Bangui, le 22 déc. 19
Comme mentionné dans notre récente publication, le Fonds Monétaire International (FMI) a accordé un nouveau programme d’appui de crédit à la République Centrafricaine. Ce nouveau programme qui couvre 2020-2022, fait suite au dernier programme (2016-2019) qui vient de s’achever avec grand succès à travers six revues réussies. Le président Faustin-Archange Touadéra et son ministre des finances Henri-Marie Dondra en sont les véritables figures emblématiques qu’il faut féliciter dans cette dynamique de coopération. Car, ces deux personnalités ont fait preuve de vrais bosseurs qui traduisent dans les faits, les exigences du FMI. Avec ce nouveau programme la croissance économique du pays développera davantage, la réforme administrative, l’amélioration du climat des affaires et la bonne gouvernance qui est en marche en ce moment. In-extenso, l’intégralité du document publié par le Conseil d’administration du FMI.
Le Conseil d’administration du FMI approuve un accord de facilité de crédit élargi de trois ans de 115,1 millions de dollars EU pour la République centrafricaine
- La décision du Conseil d’administration permet un décaissement immédiat de 11,936 millions de DTS, soit environ 16,4 millions de dollars EU
- Les réformes structurelles viseront à améliorer la capacité du gouvernement à concevoir et à mettre en œuvre des politiques et des réformes et à renforcer la gouvernance, notamment en renforçant les institutions anticorruption.
- La politique budgétaire se concentrera sur une meilleure mobilisation des recettes, une priorisation des dépenses et une gestion des finances publiques renforcée
Le 20 décembre 2019, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord de trois ans au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI pour la République centrafricaine (RCA) équivalant à 83,55 millions de DTS (environ 115,1 $ US). Millions, soit 75% du quota de la République centrafricaine dans le Fonds). Le programme soutenu par le FMI vise à maintenir la stabilité macroéconomique, à renforcer les capacités administratives, la gouvernance et le climat des affaires, et à répondre aux besoins prolongés de la balance des paiements du pays.
La décision du Conseil d’administration du FMI permet un décaissement immédiat de 11,936 millions de DTS, soit environ 16,4 millions de dollars. Le décaissement du montant restant sera échelonné sur la durée du programme, sous réserve de l’examen semestriel du programme appuyé par le FMI par son Conseil d’administration.
À l’issue de la discussion du Conseil d’administration sur la République centrafricaine, M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante:
«Malgré des progrès significatifs dans le cadre de l’accord FEC qui a expiré en juillet dernier, la République centrafricaine (RCA) reste très fragile, avec un environnement de sécurité instable, des capacités administratives limitées, une mauvaise gouvernance et un manque de cohésion sociale.
«Le nouveau programme triennal soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI soutiendra la mise en œuvre de l’accord de paix de février 2019 et de la stratégie de développement à moyen terme de la RCA. Il vise à maintenir la stabilité macroéconomique, à renforcer les capacités administratives, la gouvernance et le climat des affaires, à promouvoir une croissance robuste et durable et à réduire la pauvreté.
«La politique budgétaire se concentrera sur une meilleure mobilisation des recettes, une priorisation des dépenses et une gestion financière renforcée. Cela permettra de répondre de manière durable aux besoins considérables de la RCA en matière de sécurité, de dépenses sociales et d’infrastructure. Les mesures de mobilisation des recettes comprendront le rapprochement quotidien des données sur les recettes, la numérisation des déclarations de revenus et des paiements et une meilleure coordination entre les administrations fiscales. Le renforcement supplémentaire de la gestion des finances publiques impliquera l’élimination des agences publiques restantes sans justification économique, la finalisation de l’audit des arriérés intérieurs et le renforcement de la surveillance et de la gestion des entreprises publiques.
«Les réformes structurelles viseront à améliorer la capacité du gouvernement à concevoir et à mettre en œuvre des politiques et des réformes, à renforcer la gouvernance, notamment en renforçant les institutions anticorruption et à éliminer les goulets d’étranglement et les obstacles réglementaires à l’investissement privé.
«Le soutien financier et technique continu des partenaires au développement sera essentiel à la réussite du programme. Compte tenu de son risque élevé de surendettement et de sa base de revenus limitée, la RCA devra continuer à dépendre fortement du financement sous forme de dons pour financer ses besoins de dépenses les plus urgents. Les autorités travailleront en étroite collaboration avec leurs partenaires techniques pour veiller à ce que le renforcement des capacités se concentre sur des priorités étroitement alignées sur les objectifs du programme et soit mis en œuvre efficacement.
