Centrafrique : Qui de Poutine ou de Macron sera la star lors de l’investiture du président Touadéra le 30 mars prochain

Bangui, le 21 mars 21

Les faits sont têtus mais l’histoire reste parlant tant les évènements se suivent au quotidien et témoigne de la vie de la vie des hommes. En République centrafricaine, la constitution prévoie l’investiture du président nouvellement élu pour le 30 mars prochain. Cependant, les Centrafricains après une longue période de crise militaro-politique et les actions menées par le président Touadéra pour le développement de son pays, ont décidé de faire de cette investiture, un évènement national qui cadre avec la volonté de la population. Qui sera alors la star de Touadéra ?

Les erreurs politico-diplomatiques ont mis en mal la bonne volonté des Centrafricains de croire à certaines puissances étrangères pourtant qui ont encore leur place en Centrafrique. On se souvient pour la petite histoire que lors de la Congrès de Berlin l’Afrique fut balkanisée et les puissances occidentales ont pris la charge de prouver à ces peuples barbares qui sont forts et puissances et par conséquent, ils devraient être civilisés au lendemain de ce partage. L’Oubangui-Chari fut remise à la France comme tous les pays de l’AEF et le Cameroun. Le pays de Boganda perdait alors à jamais sa souveraineté.

Cependant avec les mouvements panafricanistes de lutte pour la libération, un vent des indépendances soufflait dans le continent africain dans les années 60. L’Oubangui-Chari fut admise à ce concours sur papier car, son diamant, l’uranium en bref, son sol et sous-sol devraient toujours avoir se faire griffer par l’Occident et surtout la mère patrie qui restera jalouse de toute ingérence dans sa colonie : « Les pays d’Afrique ne peuvent jamais être libres tant les décisions sont prises depuis la métropole », a témoigné une source diplomatique.

Pour preuve, dans les années 65, la mère patrie a mal apprécié la décision de David Dacko de nouer des relations diplomatiques avec la Chine de Mao et l’Israël et a orchestré l’opération « Barracuda » dans le but de placer une marionnette dans les commandes : Jean-Bedel Bokassa.

Durant plus de treize ans, l’homme fort de Bérengo est devenu successivement Maréchal et premier empereur de l’Afrique Equatoriale Française. Malheureusement, pour lui, le goût du pouvoir lui fera perdre la confiance de la métropole lorsqu’il va nouer des relations avec l’Union des Républiques Socialistes (URSS) et la monnaie de signe lui sera remise avec pour prétexte le massacre des élèves et des étudiants qui ont organisé des manifestations pacifiques pour réclamer le paiement des arriérés des salaires et des bourses pour payer les tenues scolaires exigées par le gouvernement de l’époque. La descente aux fers de Centrafrique commençait alors avec les coups d’Etat avec la complicité de la mère patrie.

Cependant après le vent de la démocratisation du contient de Senghor, le Centrafrique entrait dans le concert des grands avec l’élection d’Ange-Felix Patassé en 1993 qui, en perdra son pouvoir après dix suite à la politique machiavélique de François Bozizé qui a prouvé à son parrain que la politique n’est pas un dîner de gala ou un kermesse où les enfants peuvent jouer à la bille. Avant sa déstabilisation, ce dernier a crié à qui voulait l’entendre dire que son pays était victime d’un complot ourdi de l’extérieur. A tort ou à raison, son tombeur reprendra le même refrain en 2013 lorsque la Coalition Séléka de Michel Djotodia appuyée par le Tchad de Deby avec le soutien politique de la mère patrie avait décidé de renverser le régime du général d’opérette François Bozizé dont le pouvoir était marqué par le clanisme, le tribalisme, le népotisme, la corruption tous azimut et le régionalisme. Une crise frappait alors le pays de Boganda sous les couleurs de la guerre communautaire avec l’émergence des mouvements d’autodéfense sous le nom d’Anti-balaka se réclamant des chrétiens en réponse à la Séléka majoritairement des musulmans.

Le Centrafrique avait donc besoin de tous ses partenaires et amis pour sortir d’un génocide à la rwandaise. L’opération « Sangaris » devrait donc être une solution pour soutenir les efforts du gouvernement déjà frappé sous embargo des armes, minutions et autres matériels de guerre à destination du pays. Malheureusement, c’est en ce moment crucial que la mère patrie va lâcher son fils dans la douleur. Quelle déception et quelle non-assistance en personne en danger ! Les morts se compteront donc par millier du nord au sud et de l’est à l’ouest.

Un homme sera élu après une longue période avec une candidature indépendante : le Mathématicien de Boy-Rabe en la personne de Faustin Archange Touadéra. Conscient des enjeux politiques de son pays, il va opter pour une diplomatie agissante et va tendre la main à la Fédération de la Russie et au Rwanda pour sauver son pays du naufrage. Quelques mois seulement après, le pays est pacifié avec une opération de ratissage des groupes armés sur toute l’étendue du territoire national. Une victoire assurée et saluée par un peuple souverain qui vient de renouveler sa confiance au président Faustin Archange Touadéra dont l’investiture est fixée pour le 30 mars prochain. Qui de la France de Macron ou de la Russie de Poutine pourra ravir la vedette à cette cérémonie historique ?

Affaire à suivre…

@JACKO 1ER,