Centrafricaines, Centrafricains ; Mes Chers Compatriotes,
C’est avec un plaisir renouvelé que je m’adresse à vous, à l’occasion du passage à la nouvelle année 2019.
Je voudrais, à l’entame de mon propos, vous présenter, à chacune et chacun d’entre vous, mes vœux ardents de bonne santé et de bonheur.
Je pense aux malades, aux handicapés, aux vieillards et aux enfants.
J’ai aussi une pensée particulière pour les Compatriotes des zones encore occupées par des groupes armés et surtout aux paysans qui, en dépit des aléas climatiques et de l’insécurité, continuent de travailler durement pour lutter contre la pénurie alimentaire.
Je forme également des vœux de paix et de prospérité pour notre cher et beau pays, la République Centrafricaine.
Mes vœux vont particulièrement à nos forces de défense et de sécurité ainsi qu’à la MINUSCA qui œuvrent inlassablement, nuit et jour, pour assurer un minimum de sécurité à la population, en dépit des difficultés de tous ordres.
Mes Chers Compatriotes,
Je voudrais saisir cette occasion de la fête du nouvel an, comme il est de tradition, pour vous entretenir brièvement sur la marche de notre Nation, au cours de cette année qui s’achève dans quelques heures et les perspectives de l’année nouvelle.
L’année 2018 a été marquée, particulièrement en République Centrafricaine, par plusieurs événements heureux, mais aussi malheureux.
Au titre des événements malheureux, je rappelle à notre triste mémoire, les crimes les plus graves commis par les ennemis de la paix qui ont arraché à notre affection des êtres chers et plongé des familles, des communautés entières et la République dans l’émoi et le deuil.
Je m’incline donc devant les mémoires des Compatriotes lâchement assassinés à Fatima, à Bangui et dans certaines localités du pays comme Bria, Batangafo, Bambari, Alindao, Ippy, Mbres et bien d’autres.
Je souhaite aux blessés et aux malades un prompt rétablissement et leur réitère le soutien et la compassion de la République.
Je rends aussi un hommage appuyé aux soldats de la paix, morts en service commandé en terre centrafricaine.
Puisse le sang de toutes ces victimes innocentes, irriguer les semences de la paix et sceller la réconciliation entre les filles et les fils de notre pays.
Vous le savez, mes Chers Compatriotes, la complexité de la crise centrafricaine est aussi liée à la présence de nombreux mercenaires étrangers qui tirent profit de la situation et qui n’ont aucun intérêt à voir notre pays se pacifier et se relever de ses cendres.
Sinon, comment comprendre la résurgence des violences, dès lors que les élections de sortie de crise, ont été jugées transparentes, démocratiques, crédibles et saluées par toute la communauté nationale et Internationale ?
En effet, au sortir de ces élections, nous pensions avoir définitivement tourné la page des violences illégitimes pour nous consacrer aux actions de développement de notre pays.
Malheureusement, prenant prétexte du retard dans la mise en œuvre du DDRR et du dialogue politique, certains groupes armés ont, non seulement repris les exactions sur les paisibles populations, mais aussi procédé au recrutement de mercenaires et à la conquête d’autres localités, alors que je les ai associés à la gestion du pouvoir par la politique de la main tendue.
Mais ces prétextes ne sauraient suffire à dissimuler l’intention des forces du mal de perpétrer la violence pour en tirer des intérêts égoïstes, et satisfaire ceux des officines secrètes qui, pour des raisons géopolitiques et géostratégiques, œuvrent inlassablement à la déstabilisation de notre pays.
Les groupes armés qui sont hostiles à la paix et à la restauration de l’autorité de L’État, vous l’aurez remarqué, sont essentiellement ceux créés et dirigés par des mercenaires étrangers.
Au cours de l’année 2018, les bandes criminelles, dirigées par ces ennemis de la République ont continué, sous de prétextes fallacieux, de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité tels que les assassinats, les meurtres, les mutilations, les viols, les incendies de maisons d’habitation et des édifices religieux, la destruction des récoltes, les pillages, les déplacements forcés des populations.
Il n’y a plus de doute que ces mercenaires exécutent un plan ignoble de prédation, d’extermination de notre peuple et de conquête de notre territoire, sinon, de sa partition. Malheureusement, ils le font avec la complicité de certains fils du pays.
Comme j’ai eu à le dire dans certaines circonstances, les auteurs, coauteurs, complices et commanditaires de ces crimes répondront tôt ou tard de leurs actes devant la justice nationale et internationale.
