Centrafrique : Un énième dialogue pour donner l’ascension à Bozizé et ses alliés politiques ?

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Bangui, le 02 févr.-21

On ne dira jamais assez que la République centrafricaine, pays qui bat le triste record des coups d’Etat et des rébellions, excelle également en dialogues stériles. Depuis la dernière crise militaro-politique avec la formation de la coalition Séléka dans la partie septentrionale du pays, le gouvernement a déjà signé avec les groupes armés, huit rencontres sanctionnées par les signatures des accords. Et comme Bozizé est conscient qu’en Centrafrique la rébellion est un mode d’emploi, il cherche de nos jours à faire chanter le président Touadéra pour gagner une confiance en se cachant derrière un dialogue qui n’aboutira à rien.

La République centrafricaine est n’est pas un damné des dialogues entre le gouvernement et les groupes armés en mal de sensations. Lorsqu’en 2016, le président Touadéra prend les commandes du pays dans une situation chaotique, il n’y avait aucun espoir d’un lendemain meilleur tant les groupes armés étaient actifs sur plus de 80% du territoire national. La solution la plus rapide, était donc de faire asseoir tous les Centrafricains autour d’une même table et trouver ensemble une solution pour le redressement du pays. Le président Touadéra va donc tendre la main à tous ses compatriotes du nord au sud et de l’est à l’ouest. Cette politique a donné naissance à la rencontre de Khartoum où un document si précieux a été élaboré et paraphé pour enfin être signé à Bangui le 6 février 2019 en présence des garants et facilitateur. L’objectif visé était de donner une recette de pays marquée par la libre circulation des personnes et des biens. Cette volonté politique a été sanctionnée par la signature d’un Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) et les dividendes sont visibles de nos jours sur tous les plans.

Cependant, l’ex-président François Bozizé qui lui aussi, pendant que son pays bat le triste record de ces coups d’Etat, il est à l’origine de plusieurs tentatives et champion dans la formation des rebellions dans ce pays, en voyant qu’il ne pouvait plus siéger au précieux Palais de la Renaissance,  a trouvé bon de pactiser avec le roi de la terre Belzébuth et tous ses ministres pour soumettre le pays dans un situation de ni paix, ni guerre tout en asphyxiant au passage son économie.

Pour attirer l’attention de la communauté internationale, ce disciple de Belzébuth, veut faire le chantage du régime de Bangui en demandant un dialogue. Mais ce dialogue avec qui ? Et pourquoi faire ? Telles sont les  pertinentes questions que l’on se pose de nos jours.

Cependant, si on veut relire l’histoire de ce pays objectivement, on peut facilement comprendre que le régime en place avec la franche collaboration de ses partenaires, a expérimenté plusieurs recettes démoniaques : la médiation internationale, la signature d’une panoplie des accords, l’imposition des régimes de transition suite à des coups d’Etat avec la bénédiction de certains pays voisins à la solde de certaines puissances occidentales qui ne veulent pas lâcher ce pays. Pour preuve, en 2003, lorsque François Bozizé était animé par l’esprit du diable pour venir déstabiliser la régime démocratiquement élu de Patassé, l’histoire nous témoigne qu’il s’est appuyé sur les pays voisins pour botter son parrain politique. Et pour lui rendre la monnaie de singe, Michel Djotodia va utiliser le même schéma de déstabilisation en 2013, pour renverser le pouvoir de Bozizé

Seulement de tous ces coups d’Etat, ont toujours été sanctionnés par, des dialogues et la signature des accords politiques. Malheureusement, rien n’a évolué même s’il y a une accalmie dans le pays, certaines préfectures  sont soumises sous la dictature des groupes armés qui continuent de massacrer les paisibles populations sans défense et sans raison. Quel sens accordé au futur dialogue surtout avec Bozizé et ses alliés politiques ?

@Jacques KOGBADJA, 

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