Les lois internationales ne sont pas en faveur de la RCA

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Bangui, le 26 janvier 22

Depuis quelques années, la République Centrafricaine vit une guerre qui lui a été imposée par des forces occultes. Ceux-là même qui ont imposé cette guerre pour leurs intérêts, par esthétique de langage, préfèrent parler de crise profonde. Bref, guerre ou crise, le pays se débat comme un beau diable et n’entrevoit que péniblement le bout du tunnel.

Des Accords mort-nés

Si la République Centrafricaine n’arrive pas à se défaire des diables de cette crise, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Au Sommet des Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), la RCA croyait avoir trouvé la panacée. Mais les Accords de Libreville se sont effondrés comme des châteaux de sable. A N’Djamena en avril 2013, le régime de Transition de Michel Djotodia a été remis sur les  rails et même consolidé. Le Sommet extraordinaire de la CEEAC du janvier 2014, a mesuré le temps perdu avec Michel Djotodia et l’a poussé vers la sortie.

Avec Mme Catherine Samba-Panza à la Magistrature Suprême de l’Etat, a été organisé en Juillet 2014, le Forum de Brazzaville pour tenter de faire taire les armes en Centrafrique.

Mais il s’est avéré que l’Accord de Cessation des hostilités (23 juillet), qui a sanctionné le Forum de Brazzaville n’était qu’un coup d’épée dans l’eau. Alors, on s’est orienté vers le Forum National de Bangui, préparé avec méticulosité par des consultations à la basé. En marge de cette grande Kermesse, a été signé un Accord de cessez-le-feu et du DDRR le 10 mai 2014 avec les groupes armés engagés dans la crise centrafricaine. Cet Accord était un mort-né car sitôt signé, il a été dénoncé par certains groupes signataires. Néanmoins, le Forum National de Bangui a édicté certains actes dont la ferme condamnation de l’impunité, qui sont respectés jusqu’à lors. Où en sommes-nous exactement avec l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine ? Telle est la question que se pose le commun des Centrafricains lorsque les cris retentissent encore à Bambari et sur l’axe d’Alindao, Bria et autres

Les pays catalyseurs, pyromanes et pompiers

La dernière signature de l’Accord de Rome du 18 juin 2018, sur initiative de la Communauté Sant’Egidio avait suscité beaucoup d’espoir. Mais malgré la signature de cet Accord, l’embrasement a commencé à gagner le Centre-est et le Sud-est du territoire Centrafricain. Du coup, les missions de bons offices et les réactions des diplomates accrédités en République Centrafricaine, se sont multipliées. Les condamnations des actes de violences des groupes armés ont été unanimes. Mais quels sont les commanditaires qui entretiennent ces groupes armés ? Aucun mot à ce sujet, mais les rapports des Nations-Unies et de Human Rigtch Watch ont déjà été plus explicites à ce sujet.

Désignant nommément les seigneurs de guerre, les groupes armés et les commanditaires qui se sentant menacés sont montés au créneau. Que de réunions, que de fora se tiennent avec la participation des organisations internationales (Union Africaine, Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale ; Commission Internationale de la Région des Grands Lacs). Curieusement, certains pays actifs dans l’entretien des groupes armés, sont toujours présents ces rencontres pour ne pas manquer un seul instant les stratégies mises en place dans le cadre des feuilles de routes. Si les Etats catalyseurs avaient-ils la véritable volonté d’aider la République Centrafricaine à retrouvera la paix et la sécurité, des hommes émanant de ces pays.

Continueraient-ils à semer le désordre en Centrafrique comme à Bria dans la Haute-Kotto, à Nzako dans le Mbomou, à Kaga-Bandoro dans la Nana Gribizi Bambari dans la Ouaka ?

Les Etats catalyseurs, sachant que la République Centrafricaine vit un  embargo drastique sur les armes, leurs mercenaires peuvent circuler à volonté sans être inquiétés, puisqu’ils n’ont en face d’eux, aucune force organisée.

Un embargo préjudiciable pour la RCA

Mais il n’y a pas que les ‘‘Etats catalyseurs’’ qui  tournent en ridicule la République Centrafricaine. Quand on suit de près les discours des diplomates internationaux et autres représentants en Centrafrique, l’analyse de leurs propos fait ressortir à quel point le peuple centrafricain est traitée de naïf. La désorganisation des Forces Armées Centrafricaines (FACA), a servi de prétexte à la Communauté internationale, notamment au Conseil de Sécurité des Nations-Unies de décréter un embargo sur les armes ce qui rend non opérationnelle des forces de défense  et de sécurité nationale. En demandant aux Centrafricains de régler eux-mêmes leur situation, tout le monde sait que la République Centrafricaine est fatiguée des crises récurrentes et aspire véritablement à la paix. Ce pacifisme que cultive la République Centrafricaine, est altéré par un groupe d’individus en armes, qui se croient tout permis. Si les FACA étaient équipées, les seigneurs de guerre poursuivraient leurs aventures en maintenant les pressions sur les populations de l’arrière-pays ?

La perpétuation de l’insécurité amère de nombreux centrafricains à s’interroger sur la mission exacte de la MINUSCA en Centrafrique. Le mandat robuste pour la protection des civils s’est fondu en laxisme pour certains contingents, qui semblent laisser faire certains groupes armés notoirement catalogués. Face à toutes ces situations, heureusement que le ridicule ne tue pas, sinon la RCA serait déjà rayée de la carte du monde.

@Hervé BINAH

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