Je me demande s’ils ignorent que ces crimes graves relevant de la compétence de la Cour Pénale Internationale et de la Cour Pénale Spéciale sont imprescriptibles et ne peuvent donc faire l’objet d’amnistie et de grâce, en vertu du Traité de Rome, de la loi organique sur la Cour Pénale Spéciale et du Code Pénal Centrafricain ?
En tout état de cause, nul n’est censé ignorer la loi, dit un adage.
Mais d’ores et déjà, au vu de la gravité de la situation, j’invite la MINUSCA à prendre la mesure du danger qui guette la survie de la République Centrafricaine, menace la sécurité et la stabilité de la sous-région, et à faire de l’année 2019 un tournant décisif dans l’exécution effective et efficace de son mandat, en vue du rétablissement de la paix, de la stabilité et de la sécurité sur l’ensemble du territoire.
Mes Chers Compatriotes,
Malgré les défis que je viens de rappeler, l’année 2018 a aussi enregistré des avancées notables dans la mise en œuvre de mon programme de société au profit de notre pays, dans plusieurs domaines.
Sur le plan diplomatique, notre pays a retrouvé sa place dans le concert des Nations et est désormais inscrit dans l’agenda de la communauté internationale.
Au cours de l’année 2018 qui s’achève, nos relations avec les pays frères et amis se sont davantage renforcées et diversifiées.
Comme témoignage du soutien et de la confiance des pays frères et amis ainsi que des organisations internationales à notre pays, nous avons reçu successivement des visites de haut niveau au nombre desquelles la visite historique du Président du Portugal, la mission conjointe de la Délégation de l’Union Européenne et de l’Union Africaine, la visite d’une importante délégation japonaise, les visites des hautes autorités françaises, du Directeur Général de l’OMS, du Secrétaire Général de l’Union Internationale desTélécommunications, ainsi que l’accréditation de plusieurs Ambassadeurs auprès de notre pays.
En votre nom, j’ai participé à d’importantes rencontres internationales au cours desquelles j’ai eu des échanges fructueux et plaidé la cause de la République Centrafricaine.
Je voudrais à cet égard rappeler notre participation à la Conférence sur le Financement du Développement à Rome, en Italie, au Forum économique de Saint Petersburg, en Russie, au Sommet économique sino-africain en Chine, à l’Assemblée Générale de l’ONU, à New York aux États-Unis d’Amérique, au sommet de la Francophonie à Erevan, en Arménie.
Sur le plan régional et sous-régional, j’ai également participé à de nombreuses rencontres tels que le Sommet Conjoint des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO et de la CEEAC sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent à Lomé au Togo, et le Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la Commission du Bassin du Congo et du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo.
Dans les circonstances actuelles de notre pays, ces contacts méritent d’être capitalisés et entretenus.
La République Centrafricaine, membre à part entière de l’ONU, disposant malgré sa situation de la plénitude de sa souveraineté, a le droit de développer et d’entretenir des relations diplomatiques et de coopération avec tous les États membres de cette organisation, dans tous les domaines qu’elle juge mutuellement bénéfiques.
Je dois préciser que la diversification de notre coopération ne doit pas être interprétée comme une volonté manifeste de tourner le dos à nos partenaires traditionnels. Elle doit être plutôt comprise comme la recherche des voies et moyens de sortie de crise par un État dont les difficultés sécuritaires, économiques et financières sont préoccupantes.
Je l’ai toujours proclamé, il y a en République Centrafricaine de la place pour tout le monde, sans exclusive. Telle est ma vision de la coopération.
J’engage le Gouvernement à tout mettre en œuvre pour payer les arriérés de contributions dues aux organisations sous régionales, régionales et internationales dont la République Centrafricaine fait partie afin de libérer les énergies nécessaires à la construction de notre outil diplomatique.
Sur le plan économique, financier et social, je me réjouis des performances du Gouvernement au titre de l’année 2018. Les efforts déployés dans tous les domaines ont en effet permis de mobiliser des ressources et d’améliorer la gestion des finances publiques, permettant ainsi au Gouvernement de répondre aux besoins sociaux de la population.
Il me paraît important de rappeler que depuis 2016, notre économie, avec le concours des partenaires financiers a retrouvé le chemin de la croissance. Le taux de produit intérieur brut qui était de -36% est estimé à 4,3% en 2018 et 5% en 2019 avec une pression fiscale de 10%.
La mobilisation des recettes propres s’améliore peu à peu, mais reste insuffisante au regard des besoins énormes de sécurité, de l’éducation, de l’agriculture, des actions humanitaires et des autres secteurs vitaux.