«Le programme de la RCA est soutenu par la mise en œuvre de politiques et de réformes par les institutions régionales de la CEMAC dans les domaines de la réglementation des changes et du cadre de politique monétaire, et pour soutenir une augmentation des avoirs extérieurs nets régionaux, qui sont essentiels au succès du programme.»
Annexe
Développements économiques récents
Le programme de politiques économiques et de réformes des autorités de la République centrafricaine mis en œuvre dans le cadre de l’accord triennal sur la FEC qui a expiré en juillet a contribué à rétablir la croissance économique, à réduire les déséquilibres budgétaires et extérieurs et à renforcer l’administration publique. L’évolution économique récente a été globalement satisfaisante, la croissance devant se redresser à 4½ pour cent cette année, tirée principalement par les secteurs minier, forestier et de la construction. Alors que les pressions inflationnistes résultant du blocus de la principale route commerciale entre Bangui et le Cameroun en mars se sont apaisées, l’inflation devrait être limitée à 3¼% en moyenne cette année et à moins de 3% l’année prochaine. Le déficit du compte courant devrait se réduire à 5,6% du PIB en 2019,
Le secteur bancaire reste bien capitalisé, liquide et rentable, bien que le crédit au secteur privé ait diminué de 3% d’une année sur l’autre en septembre 2019. Des progrès ont également été accomplis dans la mise en œuvre des réformes structurelles.
Les progrès réalisés dans le cadre de l’accord de paix signé en février 2019 restent fragiles. Dans l’ensemble, la RCA reste dans une situation très fragile, avec un environnement de sécurité instable, des capacités administratives limitées, une mauvaise gouvernance et un manque de cohésion sociale.
Résumé du programme
Le programme appuiera la mise en œuvre de l’accord de paix et de la stratégie de développement à moyen terme de la RCA. La politique budgétaire se concentrera sur la mobilisation des recettes, la priorisation des dépenses et le renforcement de la gestion des finances publiques, afin de permettre, à moyen terme, le financement durable des besoins considérables de la RCA en matière de sécurité, de sécurité sociale et d’infrastructure. Les réformes structurelles viseront à améliorer la capacité du gouvernement à concevoir et à mettre en œuvre des politiques et des réformes, à améliorer la gouvernance et à éliminer les goulets d’étranglement et les obstacles réglementaires à l’investissement privé.
Les perspectives à moyen terme restent globalement favorables, à condition que la sécurité soit maintenue. Compte tenu de la lenteur de la mise en œuvre de l’accord de paix, le cadre macroéconomique ne suppose aucune résurgence du conflit mais n’inclut que des dividendes de paix limités à ce stade. La croissance devrait atteindre 5% à moyen terme, tirée par la reprise du secteur minier, la mise en œuvre de réformes structurelles et le relâchement progressif des goulets d’étranglement dans les secteurs de l’énergie et des transports. L’inflation devrait rester sous le plafond de 3% de la CEMAC à moyen terme. Le déficit du compte courant se stabiliserait à environ 5½ pour cent du PIB, car l’amélioration de la balance des biens et services compenserait largement la baisse des transferts officiels. Le solde primaire intérieur se stabiliserait autour de 2½ pour cent, permettant une réduction progressive du ratio dette / PIB. Face à des revenus inférieurs aux prévisions, les autorités se sont engagées à contenir le solde primaire intérieur.
Le nouvel arrangement aidera à catalyser le financement concessionnel extérieur d’autres partenaires au développement, ce qui est essentiel pour soutenir la sortie de la RCA de la fragilité. Le FMI poursuivra également son vaste développement des capacités sur des priorités alignées sur les objectifs du programme.
Cependant, les risques pour les perspectives restent élevés. Les pressions politiques et l’incertitude pourraient affaiblir la mise en œuvre des politiques et des réformes à l’approche des élections présidentielles et générales de 2020-2021. Un regain de violence pourrait également exacerber la crise humanitaire et l’instabilité politique.
Contexte
La République centrafricaine, devenue membre du FMI le 10 juillet 1963, dispose d’un quota du FMI de 111,4 millions de DTS.