Bangui, le 10 févr. 22
Hier, le général François Bozizé, a utilisé la Justice pour régler les comptes à ses concurrents politiques en les présentant comme des auteurs de coups d’Etat.
L’opinion nationale se souvient encore du procès Larmassoum, de celui des fabricants de nattes que Balla, Herman a présenté comme des putschistes et a refusé de se présenter au Tribunal pour fournir les preuves de ces accusations.
A cette époque, la stratégique utilisée par François Bozizé pour autoriser le déroulement des différents procès permettait au Centrafricain non seulement de découvrir la vérité mais contribuait à dissuader les fichistes qui se livraient à cette sordide pratique.
Aujourd’hui après plus de cinq ans d’exercice du pouvoir des nouvelles autorités, on assiste à la réédition et à l’amplification des fiches mensongères qui ne font que discréditer leurs auteurs, commanditaires et ternir par voie de conséquence l’image de la République Centrafricaine qui vient de loin et n’est pas encore sortie de la zone de turbulence.
En effet, les Centrafricains ont suivi depuis quelques mois, la détérioration des relations entre le pouvoir et certains partis de l’opposition démocratique. Ces relations orageuses qui se fondent sur un projet de déstabilisation du régime de Bangui par l’ancien président du KNK et fondateur de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) qui ont eu pour conséquence, la détérioration du climat sécuritaire dans certaines régions du pays, les massacres des paisibles populations, les viols et les vols en mains armées, les pillages des ressources naturelles…
Ces opposants politiques n’ont pas fait mystère des raisons qui motivent leur retrait de l’Union Sacrée et le rôle qu’ils comptent jouer dans l’opposition afin d’apporter leur pierre à l’œuvre de la reconstruction nationale. Aujourd’hui, le peuple a salué avec satisfaction le retour dans le comité préparatoire du prochain dialogue. Mais quel est l’arbre qui cache sa forêt ?
Une campagne de sensibilisation et démobilisation des victimes des conflits armés en Centrafrique a été financée à grand frais, des banderoles et pancartes portant des slogans incitant à la lutte contre l’impunité sur toute l’étendue du territoire national. Le but étant de tourner la page à cette sombre expérience.
En outre, les prétendus ‘‘ putschiste’’ face à la gravité des accusations ont intenté des actions en justice pour que leurs contradictions apportent les preuves de leurs accusations.
Cette initiative qui cadre avec l’esprit et la lettre d’un Etat de Droit est compressée par l’exécutif qui s’oppose au déroulement du procès qui aiderait le peuple centrafricain à connaître la vérité dans cette affaire qui pollue le climat politique.
Que doit-on retenir de toutes ces manœuvres politiques ?
La sagesse aurait voulu que le Président Faustin-Archange Touadéra dont le fauteuil est menacé par ces opposants qui sont accusés laisse la justice faire son travail avant d’accorder une amnistie à la partie qui sera condamnée.
Arrêter une procédure judiciaire pour protéger des partisans entamera gravement la crédibilité du Chef de l’Etat, président du Conseil Supérieur de la Magistrature qui devrait se mettre au-dessus de la mêlée pour garantir l’indépendance de la Justice. Le pays veut se reconstruire mais il doit se faire sur la base d’une justice distributaire et non sur des amnisties aux criminels et leurs complices.
@JACKO