Cependant, cette embellie financière reste tributaire de la situation sécuritaire du pays et de l’évolution galopante des cours du pétrole sur le marché international.
Tant que l’insécurité continue de sévir dans certaines villes de notre pays, tant que la population ne pourra pas aller et venir librement d’un point à un autre de notre territoire, l’activité économique va en pâtir, entraînant inéluctablement des pertes des recettes de l’Etat.
Aussi, la RCA est un pays importateur des produits pétroliers. Lorsque les prix augmentent sur le marché international, les répercussions sont négatives sur la fiscalité pétrolière, si des mesures d’ajustement ne sont pas prises préalablement.
Il convient également de noter que le Gouvernement n’a ménagé aucun effort pour exécuter convenablement le programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit conclu avec le Fonds Monétaire International en juillet 2016.
Je me félicite de ce que nous soyons parvenus à passer avec succès cinq revues du programme Facilité Elargie de Crédit. Notre pays est dans ce cas l’un des rares pays ayant obtenu un tel résultat.
De même, les programmes conclus avec les autres partenaires comme la Banque Mondiale, l’Union Européenne, l’Agence Française de Développement et j’en passe, s’exécutent aussi normalement.
J’exhorte donc tous les acteurs à redoubler d’ardeur pour la mise en œuvre réussie des mesures en vue de réduire la pauvreté dans notre pays et favoriser un développement durable.
Dans le cadre de l’amélioration des recettes publiques, nous continuerons à plaider pour la levée de l’embargo sur les diamants qui prive l’Etat d’importantes ressources.
Cet embargo, imposé par le Processus de Kimberley pour lutter contre les diamants de sang est devenu inefficace, car les groupes armés exportent les diamants exploités illégalement, grâce aux réseaux et marchés parallèles.
Sinon, comment justifier la présence des investisseurs véreux dans les zones minières occupées par les groupes armés, si les diamants de sang étaient saisis par les pays membres du Processus de Kimberley et rétrocédés à l’Etat centrafricain ?
Sur le plan social, le Gouvernement, dans le souci de consolider la paix et d’améliorer les conditions des fonctionnaires et agents de l’Etat, en dépit des conditions financières particulièrement difficiles, a déployé d’énormes efforts pour éponger les arriérés de salaires de novembre et décembre 2013 et ceux de janvier, février et mars 2003.
Afin de consolider ces acquis, le Gouvernement a renoué le dialogue avec les centrales syndicales afin qu’ensemble, nous puissions trouver les meilleures voies pour apporter des solutions aux problèmes touchant aux conditions des fonctionnaires et agents de l’État.
Dans la même dynamique, j’ai instruit le Gouvernement d’examiner la possibilité de procéder dans un bref délai, au paiement de deux mois d’arriérés de salaires de l’année 2002, notamment les mois de décembre et novembre 2002 ainsi que le premier trimestre des pensions de 2003.
Ces efforts doivent se poursuivre de telle sorte qu’à terme, nous puissions, au nom de la continuité de l’État, apurer tous les arriérés de salaires et de pension.
Le souci de résorber le chômage des jeunes et de renforcer la performance de l’Administration, nous a conduits, au cours de l’année 2018, à intégrer 1540 jeunes diplômés dans la fonction publique centrafricaine. Je les félicite et les exhorte à faire preuve de patriotisme et de sens élevé de l’Etat au cours de leurs carrières.
Durant l’année 2018, la mise en œuvre de la Politique de Promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfant s’est traduite par une grande implication des organisations féminines et de protection de l’enfant aux côtés du Gouvernement, pour renforcer les capacités techniques des femmes à s’intégrer dans les actions de lutte contre les violences basées sur le genre, l’autonomisation des femmes et de la jeune fille et le développement de leur leadership.
A cet effet, des mesures ont été prises par la mise en place du Comité de Lutte contre les Violences basées sur le Genre, les Pratiques Néfastes et le Mariage d’enfant, des Comités sous-préfectoraux d’arrondissement, de la Stratégie de lutte contre le mariage d’enfant et le renforcement des capacités des 36 Comités de développement local incluant les populations autochtones minoritaires, à savoir les pygmées Aka.
En perspective, face aux défis de la mise en œuvre d’une politique réelle de promotion de la femme, de la famille et de la protection de l’Enfant, des crédits complémentaires seront mobilisés dans le cadre du RCPCA par le Gouvernement avec l’appui des partenaires techniques pour financer la stratégie de protection des groupes vulnérables, des personnes du 3ème âge, des enfants et adultes vivant avec handicap, des orphelins et des enfants associés aux groupes armés.
