CENTRAFRIQUE : L’ACCORD DE KHARTOUM EST-IL ENCORE VALABLE ?

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Bangui, le 01 janvier 21

On se souvient pour humiliation que les Centrafricains furent transportés dans un avion en direction de Khartoum pour négocier et acheter dans la douleur un accord pour sauver les vies. Plusieurs acteurs étaient dans la course de cette négociation : le gouvernement, les groupes armés la communauté internationale (garant) et la Minusca (facilitateur). Plus d’un an après c’est la désolation totale.

Certes un accord est un processus, mais, ce dernier nécessite la franchise et la responsabilité des différents acteurs du jeu. En République centrafricaine, les accords sont considérés comme une mise en scène pour animer la galerie. Plus d’un an après la signature, les groupes armés ne sont pas encore dissouts ni les miliciens ne sont pas encore désarmés dans la totalité ce qui leur donne les ailes des anges sur les paisibles citoyens.

Le pays était dans une situation d’apaisement depuis une bonne période, il était question de faire davantage en organisant les élections crédibles et transparentes afin de faire entrer le pays dans le concert des grandes nations démocratiques. Malheureusement, l’émergence de la nouvelle coalition sous la houlette de François Bozizé est un handicap pour le pays de nos jours. Or, tout le monde sait qu’une élection sans violence est une opportunité pour la paix.

Les responsabilités sont partagées en ce qui concerne la mort de l’Accord de Khartoum considéré comme accord de dernière chance pour les garants. Ceux-ci qui devraient soutenir les actions du processus rament à contre-courant du document. Comment comprendre que cette communauté internationale qui injecte des énormes sommes d’argent pour le relèvement du pays soit incapable de balayer les ennemis de la paix en Centrafrique ? Cette nouvelle rébellion est connue de tous et ses auteurs sont dans la nature comme les électrons libres avec une communauté internationale qui brille par des déclarations sans condamnation. La question que l’on se pose est de savoir pourquoi les Etats-Unis n’avaient-ils pas caresser Ben Landen lorsque la souveraineté de l’Etat était menacée ?

En Centrafrique de nos jours, le temps n’est plus dans les discours ni dans les simples actes de condamnations mais, il s’agit des vies qui sont détruites et par conséquent, l’action à la hitlérienne s’avère une solution incontestée. On ne doit plus faire confiance aux groupes armés qui ne font qu’écorcher cet accord avec des violations flagrantes au vu et au su de tout le monde. Pour preuve, dans les pays qui se respectent et qui respectent leur population, les ministres signataires de la convention de la nouvelle coalition, devraient faire l’objet d’une poursuite judiciaire. Malheureusement, ils continuent de se servir sur le dos du contribuable centrafricain. A qui la faute ? Qui est responsable des massacres de Boali, Bouar, Bambari, Nola, Carnot et autres ?

Affaire à suivre…

@Herman THEMONA, 

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