Bangui, le 16 mai 20
L’Hôtel Ledger Plaza de Bangui a servi de cadre ce 15 mai 2020, la signature de l’accord de partenariat politique entre le Mouvement Cœurs Unis (MCU) et 42 Associations et Partis politiques. Présidé par le Secrétaire Exécutif National du MCU, Simplice-Mathieu Sarandji, en présence des plusieurs cadres dudit parti et les alliés, l’évènement a permis à ces partis politiques de présenter officiellement, leur plateforme dénommée : BE OKO. L’objectif de cette plateforme vise à former un bloc autour du président Faustin-Archange Touadéra pour les prochaines élections. Il convient de souligner que l’évènement a été marqué par la lecture de l’accord de partenariat politique et ses dispositions, sa signature par chaque représentant des Associations et partis politiques alliés et une conférence de presse qui a marqué la fin de la cérémonie. Ci-dessous, le verbatim de la conférence de presse avec les questions posées par les journalistes.
Monsieur le Secrétaire Exécutif National, vous venez de fédérer plusieurs partis et Associations autour du MCU en vue d’affronter les échéances électorales. Peut-on avoir une idée du nombre de ces Partis et Associations et des activités que vous aurez à mener ?
Simplice Mathieu Sarandji du MCU: Merci infiniment, je voudrais d’abord faire un démenti aujourd’hui. Vous savez, je m’assis au milieu des conférenciers, cela démontre que je suis le patron. Je lève l’équivoque suivante. Le MCU n’a pas à fédérer autour de lui des partis politiques. Le MCU fait partie intégrante de cette plateforme. Il n’y est pas question pour le MCU d’imposer sa suprématie sur les autres partis politiques.
Vous savez, je suis enseignant ! Il y’a une expression qui nous caractérise…Le MCU est avec les autres partis politiques et associations qui sont tous ensembles pour créer cette plateforme « BE OKO ».
Nous faisons partie des Républicains qui optent pour aller aux élections dans le respect que nous manifestons vis-à-vis du peuple, lequel peuple s’est prononcé en toute souveraineté. Lors du dernier référendum le peuple a dit, le Président de la République et les dépités sont élus pour 5 ans.
Après ces 5 ans, il faut revenir vers ce peuple pour solliciter encore son suffrage. Ceux qui prônent la transition, c’est le manque du respect de l’avis du peuple. Nous sommes des républicains, c’est pourquoi le MCU et les autres partis et associations veulent soutenir un champion. Le champion, son nom sera connu lors du prochain congrès que nous aurons à organiser. Ça je vous le dis !
Ce n’est pas pour dire que le MCU a peur d’aller aux élections qu’il s’attache à d’autres partis politiques. Malheur à l’homme seul, disait le feu président fondateur Barthelemy Boganda. Le MCU ne peut seul aller aux élections, c’est pourquoi avec les autres, il va soutenir un seul candidat, un seul champion le moment venu.
L’objet visé par cette plateforme-là, c’est de pouvoir raffermir nos forces pour aller aux élections. Le MCU avec les autres formations politiques et les autres formations politiques avec le MCU. Le MCU n’est pas là pour exercer ses expériences sur les autres formations politiques.
Après la signature de cet Accord politique, quel est votre sentiment ? Quels sont vos attentes ?
Timoléon Baïkoua du PCDI : C’est un sentiment de joie et de fierté pour moi. Nous constitutions pour aller aux élections, les démocrates et les républicains qui se retrouvent ensemble pour partager des idées et créer une seule force. Le PCDI est heureux de faire partie de ce grand ensemble. Comme a dit le Secrétaire Exécutif National du MCU, ce n’est pas le MCU qui a le leadership de cette plateforme.
Il s’agit de créer une synergie pour gagner les élections. C’est une nouvelle approche politique que nous apprécions tous. Nous sommes unis pour aboutir à un résultat, notamment l’intérêt du peuple et celui de la Nation. Les attentes sont celles du peuple centrafricain. Grâce à notre force unie, nous allons recouvrir l’intégralité de notre territoire sur le plan sécuritaire. Il faudrait très rapidement que nos forces de défense et de sécurité, l’autorité de l’Etat puisse s’installer dans nos provinces.
Nous devons être ensemble pour accélérer le progrès de notre pays. Il faudrait que ce progrès puisse être soutenu et surtout ceux qui continuent de torpiller l’Accord de Khartoum, n’oublient pas que les garants et facilitateurs dudit document appliquent les dispositions de sanction. Voilà ce que je tiens à vous dire.
Qu’est-ce qui a motivé votre choix de vous rallier au MCU ?
Représentant de l’ADP Mme ZITONGO : Ce n’est pas moi en tant que personne qui est décidé de rallier au MCU. C’est le parti ADP qui a décidé dans l’ensemble. J’aimerais dire qu’en 2016, l’ADP est l’un des alliés de première heure qui a soutenu la candidature de Faustin-Archange Touadéra. Nous avons vu qu’en soutenant le président Touadéra, il a gagné les élections et on a vu le travail qu’il est en train de faire actuellement.
Et comme c’est le président du MCU, on s’est dit pourquoi rallier l’ADP au MCU ! L’ADP est disposé à soutenir la candidature du Pr Touadéra. Car, l’ADP est fidèle dans son engagement. Voilà pourquoi nous voulons rallier notre parti au MCU pour donner encore une fois de plus la chance au président Touadéra qui fait ses preuves à la tête de notre pays, de continuer et terminer ce qu’il a débuté.
Avez-vous vraiment confiance au chronogramme présenté par l’ANE ? Et êtes-vous prêt et sûr avec vos alliés pour la date du 27 décembre 2020 ?
