Bangui, le 05 juillet 18
C’est un total de cinq (5) Ministères clés notamment la Défense, la Sécurité, les Affaires Etrangères, les Finances et les Mines qui sont réclamés par les ex-séléka dans le cadre du futur dialogue inter centrafricains dont un Panel des Facilitateurs de l’Union Africaine (UA) s’atèle depuis plusieurs mois à la préparation qui est finalement bouclée et il ne reste plus qu’à fixer la date et le lieu de la tenue de ces assises.
Cette réclamation a été faite personnellement par l’ex-Président et Patron de la séléka Michel Dotodjia au cours de sa rencontre avec le Panel des Facilitateurs de l’UA à Cotonou au Bénin, son lieu de résidence depuis qu’il a quitté les affaires de l’Etat en début d’année 2014.
Il ne fait aucun doute que si par hasard un tel scénario devenait réalité, l’on se trouverait dans une sorte de régime de transition qui risquerait bien fort de se prolonger dans le temps car, il sera difficile à une partie de décider d’aller aux élections sans pour autant se rassurer de sortir vainqueur. Aussi, les assoiffés de la séléka qui reconnaissent dans leur for intérieur qu’ils sont ultra minoritaires et qu’ils ne pourront jamais accéder au pouvoir par la voie des urnes, ne seront pas prêts à abandonner ces postes stratégiques et juteux de l’Etat.
Ce n’est un secret pour personne de savoir qu’un séléka à la tête du Ministère de la Défense Nationale va donner à celui-ci l’occasion d’incorporer dans les rangs des Forces armées centrafricaines (FACA) n’importe quel individu de cette composante avec des grades fantaisistes comme cela était le cas sous l’éphémère règne de Dotodjia ou un soldat de première classe était promu général. Idem pour le Ministère de la Sécurité Publique au cas où la commande serait confiée à un séléka au regard de ce triste souvenir où le poste de Directeur général adjoint de la Police nationale était confié un brave civil séléka qui s’était arrogé le grade de général sous le Dotodia.
C’est également pareil pour le secteur minier très convoité par les séléka qui depuis le déclenchement de la crise ils continuent de contrôler illégalement une bonne partie où ils se font suffisamment de l’argent dans le trafic avec des étrangers qui sont spécialisés dans le commerce de l’argent sale.
Dans tous les cas, l’occupation des postes clés du Gouvernement par les ex-séléka ouvrira grandement la porte à ces derniers qui avaient goûté au miel du pouvoir de mettre tout en œuvre pour revenir une fois encore aux affaires par des voies illégales comme cela fût le cas en 2013 avec le renversement de François BOZIZE.
Mais ce l’on craint de plus avec un tel scénario, c’est le retour à la case de départ si jamais les ex-séléka parvenaient à s’accaparer de force des pouvoirs de l’Etat, le pays ne pourra échapper à une nouvelle crise inter communautaire lorsque l’on sait que les ex-séléka à majorité musulmane brillent toujours par les exactions sur les chrétiens et autres personne non musulmane. Ce qui va inéluctablement ressusciter le mouvement Anti-Balaka qui vise à protéger les non musulmans contre les exactions des séléka.
L’on a encore en mémoire l’assaut lancé le 5 décembre 2013 par les Anti-Balaka contre le pouvoir séléka de Dotodjia qui avait fait plus d’un millier de morts au sein des populations civiles de Bangui et ses environs. Il est a rappelé que furieux de cette attaque contre leur pouvoir les séléka ont aussitôt déversé leur colère sur les populations civiles en massacrant jusqu’aux bébés et les femmes enceintes.
L’on espère que les autorités nationales et la communauté internationale sauront éviter à la RCA un tel scénario catastrophique car le peuple centrafricain qui a trop souffert de cette périlleuse crise qui perdure encore, n’aspire que de la paix et des meilleures conditions de vie pour son épanouissement à l’instar des autres peuples du monde.
Herman THEMONA,