Bangui, le 23 juillet 18
De sources de la diaspora centrafricaine du Bénin indiquent que des dizaines de drapeaux et des affiches grand format destinées aux panneaux géants portant les inscriptions de « République Dar El Kouti » sont en fabrication à Cotonou capitale du Bénin où réside le patron de la séléka depuis sa démission forcée du pouvoir en début d’année 2014. Et l’on se demande qui est le destinataire de ces supports ?
En effet, et ce n’est un secret pour personne de comprendre qu’Abdoulaye Hissen et son groupe armé le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique sont dans une logique de partition du pays ou encore de la marche sur Bangui pour s’accaparer de force des pouvoirs de l’Etat.
La récente illustration de cette sordide logique du FPRC est la diffusion sur la chaîne France 24 d’un documentaire propagandiste qui fait la gloire d’Abdoulaye Hissen et son mentor Nourredine Adam ainsi que de leurs troupes lourdement armées et habillées par des tenues militaires toutes neuves.
De mémoire, Abdoulaye Hissen, un grand assoiffé de pouvoir, avait organisé au mois d’avril dernier 2018, une grande rencontre de toutes les fractions ex-séléka dans la ville de KagaBandoro dans l’unique but de mobiliser un maximum d’hommes et moyens militaires pour la marche sur Bangui.
Ainsi pour réussir ce plan de la marche sur Bangui, Abdoulaye a fait venir du Tchad par l’intermédiaire d’Alkathim plusieurs centaines de mercenaires où il leur promis la somme de cent millions de francs CFA (100.000.000CFA) chacun au cas où ils arrivaient à renverser les institutions légales de Bangui.
Cependant le plan de la marche sur Bangui concocté par Abdoulaye Hissen et son parrain Nourredine Adam le grand patron du FPRC s’est buté à deux problèmes notamment l’opposition de certains leaders des fractions séléka le cas d’Ali DARRASS qui se trouvant plus à l’aise avec l’argent de sang qu’il tire suffisamment profit dans les préfectures de la Ouaka, Mbomou et autres a tout simplement rejeter en bloc ce plan de marche sur Bangui.
Aussi, les centaines de mercenaires tchadiens qui avaient fait le déplacement de KagaBandoro ont exigé qu’on leur verse d’abord la totalité de leur prime de 100 millions CFA bien avant qu’ils fassent un seul pas en direction de Bangui.
N’étant pas en mesure de dépasser ces obstacles à son fameux plan Abdoulaye Hissen était contraint de se replier avec la grosse partie de ses éléments dans sa quartier général de Ndélé. Et c’est à Ndélé que les mercenaires tchadiens faute d’avoir perçu l’argent qui leur a été promis qu’ils ont commencé de servir sur le dos de la population par les actes de viols et de braquages à main armée ce qui va susciter la colère de leurs pairs du FPRC natifs et se sont suivis les affrontements fratricides qui ont fait plusieurs dizaines de morts dans les deux camps.
Et pour éteindre le feu, Abdoulaye Hissen qui entend profiter du prochain dialogue qui se pointe à l’horizon, a fait appel à Alkathim qui est très écouté par ses compatriotes mercenaires tchadiens pour le corrompre afin qu’il puisse calmer les ardeurs de ces mercenaires qu’ils ont tous les deux fait venir du Tchad.
Aussi dans la perspectives du dialogue inter centrafricain qui se pointe à l’horizon, le très rusé Abdoulaye Hissen a déjà activé au nom de toutes les factions séléka deux plans à savoir un plan A et un autre plan B.
Le plan A des ex-séléka qui est connu de tous dans le cadre de ce dialogue, est le partage du pouvoir avec les autorités de Bangui et ce par la mise en place d’un Gouvernement que seuls les séléka considèrent comme étant un Gouvernement d’union nationale dirigé par un des leurs dont les postes clés comme la Défense, la Sécurité, les Finances, les Mines et les Affaires Etrangères seront contrôlés par les séléka.
Au cas où ce plan A marchait, il va sans dire que la séléka sera le grand maître de l’appareil de l’Etat au grand dam des institutions démocratiques car il ne fait aucun doute que toutes les réformes en cours vont connaître un revirement spectaculaire pour le simple fait que la logique politique de la séléka est diamétralement opposé à tout ce que l’on est en train de faire ou de projeter en ce moment et pour preuve ;
Pour la séléka le nom FACA (Forces armées centrafricaines) ne doit pas être prononcé en d’autres termes les FACA doit être purement et simplement disparaître pour faire place une armée composée des mercenaires et autres bandits de grands chemins de confession musulmane à l’exemple de la gestion des secteurs de la défense et de la Sécurité sous l’éphémère régime de Dotodjia où la chaque localité du pays était contrôlée par un chef de guerre avec son équipe comme en Somali.
Et c’est cette mode de gestion qui a favorisé les mercenaires et autres terroristes d’ériger depuis l’époque de la transition jusqu’à ce jour, l’enclave musulmane du PK5 en état dans un Etat comme c’est le cas pour Vatican et Rome en Italie et ce au vu et au su des autorités nationales et les milliers des forces des Nations unies qui pullulent dans la ville de Bangui. Il y en est de même pour les localités de l’intérieur du pays qui sont également sous contrôle des seigneurs de guerre tels Ali Darrass, Abdoulaye Hissen, Alkathim, Nourredine Adam, Sidiki pour ne citer que ceux-ci. Bref.
Pour ce qui est du plan B de la séléka dont certaines indiscrétions ont permis un certain éclairage, l’on apprend que ce plan B sera brandit aussitôt dès l’échec du plan A dont on vient d’évoquer avec tous les enjeux qu’il comporte. Et il s’agit ici de la déclaration officielle de la partition du pays qui sera prononcée par ceux-là même qui ont toujours rêvé atteindre cet objectif de la scission de la nation centrafricaine afin de leur faire profiter au maximum des ressources minières que regorge certaines localités de la RCA.
Et c’est dans la perspective de la mise en œuvre de ce plan B de la séléka que ces supports de propagandes imprimés au nom de leur fameuse République qu’ils rêvent depuis fort longtemps sont commandés au Bénin pays où se trouve Michel Dotodjia, leader de cette nébuleuse qui selon les indiscrétions est déjà pressenti jouer le rôle du Chef d’Etat de ce futur pays en invention par les caciques de la séléka.
Herman THEMONA,