-à-dire ACP-UE sur les menaces pour la stabilité, la sécurité et la démocratie en Afrique occidentale et sahélienne.
A la lecture de ce projet de proposition de résolution, à première vue, le nom de l’initiateur qui l’a déposé n’est pas indiqué. En plus, dans les trois derniers visas du texte il est fait mention d’une Résolution adoptée en date du 25 novembre 2021 sur les violations du groupe wagner ainsi que d’une résolution du Parlement Européen adoptée en date du 1er mars 2022 sur l’agression russe contre l’Ukraine.
Par ailleurs, le considérant W du texte fait clairement référence à la conclusion des Experts des Nations Unies sur les violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme en République centrafricaine.
Et le considérant X quant à lui renvoie la propagation des fausses informations dans l’ensemble du sahel contre les initiatives européennes.
Au regard de tout ce qui précède, la délégation centrafricaine a demandé tant au niveau de huit clos des Présidents des Assemblées ACP qu’au niveau de la plénière que le point sur les exactions commises en RCA soit retiré du texte avant adoption, étant entendu que le gouvernement n’a signé aucun accord formel avec la Fédération de Russie. De surcroit, celui-ci a déjà mis en place une commission d’enquête mixte ainsi que le Parlement Centrafricain qui entend diligenter une commission d’enquête parlementaire pour vérifier la véracité des faits.
Nous ne nions pas que dans ce genre d’opérations, qu’il y ait des abus qui peuvent être perpétrés par certains éléments isolés et indisciplinés mais cela ne saurait être généralisé dès lors que le gouvernement voire l’Etat-major y travaillent déjà.
Emboitant le pas à la RCA, les autres parlementaires des pays ACP se sont réservés de se prononcer sur la question de la crise en Ukraine et ont opté pour la prudence quant à l’adoption de ce texte. C’est ainsi que le Projet de Résolution de ce texte n’a pu être adopté par les Assemblées ACP-UE.
Pour finir, en dehors des questions de vaccin et de test PCR auxquels les parlementaires étaient confrontés au cour de ces sessions, nous voudrions relever de manière particulière que les parlementaires centrafricains que nous sommes, avions fait face à notre retour à des tracasseries au niveau de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle en violation flagrante de la convention de vienne.
Ainsi, le parlement centrafricain va procéder à l’interpellation de la Ministre des Affaires Etrangères sur la question dans les jours à venir et saisira certaines Chancelleries à Bangui ainsi que le parlement Français et Européen.
Nous vous remercions
@Propos recueillis par F. Dalingombé