Centrafrique : La coopération avec les pays amis doit tenir compte des réalités du pays

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Bangui, le 11 juin 21

La République centrafricaine est de nos jours face à son destin. La guerre géopolitique et géostratégique qui se pratique sur son sol depuis le retour de la scène politique de la Fédération de la Russie divise la classe politique centrafricaine. Ce qui risquerait faire retarder son avancement si les autorités ne prennent pas en compte ce danger qui se pointe à l’horizon.

L’heure est au bilan qui sanctionne la vaste entreprise de la reconstruction de la République centrafricaine. Le berceau des Bantous est victime d’un complot ourdi par ceux qui devraient soutenir durablement sa politique. Dans les années coloniales, les Centrafricains vivaient en harmonie et avaient un seul ennemi commun : La métropole qui est venue, elle a tout pris, elle a soumis nos parents dans la dictature et a transporté nos ancêtres en terre étrangère.

Cette situation a poussé les patriotes à se soulever pour revendiquer l’indépendance du pays. Cela a été fait dans les années 60 avec d’autres pays de l’AEF et le Cameroun. Une nouvelle ère était donc tracée pour le Centrafrique. Le destin du pays revenait alors entre les mains des fils du père fondateur de la République. Les Centrafricains étaient-ils préparés pour gérer le pays et le faire entrer dans le cercle des pays autonomes ?

La question est posée, mais les réponses sont divergentes. Car, considérée comme la Suisse africaine, la République centrafricaine va très vite tombée dans les guerres stériles et les coups d’Etat qui vont tout remettre en cause la souveraineté du pays et le vivre ensemble. Le coup d’Etat de la Sainte sylvestre va ouvrir la boite à pandore.

Depuis cette longue période, le pays ne reconnaît plus une stabilité politique. Cependant, les Centrafricains qui ont une capacité de résilience vont prouver aux yeux du monde que le vivre ensemble et la cohésion sociale ne sont pas réservés uniquement pour la mythologie grecque.

Le monde évolue et les mentalités changent laissant derrière, les sales habitudes. Le Centrafrique durant une longue période va se hisser dans le concert des grandes nations démocratiques en organisant des élections libres et transparentes qui ont été saluées par la communauté internationale. Mais comme dans ce pays les bonnes choses ne durent pas, François Bozizé va orchestrer un coup d’Etat en chassant son parrain  politique Ange Felix Patassé du pouvoir. Quelle monnaie de singe rendue à cet homme qui était considéré comme le symbole de la démocratie en Centrafrique.

Le diable va donc s’installer en terre centrafricaine donnant les mercenaires et bandits de grands chemins de supplicier ce pays en pillant allègrement ses ressources minières et en massacrant ses paisibles populations. La situation est donc complexe qu’il fallait changer la donne surtout après la crise militaro-politique de 2012 qui commence au nord du pays avec la formation de la coalition Séléka et l’émergence des mouvements Anti-balaka.

Le pays va connaître une longue transition politique successivement dirigée par Michel Djotodia et Catherine Samba- Panza. Ainsi, les autorités de cette transition ont décidé de retourner à la norme constitutionnelle en organisant les élections démocratiques de 2015-2016 qui vont donner raison au candidat Indépendant Faustin Archange Touadéra. Une première fois qu’un indépendant remporte l’élection présidentielle en Centrafrique.

Cependant, en prenant le pouvoir, le pays est sous le contrôle des groupes armés qui occupent 80% du territoire national. La paix devrait donc être le levier du développement. Mais comment y parvenir du moment où les groupes sont actifs sur le terrain ?

Le dialogue semble alors être une solution durable et efficace. C’est dans cette perspective que les Centrafricains seront transportés dans un avion en direction de Khartoum pour trouver une solution visant à éradiquer cette crise interminable. Un document sera paraphé dans cette ville et sera signé dans la capitale centrafricaine le 6 février 2019 entre le gouvernement et les quatorze groupes armés sous le nom de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA).

Malheureusement, comme ces ennemis de la paix ont leur agenda caché, ils vont tordre la main tendue par le président Touadéra. La signature de cet accord n’a donc été que de courte durée.

Le plan B devrait donc être trouvé par le régime de Bangui. Car, qui veut la paix prépare la guerre. Le président Touadéra va donc tendre la main à certains partenaires et puissances coloniales. La Russie et le Rwanda vont donc donner leur accord favorable en donnant main forte aux FACA.

Aujourd’hui, un travail est fait pour que les populations puissent vaquer librement à leurs occupations. Malheureusement, les choses n’ont pas été comprises par certains pays. La France gèle ses aides et retire ses soldats au moment où le pays a besoin de tous ses partenaires pour sortir de cette boue de la misère. Le peuple n’aspire qu’à la paix et rien que la paix.

Cependant, la présence russe en Centrafrique crée des divisions au sein de la classe politique : Les pros Russes et les pros Français. Une véritable erreur politique. Car, on sait tous qu’une nation divisée est vouée à sa propre perte. Le Centrafrique n’est pas une chasse gardée d’une puissance occidentale. Tous ceux qui veulent investir dans ce pays doivent prendre en compte les besoins et les aspirations du peuple.

Les Centrafricains doivent faire taire leurs querelles politiques qui ne profitent qu’aux puissances coloniales qui sont dans ce pays à la recherche des matières premières pour leur armement. L’unité doit être le socle du politique, un miroir pour les politiques.

@THOMSON, 

 

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