L’entrée en vigueur du Décret d’application de la Loi sur la Parité, l’adoption du Code de Protection de l’Enfant ainsi que la finalisation du Document de Politique Nationale de Protection Sociale, seront au centre des défis majeurs à relever pour l’année 2019.
Sur le plan sécuritaire, les redéploiements conjoints de nos forces de défense aux côtés de la MINUSCA dans les villes de Bouar, Paoua, Dékoa, Bambari, Obo, Sibut et Bangassou ainsi que des forces de sécurité intérieure dans les zones ciblées, ont permis de stabiliser la situation sécuritaire dans ces localités.
Pour renforcer la capacité de nos forces de défense et de sécurité, nous avons procédé au déploiement des 500 Gendarmes et Policiers recrutés et formés. Dans ce cadre, 1000 Gendarmes et Policiers seront recrutés et formés en 2019.
Au surplus, nous avons lancé, avec le soutien de la MINUSCA, la procédure de recrutement, sur l’ensemble du territoire, de 1023 jeunes militaires qui seront formés dès le début de l’année 2019.
Ces recrutements se poursuivront dans les quatre années à venir, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi de programmation militaire, pour la période 2019-2023 que je viens de promulguer.
Je reste convaincu que le lancement du grand DDRR, sur le site pilote de Paoua, avec les sept groupes armés, permettra de réduire les violences dans les zones occupées par ces derniers.
Au seuil de cette nouvelle année, je demande instamment aux autres groupes armés qui se sont mis à l’écart de ce processus, de revenir à la raison, car il n’y a pas une alternative au DDRR. Le peuple centrafricain a déjà trop souffert de leur duplicité.
Au cours de l’année 2019, nous continuerons, parallèlement au DDRR, à assurer la formation de nos FACA par l’EUTM-RCA. A cet égard, je me réjouis de la dernière résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies autorisant la poursuite de la formation complémentaire portant sur l’utilisation des armes ainsi que l’aguerrissement de nos bataillons par les instructeurs militaires russes.
Je déplore cependant le maintien de l’embargo sur les armes et munitions à destination des FACA, tandis que les groupes armés continuent à se réarmer allègrement avec les profits tirés de l’exploitation illicite de nos ressources naturelles et à commettre de graves violences sur les populations civiles.
Au cours de l’année 2019, nous devons poursuivre les plaidoyers en vue de la levée totale de l’embargo sur les armes et munitions à destination de notre outil de défense.
J’en appelle à la communauté internationale aux fins de la mise en œuvre du Communiqué final du Sommet conjoint CEDEAO-CEEAC de Lomé, par lequel les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont réitéré l’appel à l’Union Africaine en vue de rechercher avec les Nations-Unies les moyens de lever l’embargo imposé au Gouvernement légitime de la RCA.
Je ressens ici le devoir de remercier, en votre nom, les États-Unis d’Amérique, la Chine, la Fédération de Russie, la France et la Belgique pour les gestes amicaux faits cette année en direction de nos FACA, par des dons en équipements militaires et en armes.
Mes chers Compatriotes,
L’année 2019 qui s’ouvre dans quelques heures devra être une année charnière dans la mise en œuvre de la feuille de route de l’Union Africaine en faveur de la paix et de la réconciliation nationale dans notre pays.
En ce qui concerne le dialogue avec les groupes armés, je tiens à vous rassurer que le Gouvernement est prêt, de même que les groupes armés. Nous continuons à travailler avec la communauté internationale pour finaliser le budget y relatif et déterminer de manière consensuelle la date et le lieu de la tenue de ce dialogue.
Pour ma part, l’initiative africaine pour la paix et la réconciliation nationale reste et demeure la seule voie de sortie de crise en République Centrafricaine.
Cependant, elle doit, voudrais-je le préciser, se dérouler dans le respect de la primauté de la Constitution et des Recommandations pertinentes du Forum de Bangui du 10 mai 2015.
Je saisis cette occasion pour appeler à un plus grand soutien des États de la sous-région, comme ils l’ont toujours fait dans le passé.
Parallèlement, le Gouvernement a mis en place la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation. La justice transitionnelle qu’elle induit aidera, j’en suis convaincu, à désengorger les tribunaux et faciliter une réconciliation véritable entre les communautés déchirées par la crise militaro-politique.