Représentant de l’APP Mr KONGBA ZEZE : Merci, je ne peux pas répondre à la place de l’ANE. Je voudrais simplement dire la chose suivante. Il faut que nous ayons confiance à nos Institutions. A partir du moment où c’est l’ANE qui est chargée d’organiser les élections. Je suis un républicain-démocrate, je ne peux que me fier aux décisions de l’administration. Nous, au niveau de l’APP avec la plateforme BE OKO, nous sommes prêts pour aller aux élections. Nous ne cheminons pas comme ceux qui doutent d’aller aux élections…Je suis l’un des candidats qui lors des précédentes élections, a eu à parcourir toute la Républicaine Centrafricaine. Les gens qui doutent aujourd’hui, ne peuvent pas nous dire que les conditions pour aller aux élections étaient bonnes à l’époque. Nous sommes prêts à aller aux élections, c’est tout ce que j’ai à vous dire.
Que pensez-vous de l’initiative des députés qui vise à modifier certaines dispositions de la Constitution ? Et que pensez-vous de la plainte du COD-2020 contre l’ANE ?
Thierry Akoloza (URD) : deux questions sont à la fois juridique et aussi politique. Je voudrais d’abord exprimer mes sentiments pour cet évènement historique de ce jour avec la naissance de la plateforme BE OKO. Je vais commencer par la deuxième question. Vous êtes sans ignorer que la Constitution de notre pays est d’application stricte et aussi d’interprétation stricte. C’est en cela que je voudrais vous dire que la requête qui saisit la Cour Constitutionnelle est sans objet.
Elle sans objet pourquoi ! Il est de tradition juridique lorsqu’une affaire est pendante, devant une haute juridiction comme la Cour Constitutionnelle, on doit s’abstenir de tout commentaire.
Mais je l’ai dit en amont, sur le deuxième aspect je vais me permettre pour donner un avis pour l’éclairage de notre peuple. La requête de nos compatriotes de l’opposition appelle à quatre observations :
La première, lorsqu’ils ont saisi la Cour Constitutionnelle, en demandant que cette requête soit examinée en cas d’urgence, je dis simplement que la réponse d’urgence, l’appréciation est du pouvoir de la Cour Constitutionnelle. En lisant la requête de ceux-là qui ont saisi la Cour Constitutionnelle, ils n’ont pas explicité ce cas d’urgence.
Deuxièmement, dans cette requête ils estiment que l’appellation, l’organe technique dans le Code électoral pose problème, parce que dans la Constitution l’ANE est une Institution, c’est une question de terminologie. Le Code électoral est une loi spéciale découlant de la Constitution qui est une loi fondamentale. Et le Code électoral déroule les activités techniques et détaillées des élections. La terminologie de cet Organe technique ne devait pas poser problème.
Je vous envoie à la lecture de la Constitution au chapitre consacré au Haut conseil de la médiation…Troisièmement, la requête demande à ce que l’ANE qui est une Institution qui devrait être mise en place 12 mois après l’installation du Chef de l’Etat, non ! C’est une interprétation erronée. Pourquoi, pendant la transition l’ANE n’avait pas une appellation de transition. On appelait Haut conseil de communication de transition, cour constitutionnelle de transition…Alors que l’ANE est un organe pérenne. Vous vous souvenez qu’après l’investiture du Chef de l’Etat, l’ANE a continué à exercer ! Je précise que l’ANE reste et continue ses activités jusqu’à l’adoption des textes organiques. Ça veut dire que du moment où la Constitution n’est pas suspendue, elle garde toujours sa valeur juridique. C’est pour cela que cette requête est sans objet. Mais, c’est de la bonne guerre car nous sommes en démocratie.
Concernant l’initiative de l’Assemblée nationale, j’ai eu à échanger avec vous hommes des média. L’Assemblée nationale a engagé une initiative prudente. Puisque, gouverner c’est prévoir !
C’est la théorie jurisprudence en cas de force majeure. Cas de force majeure, ça veut dire un cas imprévisible. Un évènement irrésistible…la modification de l’article 35 de la Constitution va régler beaucoup de problème. Mais nous devons aussi mettre autour de cette initiative, un consensus national. Parce qu’il y va de notre pays. Quel est l’article dans la Constitution qui dit que si nous n’allons pas aux élections, on ouvre une transition ! Aucun !
Que pensez-vous de l’attitude des opposants qui veulent à tout prix aller à une transition sans le Président Touadéra ?
Représentant de MOUNI Mr Thierry KAMACH : Les députés ont proposé la modification de la Constitution, c’est quelque chose de normal. Le Covid-19 est là, demain on aura encore une épidémie qui touche le pays…Le peuple centrafricain a besoin de la paix.
Si vous avez un message à adresser aux peuples centrafricains qui a déjà trop soufferts des conséquences des crises à répétition en RCA. Que leur diriez-vous ?
Prisca Renazou (E KE ZIA NI ATI PEPE) : Je tiens à remercier le Secrétaire Exécutif National du MCU pour cet acte historique. Nous réaffirmons depuis 2016 notre engagement pour soutenir le président Touadéra. Le peuple centrafricain doit espérer. Nous pouvons démontrer à suffisance qu’il est l’homme de la paix. En ce qui concerne la pandémie de coronavirus, nous sommes prêts à aller aux élections. C’est le message de paix, de réconciliation et vigilance que je voudrais lancer à l’endroit du président Touadéra. Nous allons aux élections pour gagner au premier tour.
@Le Potentiel Centrafricain,