Centrafrique : 12 morts dans un violent accrochage entre les factions criminelles des ex- séléka à Batangafo

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Bangui, le 21 août 2018

Douze (12) ex-séléka dont un général et onze éléments ont trouvé la mort vendredi dernier dans la localité de Batangafo dans un affrontement fratricide né d’un malentendu entre une équipe des ex-séléka qui contrôle une barrière qui se situe à l’entrée de la ville et un groupe d’ex-séléka en provenance de Kabo.

Plusieurs sources indiquent que ce meurtrier affrontement des frères séléka a été déclenché par la faute de ceux-là qui tiennent une barrière à l’entrée de la ville de Batangafo et voulaient soumettre les siens qui venaient de Kabo à des procédures de formalités ce qui a poussé ces derniers à ouvrir le feu sur les tenants de la barrière et dégager ainsi la voie pour entrer dans la ville.

En effet, la population de Batangafo vit dans depuis quelques jours dans une psychose totale suite à l’arrivée massive dans cette ville du Nord-ouest, des éléments des ex-séléka lourdement armés. L’on s’interroge déjà pour savoir le vrai mobil de la présence en surnombre de ces fauteurs de troubles à Batangafo ?

Il est signalé parmi ces séléka qui ont fait leur entrée à Batangafo, la présence du mercenaire tchadien le pseudo général Arda qui était récemment vu à Kaga-Bandoro et Sido. Et l’on se souviendra que c’est ce mercenaire qui était à la tête des premiers éléments de la coalition séléka qui étaient rentrés triomphalement le 24 mars 2013 à Bangui et  s’étaient accaparés sans aucun combat du palais présidentiel mettant ainsi brutalement fin au régime de Bozizé.

Les mêmes sources font également mention de la présence à Batangafo d’un autre mercenaire dénommé Issa Issaka et le patron de l’UPC Ali Darrassa qui faisaient partie des grands chefs militaires dans la marche sur Bangui des rebelles de la coalition séléka et qui était lui vu parmi les séléka qui se sont donnés rendez-vous à Kaga-Bandoro et à Sido.

D’autres sources font état de ce qu’après Batangafo, ces factions séléka se fixent comme prochaine destination, la ville de Bouca qui fait frontière avec la ville stratégique de Bossangoa. N’est-ce pas là une nouvelle stratégie pour les séléka de gagner le terrain en direction de Bangui ?

Pour détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale au sujet du récent regroupement des grands chefs séléka à Kaga-Bandoro et Sido, le Porte-parole de l’UPC d’Ali Darrass avait déclaré que : « Cette rencontre consiste à faire la table rase du passé entre les branches dissidentes de l’ex-seleka et échangé avec sur le dialogue initié par le gouvernement et les groupes armés »

En effet, Il s’agissait des éléments de l’UPC d’Ali Darrass qui se s’étaient joints ces derniers temps, à ceux du FPRC de Nourredine Adam et du MPC d’Alkathim tous de l’ex coalition séléka pour faire irruption dans les localités de Kaga-Bandoro et moyen Sido qui vivent depuis l’année 2013, sous leur contrôle. Cependant, il était ressorti que la rencontre de  moyen Sido localité frontalière avec le Tchad était qualifiée de « Grandes décisions ». Mais de quelles décisions s’agit-il ? Seule l’avenir nous dira davantage plus.

Contrairement à la précédente rencontre des factions séléka dans cette même ville de Kaga-Bandoro au mois d’avril dernier, où l’objectif était de prendre une décision commune pour marcher sur Bangui, mais qui avait connu un échec à cause de la ferme opposition de certains leaders séléka à cette initiative de l’assoiffé du pouvoir Abdoulaye Hissen qui tient coûte que coûte retrouver les bureaux climatisés de Bangui comme en 2013, il semblerait que ces chefs militaires ont changé de stratégie et c’est ce qui se dessine avec l’arrivée des seigneurs de guerre séléka dans la ville de Batangafo.

L’on se demande où est passé les engagements des groupes armés notamment ces factions séléka au programme de Désarmement, Démobilisation Réinsertion et Rapatriement (DDRR) où leurs représentants siègent au Comité consultatif de suivi. Il y en est de même pour l’initiative de paix conduite par un panel des Facilitateurs de l’Union africaine qui avaient recueilli l’avis favorables de ces groupes armés pour leur participation au prochain dialogue inter centrafricain considéré comme ultime voie de sortie de crise.

Ce qu’il y’a lieu de dire c’est le fait de prendre très au sérieux les agitations de ces factions séléka qui se déplacent avec des véhicules et des hommes lourdement armés au vu et au su des éléments de la Minusca sans pour autant être inquiétés. Il est établi que ces gens ne sont aucunement inclinés dans une logique de paix car ils n’ont jamais respecté un seul engagement pris allant dans le sens de la paix.

Aussi le centrafricain lambda s’interroge pour savoir sur les réactions des autorités nationales et la Minusca face à ces nouvelles agitations des factions séléka à travers leurs mouvements de masse à Kaga-Bandoro, Kabo, Moyen Sido et maintenant Batangafo

Herman THEMONA,

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