Bangui, le 15 mars 22
Ce n’est un secret pour personne de nos jours en République centrafricaine lorsqu’on parle de la face double des groupes armés à la solde de certaines puissances étrangères avec la complicité des pays frontaliers. Malgré la bonne volonté du régime de Bangui, les groupes armés nagent à contre-courant de la volonté populaire.
Les Centrafricains sont surpris de nos jours d’entendre encore parler des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire par les groupes armés pourtant signataires de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) qui était censé être un pacte qui lie les deux parties. La question que l’on se pose de nos jours est de savoir s’il est possible d’imaginer une République centrafricaine sans groupes armés.
Certes, le pays de Barthélémy Boganda ne s’est pas construit sur une base pacifique car, de la colonisation aux mutineries, les droits de l’homme et le droit international humanitaire ont été largement violés au vu de la communauté nationale et internationale.
Que veulent effectivement ces hommes sans foi ni loi dans ce pays qu’ils ne font que supplicier ?
Lorsque le président Touadéra prend les commandes dans un climat d’insécurité avec un tableau panoramique des exactions marqué par les pillages, les viols, les vols en mains armées, l’exploitation illicite des ressources naturelles dont regorge ce pays, il va tendre la main à tous les belligérants et même aux âmes de bonne foi afin que la paix et la stabilité soient un gage pour le relèvement du pays.
La ville de Khartoum capitale soudanaise a été choisie pour abriter les assises de la réconciliation et de la nouvelle vision d’une République décidée de se mettre sur les bons rails.
Les pourparlers de cette rencontre ont accouché dans la douleur un document qui sera signé dans la capitale centrafricaine Bangui le 6 février 2019 entre le gouvernement et les quatorze groupes armés qui essaimaient dans le pays.
La première victoire du président Touadéra sera ainsi assurée aux yeux des partenaires nationaux et bilatéraux qui voyaient en cet acte, un pas vers la réconciliation nationale.
Malheureusement, les groupes armés pilotés par les ennemis du pays dès la sortie de la chambre climatisée, n’ont pas attendu un seul instant pour violer cet engagement librement pris devant Dieu et devant les hommes.
Comme un bon père, le locataire du palais de la Renaissance n’a pas dévoilé sa colère car, il croyait toujours à la conversion de l’homme qui est un être doué de raison et d’une conscience qui lui permet de distinguer ce qui est mauvais de ce qui peut favoriser son essor et celui de tout le pays : « La crise centrafricaine a plusieurs facettes. Le gouvernement a mis à la disposition des leaders des groupes armés tout ce qu’il fallait pour l’établissement de la paix en République centrafricaine. Ils étaient nommés, à la présidence de la République et à la Primature et au sein des institutions républicaines. Une véritable trahison de la Constitution. Cependant cet acte a été salué par le commun des Centrafricains, car c’était l’unique moyen d’acheter la paix qui n’a pas de prix. Aujourd’hui, ces criminels n’ont pas compris que les Centrafricains n’aspirent qu’à la paix condition sine qua none de tout développement. Un espoir est encore permis mais les groupes armés et singulièrement les mercenaires ne veulent pas conjuguer avec la vision du pays. C’est une grave humiliation de toujours voir les Centrafricains parler du dialogue avec les groupes armés »s’inquiète une source de l’organisation de la société civile.
Certaines régions du pays sont encore soumises à la dictature des groupes armés qui violent lamentablement les droits de l’homme et le droit international humanitaire au vu et au su des garants et facilitateurs de l’APPR-RCA ce qui constitue un entrave à la libre circulation des personnes et des biens.
Au regard de cette situation le gouvernement doit prendre ses responsabilités en mettant un terme à une guerre asymétrique qui se joue en terre centrafricaine. On peut comprendre facilement pourquoi les Américains n’avaient pas donné la chance à Ben Laden lorsque la sécurité du pays était menacée.
Aujourd’hui, il est question de relire les clauses de l’APPR-RCA qui est caduc dans la mesure où certains signataires ont rejoint la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de François Bozizé.
@Hervé BINAH