Bangui, le 07 févr.-24
La faiblesse de la gouvernance dans tous les secteurs fait partie des principales causes qui contribuent à la fragilité de la République centrafricaine. Malgré les efforts que déploie le Président Faustin Archange Touadéra pour faire d’elle, un modèle économique dans la sous-région, ce pays dispose encore d’un système de gouvernance faible et fragile, avec un score de -1,8 sur l’indice d’efficacité du gouvernement de la Banque mondiale contre une moyenne de -0,8 an Afrique subsaharienne.
Une faible efficacité suggère une mauvaise prestation des services publics essentiels tels que la santé, l’éducation, l’électricité et l’eau ainsi que les infrastructures routières et autres. L’absence de ces services publics alimente à son tour la frustration, les griefs, la corruption et la violence. La responsabilité incombe au gouvernement de veiller à ce que ces services publics essentiels soient effectifs et accessibles aux populations parce que la principale mission des ministres qui composent le gouvernement est d’améliorer le quotidien des citoyens et non le leur.
En effet, il y a encore de ces ministres qui n’ont pas encore perçu le sens profond de cette principale mission bien que certains de leurs collègues, qui brillaient dans l’incivisme et la médiocrité ont été évincés du gouvernement par le Président de la République pour servir d’exemple. Un bon membre du gouvernement est sans cesse en relation avec le Premier ministre pour lui présenter des plans d’action et les résultats des actions en cours dans le but de contribuer à l’avancée des enjeux d’avenir du pays et de garantir l’application des lois dans son secteur.
Depuis la mise en selle du gouvernement Moloua bis, il y a plus d’un mois, on ne sent pas encore véritablement que l’action gouvernementale a changé de rythme et pourra donner un nouveau faciès aux espoirs des citoyens. Peut-être cela arrivera après la Déclaration de politique générale du Premier ministre à la Représentation nationale ? Rien n’est moins sûr ! Le temps passe et la population est impatiente de goûter aux prémices de la 7ème République.
Déplacements, réunions, conférences, traitement des dossiers… Le ministre est le témoin des actions menées par le gouvernement et doit le porter à la connaissance du public. Il annonce de nouvelles mesures et tous les projets futurs en vue qui permettront de faire progresser le pays. Il est donc souvent sur le terrain et fait face aux caméras et aux journalistes en cas de besoin. Malheureusement, la communication institutionnelle manque à certains ministres qui congédient sans autre forme de procès, les sollicitations des journalistes.
Il n’y a pas que certains membres du gouvernement qui font du sur place, mais aussi des personnalités occupant des postes de responsabilité supérieure de l’Etat dans les Cabinets du Président de la République, dans le Cabinet du Premier Ministre, dans les hautes institutions républicaines ou à la tête des entreprises et offices publiques. Des Conseillers « avec rang et prérogative de ministre » à la Présidence de la République et à la Primature, des Présidents du conseil d’administration et des Directeurs généraux s’octroient leurs propres missions, celles d’abuser de leur autorité et prérogatives pour vider les caisses de l’Etat ou verser dans la corruption.
Le Président Faustin Archange Touadéra n’a pas le don d’ubiquité pour s’acquitter de ses hautes charges et en même temps des « petites missions » confiées à des personnalités à qui il a confié sa confiance pour l’appuyer dans la mise en œuvre de sa politique publique. « On n’est pas là pour se servir mais plutôt servir le peuple », avait précisé le Chef de l’Etat.
@JACKO