Bangui, le 11 juillet 22
Après sa brillante réélection pour un second mandat, l’attente des Centrafricains est de voir le Président Touadera parachever l’œuvre de la reconstruction nationale qu’il a entreprise depuis 2016. Bien que les signaux sont rassurants avec les innombrables réalisations faites, le gouvernement peine à imprimer ses marques.
Le Président Touadera n’a pas attendu d’être prié pour mener les actions pour la reconstruction du pays sur les ruines de plusieurs années de crise politico-militaires qu’a connues la Centrafrique. Réélu sur la base d’un projet de société jugé cohérent et pragmatique, le Chef de l’Etat est conscient que c’est sur cette base que les Centrafricains auront à le juger.
Pour cela, aussitôt après la confiance qui lui a été renouvelée, il a entrepris plusieurs actions jugées importantes. C’est ainsi qu’après la tenue des élections générales dont certains hommes politiques ont contesté la régularité, le Président Touadera a initié un dialogue républicain afin de décrisper le climat politique qui était tendu.
Cette grande rencontre a permis aux Centrafricains de faire table-rase de certaines questions qui constituaient la pomme de discorde entre les filles et les fils de Centrafrique. Seulement qu’après cette étape, la République centrafricaine fait face à de nouvelles situations qui entravent gravement la quiétude et la concorde nationale, rendant ainsi l’atmosphère politique plus délétère.
Il y a d’abord la situation socio-économique avec la cherté de la vie et des tensions sécuritaires avec la résurgence des violences dans l’arrière-pays. Autant des situations qui constituent à n’en pas douter une conjoncture sociale. En ce qui concerne la situation socio-économique, il ne fait aucun doute qu’elle découle de la crise internationale inhérente au conflit russo-ukrainien. Ce conflit entre ces grandes puissances a affecté plusieurs continents du fait de la position géostratégiques de ces deux pays.
La conséquence qui découle de cette situation se traduit par la cherté de la vie et la pénurie du carburant qui a affecté considérablement la vie des paisibles populations avec des menaces visant le panier de la ménagère. La situation sécuritaire tendue s’est traduite par la résurgence des violences dans l’arrière-pays suite aux attaques des groupes armés.
L’on voit clairement que les groupes armés se sont réorganisés et ont doublé leurs capacités de nuisance. En dépit de la montée en puissance des Faca grâce à la formation de pointe dispensée par les instructeurs Russes, ils ont été pris en tenaille par les rebelles qui bénéficient de soutiens de certaines puissances extérieures.
Face à tous ces problèmes, le gouvernement ne semble pas être à la hauteur de sa mission. Depuis sa nomination en remplacement de l’ancien Premier ministre, l’actuel Premier ministre Félix Moloua et son gouvernement ne donnent pas de gage de compétence et ne montrent pas les signes de nouveauté.
L’équipe gouvernementale est plus qu’aphone et stagne face aux grandes questions qui engagent la vie de la nation. L’impression que les Centrafricains ont est que ce gouvernement ne communique pas assez. Pendant que le Président de la République se bat pour faire face aux défis auxquels le pays se confronte, le gouvernement se recroqueville sur lui-même.
Certains membres du gouvernement peinent à exécuter la lettre de mission qui avait été confiée à chacun d’entre eux. D’autres préfèrent passer plusieurs semaines voire des mois à l’extérieur pour des missions qui n’ont pas de retombées pour le pays et abandonnent les missions qui sont les leurs en laissant leurs départements dans une inactivité totale.
Autant dire que le gouvernement ne répond carrément pas aux attentes de la population. Il est vrai que devant la situation actuelle, les ennemis de la République cherchent à tendre des bâtons dans les roues du régime en place. Certaines puissances extérieures manœuvrent même en douceur pour abréger le régime au grand dam du gouvernement qui se laisse faire.
Au regard de cette situation, il apparaît donc impérieux que le Chef de l’Etat puisse mettre urgemment en place une équipe gouvernementale dynamique afin de relever les défis de l’heure. De l’avis des observateurs avertis, l’actuelle équipe n’est pas à la hauteur de sa mission et, donc seul un vrai remaniement gouvernemental avec une équipe dynamique pourrait réussir les paris attendus.
@Bravo ALPHA
