Bangui, le 21 juil. 20
Ce que n’a cessé, très longtemps, de dénoncer le peuple Centrafricain, vient d’être enfin confirmer par les Nations Unies. Il y a bel et bien des mercenaires étrangers qu’on peut assimiler à des djihadistes sur le sol centrafricain, recrutés et infiltrés par les groupes armés qui écument le pays. Un récent rapport des Nations Unies le confirme par la voix de ses experts commis en Centrafrique pour suivre et évaluer la mise en œuvre des mesures imposées au pays dans le cadre de la levée progressive de l’embargo.
On ne le dira jamais assez, les Nations Unies et la Communauté internationale qui soutenaient mordicus que la crise en Centrafrique est absolument centrafricaine et qu’il n’y a pas une intervention externe, et à force de le ne plus pouvoir continuer à le nier, confirme en fin la présence de mercenaires étrangers dans les rangs des groupes armés.
D’après un récent rapport publié par cette institution et dont RFI en a fait écho, nous citons : « Le groupe des experts chargés de la question de l’embargo en Centrafrique dénonce un afflux de combattants venus de l’étranger, dans le Nord-est du pays.
Les experts de l’ONU s’inquiètent de la présence croissante de combattants étrangers dans les rangs des groupes rebelles centrafricains. Exemple, des papiers d’identités tchadiens, soudanais retrouvés sur le corps de combattants du Front Populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC) tombés lors de l’attaque de Birao en février dernier ; ou bien des centaines de millier de milices soudanais dans les rangs du même groupe lors des combats de mars. Ils notent par ailleurs une multiplication des accrochages entre milices étrangères sur le sol centrafricain.
Autre source d’inquiétude, le trafic régional d’armes et munitions en provenance du Tchad, du Soudan et également de la RD Congo, en illustration, des armes, munitions, grenades et des lance-roquettes découverts et saisis à l’aéroport de Gbadolité en avril dernier.
Les experts s’inquiètent aussi de l’expansion des groupes armés, notamment les 3R (Réclamation, Retour et Réhabilitation), l’UPC (Union du Peuple Centrafricain), malgré la signature d’un accord de paix l’année dernière, expansion qui leur permet d’accroître leurs revenus et influencer le processus électoral à quelques mois seulement du scrutin ». Clair et aussi limpide comme de l’eau pure. Qui osera remettre en doute cette constatation des experts de l’ONU, laquelle avait, très longtemps et à mainte reprises, été faite et vainement dénoncée par le peuple centrafricain ?
Ce qui est fort troublant dans l’annonce par RFI qui a déclaré que les Nations Unies entendent, en ce qui concerne la Centrafrique, se saisir des éléments de ce rapport pour proroger la durée de l’embargo sur les armes et munitions à destination de ce pays. Si cela s’avère être une réalité, alors il n’y a pas à se cacher le fait que les Nations Unies imposent à la Centrafrique un embargo qui n’est autre chose qu’une façon de lier les mains des autorités du pays de sorte qu’elles ne puissent pas fournir les armes qu’il faut aux forces régulières dont les réformes sont en cours d’exécution.
En tout cas et tout compte fait, les Nations Unies et la Communauté Internationale s’en foutent pas mal du sort du peuple Centrafricain meurtri par les agissements des groupes rebelles et dont les souffrances quotidiennes ne sont plus à décrire.
Alors, c’est à juste titre que les Centrafricains s’interrogent pour savoir si la République Centrafricaine est-elle bel et bien une Nation qui fait partie intégrante des Nations Unies ? Si oui, pourquoi ce traitement des instances de cette institution qui ne dit pas son nom et qui est destiné causé une mort lente au pays en dehors d’assassinat de ses populations en total désarroi qui sont des cas de mort subite comme dit-on en sport?
Ce qui est certain et inavoué, toutes ces manigances sont les faits de la France qui s’inscrit en première ligne lorsqu’il s’agit d’édiction d’adoption de résolutions aux Nations Unies en ce qui concerne la Centrafrique. Ne réussissant pas assez aisément ses macabres influences dans le pays, elle utilise le plus souvent les Nations Unies pour mener de façon abracadabrante sa barque centrafricaine à saborder.
Voilà environ 7 années que dure cet embargo qui ne vise uniquement que les Forces Armées Centrafricaines pourtant réformées, à qui on refuse l’accès aux armes nécessaires pour opposer une riposte à la hauteur des tueries et autres forfaits des groupes rebelles, qui eux, ne sont aucunement inquiétés par ce fameux embargo pour se ravitailler en tout genre d’armes et munitions, voire des véhicules qui les prédisposent à braver impunément les autorités du pays, les garants et facilitateurs de l’APPR-CA.
Voilà également 7 années que la France, pour quelle raison on ne sait, ne cesse de faire succéder ses ambassadeurs en Centrafrique. 4 en 7 ans, soit 1 ambassadeur tous les 17 mois. Un record dans ses relations diplomatiques avec le pays. L’actuel vient d’être relevé pour un certain Jean-Marc Grosgurin qui devra débarquer de la Guinée Conakry, son précédent poste.
Une seule chose que la France a l’obligation de savoir, comprendre et retenir ; le peuple Centrafricain attache du prix à la démocratie et rejette toute dictature et influences négatives même si elles proviennent de la France. Le peuple Centrafricain veut aller à ses prochaines élections en toute quiétude en ce qui concerne la question de sécurité. Toutes ces manigances françaises : succession d’ambassadeurs, discours sur RFI au sujet de la prorogation de la durée de l’embargo en Centrafrique et autres, ne font qu’aguerrir et affermir les Centrafricain à l’éveil et à une action anti-français jamais vue ni connue au monde. Qui vivra verra.
@Jon Kpogbotchi,