Bangui, le 19 avr. 22
Réunis dans la capitale soudanaise, du 24 janvier au 5 février 2019, dans le cadre du processus de dialogue défini par la Feuille de route de l’initiative africaine pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, signé à Libreville (Gabon) le 17 juillet et dont l’objet principal est de promouvoir le dialogue entre le gouvernement et les groupes armés en vue d’obtenir un accord global consensuel de sortie de crise définitive de crise. Malheureusement le statu quo des garants et facilitateur et les facilitateurs est une forêt qui cache ses arbres.
Dans le texte préambule de l’Accord de Khartoum, les panélistes ont compris que la majorité de la population centrafricaine est composée d’enfants et des femmes qui ont été profondément affectés par le conflit armé, et que la protection intégrale des droits de ces derniers et la fin des exactions et des hostilités, sont des objectifs communs et toutes les parties. Ils étaient donc convaincus du rôle fondamental des femmes centrafricaines dans la prévention et la résolution des conflits ainsi que dans la construction d’une paix durable, et ont même souligné leur importante contribution à tous les efforts pour une solution de sortie de crise définitive de la crise centrafricaine.
Le problème qui se pose de nos jours, c’est que les Garants et Facilitateur ont largement failli dans leur mission de gendarme de cet accord dit de dernière chance. Pour preuve, ils ont opté à une politique de deux poids, deux mesures du fait qu’ils contrôlent et exigent jour et nuit du gouvernement de l’exécution de tous les points inscrits dans le registre des recommandations et donnent les ailes des anges aux groupes armés.
On se souvient pour mémoire d’histoire que lors de la sortie de la chambre climatisée, certains leaders des groupes armés ont quitté la salle de cette rencontre historique au vu et au su de tout le monde. Ces garants et facilitateur n’avait pas réagi et ce qui a favorisé la création de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de François où six signataires ont abandonné leurs engagements pour rejoindre le général d’Opérette sans que les déserteurs ne soient poursuivis en justice. Et de nos jours, certains représentants de ces ennemis de la paix sont encore dans le gouvernement sans que les sanctions ne soient prises pour mettre un terme à cette longue période d’impunité.
Les atrocités et les humiliations subies pendant plusieurs années de conflits fratricides doivent nous inciter à nous fixer des lignes rouges communes et, la ligne rouge qui me paraît la plus importante, est l’impunité zéro pour tous les auteurs des crimes et délits « Sans ces lignes rouges, nous risquons de retomber dans les pièges du passé et la paix, la sécurité et la prospérité recherchées ne seront jamais trouvées. C’est pourquoi la lutte contre l’impunité sera la colonne vertébrale de mon nouveau quinquennat. Je réaffirme mon engagement à continuer à œuvrer pour une justice indépendante, équitable, véritable garantie pour tous les citoyens quel que soit leur statut. A cet effet, j’engagerai le Gouvernement à mener une réforme profonde de la justice afin de régler le problème de la lourdeur des procédures qui assure une impunité de fait aux auteurs des crimes de sang et des crimes économiques » a affirmé le chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra.
Si de nos jours, les groupes armés sont considérés comme les « héritiers de Boganda », c’est parce que les sanctions ne sont pas prises en vue de mettre un terme à une longue période d’impunité considérée comme la cause principale des crises du pays. Or, dans l’annexe dans son article 9 il est dit : « Conformément à son mandat, la MINUSCA appliquera des mesures temporaires d’urgence pour détenir tous ceux qui se livreraient directement ou indirectement à des actes qui violent les dispositions de l’Accord ou de nature à compromettre la paix, la stabilité ou la sécurité de la République centrafricaine »
Or, si cette résolution était prise en compte, Bozizé n’allait pas créer son mouvement armé et recruté les anciens signataires dudit accord. Il y a donc lieu de s’interroger sur la raison de croire encore aux engagements des signataires surtout de la part des groupes armés.
@JACKO