Bangui, le 31 janv. 22
L’avenir d’un Etat dépend de la valeur de son armée. Nul ne saurait confier la souveraineté de son pays à une force étrangère. C’est dans ce sens que les FACA et en premier plan et secondées par les alliées russe et rwandaise ont réduit au silence la barbarie meurtrière de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de François Bozizé.
L’incertitude est toujours totale dans le pays de Barthélémy Boganda sur les possibilités de sortie de crise politique dans lequel le pays est plongé depuis décembre 2012. Les groupes armés continuent de massacrer, de piller, violer, voler sans pour autant qu’ils soient inquiétés. Les populations dont l’espoir s’est étiolé depuis fort longtemps broient toujours du noir et au final, elles ne savent plus à quel saint se vouer même avec la signature d’un Accord de « dernière chance ». C’est dans ce contexte que le gouvernement a décidé de changer de donne en traquant les rebelles dans leurs différents bunkers et faire entrer le pays dans le cercle des nations qui se respectent et respectent leurs institutions. Chaque chose a donc son temps. Dans le cadre de la défense de l’intégrité nationale, aucune erreur n’est permise.
Ce n’est un secret pour personne de nos jours lorsqu’on analyse ce qui se passe sur le terrain avec la politique de ratissage mise sur pied par le Gouvernement que dirige le Premier Henri-Marie Dondra sous la très haute impulsion et du leadership du champion centrafricain Faustin Archange Touadéra. Un civil a pris le pouvoir et a fait ce que les hommes en tenue n’ont pas pu faire depuis les décennies : « Le problème centrafricain n’était autre que celui du manque de volonté et du patriotisme. Lorsque le président Touadéra prend le pouvoir en 2016, tout était en ruine et le pays était exposé à la merci des ennemis de la paix qui occupaient déjà plus de 80% du territoire national. Pire, depuis décembre 2012, notre pays était plongé dans un chaos indescriptible, sans précédent. Le président Touadéra en sa qualité de mathématicien devrait alors trouver une équation qui puisse remettre les choses à l’ordre. Voilà ce qui a fait de notre armée l’image de ce qu’attendaient depuis des décennies le peuple centrafricain », a témoigné une source banguissoise.
Lorsque Bozizé décide après l’invalidation de sa candidature de créer une rébellion, il se referait sur ce qu’il avait laissé lorsqu’il prenait ses jambes au cou pour se rendre d’abord au Cameroun et puis chuter à Kampala.
Après sa chute où il a été détrôné par un civil Michel Djotodia leader de la coalition rebelle de la Séléka, l’Etat avait disparu pour laisser place à l’anarchie, à des violations graves, massives et répétées des droits de l’Homme, notamment des crimes de sang, des exécutions extrajudiciaires, des arrestations illégales et séquestrations de personnes, des prises d’otage, des viols, des incendies et destructions des maisons d’habitation, des édifices publics et privés, des édifices religieux et des récoltes ; la liste est tragiquement longue.
On se souvient pour mémoire que le 13 janvier les Centrafricains qui avaient encore les yeux fixés sur les résultats définitifs étaient surpris d’une tentative de coup d’Etat dans la capitale par un ancien président François Bozizé qui a marqué négativement son histoire politique et sort de nos jours par la petite porte pour entrer aux prochains jours dans celle de la CPI ou de la CPS.
Ce dernier a entrainé la colère du président Touadéra qui voyait son œuvre se détruire en un temps si peu.
Car, dès sa prise de fonction le 30 mars 2016, le contexte socio-politique et économique était toujours marqué par des crises récurrentes et paralysantes : présence massive des groupes armés sur l’ensemble du territoire, échec du processus de réconciliation et de désarmement, déplacement forcé des populations vers des sites de fortune appelés pudiquement « Ledger », avec pour corolaire une atmosphère d’angoisse et d’insécurité généralisée.
Les organisations humanitaires avaient dénombré plus de 800.000 réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur du pays, pour se retrouver dans des sites précaires et des enclaves qui subissaient, malheureusement, de fréquentes attaques des groupes armés. Il s’est donné à cœur pour que la vie reprenne dans son pays en offrant une recette de bonheur et d’apaisement pour ses populations qui lui font confiance au quotidien.
Le président Touadéra qui a promis de redonner un espoir est en guerre contre tous les groupes armés qui refusent de s’aligner et de respecter les clauses de l’Accord de Khartoum qui est considéré comme un parchemin de retour au calme. Les FACA et leurs alliés font un travail satisfaisant que tout le monde reconnaît et encourage.
@Hervé BINAH