En ce qui concerne la préparation des élections générales, le Gouvernement est instruit de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du chronogramme qui sera établi par l’Autorité Nationale des Élections.
D’ores et déjà, le Gouvernement a déjà transmis à l’Assemblée Nationale, pour délibération et adoption, le projet de Code électoral et celui relatif aux Collectivités territoriales.
En ce qui nous concerne, mon Gouvernement et moi, nous continuerons à servir le peuple centrafricain par la mise en œuvre des projets inscrits dans le RCPCA et à renforcer davantage l’unité nationale et le vivre ensemble.
Nous devons poursuivre les travaux de réhabilitation de nos réseaux routiers, des ouvrages d’art ainsi que l’amélioration des services sociaux de base.
J’ai été sensible aux plaintes de la population sur la fourniture de l’électricité. Pour réduire le temps de délestage, il me plaît de vous annoncer le démarrage, courant janvier 2019, du projet d’interconnexion des réseaux électriques de la RCA et la République Démocratique du Congo, grâce au Fonds Africain de Développement qui va par ailleurs installer 10 mégawatts à Boali.
De même, le projet de construction du champ solaire de DANZI, sur l’axe Boali, d’une capacité de 25 mégawatts, démarrera en 2019 et prendra fin en décembre 2020.
Aussi, grâce au Fonds Saoudien, quatre générateurs de 10 mégawatts seront installés ainsi que l’éclairage de 14 Avenues dans la ville de Bangui.
Avec l’appui de la Banque Mondiale, les travaux d’amélioration de la fourniture d’eau et d’électricité à Berberati et Bambari vont démarrer en 2019.
Les réformes engagées pour l’amélioration du climat des affaires, lutter contre la cherté des prix des produits de première nécessité, encourager les Centrafricains à développer l’esprit entrepreneurial, devront être poursuivies en 2019.
Aussi, la mise en œuvre des projets et programmes élaborés avec l’appui des partenaires techniques et financiers, parmi lesquels le programme d’appui à la mécanisation agricole d’un montant de 125 milliards de FCFA et le projet sucrier de Damara, en partenariat avec le groupe chinois JLIANCO d’un montant de 170 milliards de FCFA, permettront d’apporter un début de solutions à l’épineuse question de la sécurité alimentaire dans notre pays.
Nous continuerons à agir sur la santé de la population par l’opérationnalisation des 35 Districts sanitaires, du Centre d’hémodialyse et d’imagerie médicale et la restauration des services de garde dans les hôpitaux.
J’ai le plaisir d’annoncer qu’au cours de l’année 2019, la gratuité ciblée des soins pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes, allaitantes et victimes de violences basées sur le genre, deviendra effective.
Je ne saurais aborder l’épineuse question de la santé publique sans adresser mes félicitations aux six (6) Compatriotes médecins, admis cette année au concours d’agrégation en médecine, organisé à Libreville au Gabon. Je les exhorte à mettre leurs compétences au service de la Nation.
Dans le domaine de la communication et des Nouvelles Technologies de l’information, et je m’arrêterai là, j’ai le plaisir de vous annoncer la couverture prochaine du territoire par la Radio Centrafrique après plusieurs années d’interruption.
Par ailleurs, la mise en œuvre du projet de la Dorsale à fibre optique d’Afrique centrale qui doit démarrer courant 2019 facilitera le désenclavement numérique des zones rurales et contribuera à améliorer les recettes fiscales et à réduire le coût des transactions économiques et sociales.
Mes Chers Compatriotes ;
Les acquis de l’année 2018 restent fragiles au regard de nombreux défis dont le plus important demeure l’insécurité liée à la présence de plus en plus accrue des groupes armés dans des localités jadis épargnées par la crise.
Mais nous devons, en cette nouvelle année, regarder au-delà du passé avec sa cohorte de crimes odieux, de haine et de vengeance, pour nous lancer vers de nouveaux horizons, avec toutes les raisons d’espérer un avenir meilleur.
C’est pourquoi, et pour terminer, je forme le vœu que l’année 2019 nous conduise sur le chemin de la paix, de la cohésion sociale, du vivre ensemble, de la réconciliation nationale et du relèvement économique.
Unis, nous surmonterons la crise. La paix est prochaine, elle est à notre portée.
Je vous invite donc à doubler de vigilance et à être davantage unis pour contourner les pièges des ennemis de notre Nation et poursuivre le chemin qui mène à la paix et à la prospérité.
Bonne et heureuse année 2019.
Que Dieu bénisse la République Centrafricaine !
Je vous remercie.