Bangui, le 13 déc. 21
Déjà 63 ans après son indépendance, la République centrafricaine continue de trainer ses pas de développement. Les observateurs de la scène politique centrafricaine pointe du doigt, les errements des politiques qui ne veulent pas poursuivre l’œuvre salvifique du président fondateur Barthélémy Boganda.
Le monde de ce temps trouve un malin plaisir de donner la chance à une vision plus universelle qui s’ouvre sur la promotion des valeurs liées au respect de la dignité humaine. Les mentalités depuis la fin de la deuxième guerre mondiale ne donnent plus raison aux coups d’Etat. La seule voie est celle de la démocratie.
La démocratie qui est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple fait triompher les valeurs de paix et de stabilité tant c’est le peuple qui est décideur et qui est au début et à la fin de toute action politique. Tout par du peuple et doit aboutir au peuple dans les pays qui se respectent et qui respectent la dignité de leurs populations. Le miroir rétrospectif ramène le regard de l’année 1993 jusqu’à aujourd’hui. Ange-Félix PATASSE avait la manette du mécanisme de l’Etat. Et tout était grandiose tant le grand parti national menait la barque où la citoyenne et le citoyen se croyaient à l’Eldorado. Beaucoup de compatriotes, femmes et hommes, ont eu à se faire valoir. En bien ? En mal ? Personne, malheureusement ne le saura.
En République centrafricaine, les politiques ont opté pour la instabilité avec pour urnes, les armes et le transfert des mercenaires. On ne saurait comprendre de nos jours pourquoi, la misère est solidement ancrée dans un pays si riche avec une panoplie des ressources naturelles qui ne se trouve pas dans la sous-région : « Le pays bat le triste record des coups d’Etat dans la sous-région ce qui est la cause de son retard sur le plan économique. Malgré son enclavement, il y a des atouts qui peuvent faire décoller ce pays. Cependant, avec la soif du pouvoir, depuis plusieurs décennies, il est difficile de passer dix ans sans parler d’un coup d’Etat comme s’il y a des dignitaires qui détiennent son titre foncier. Aujourd’hui, on le constate lorsque les mercenaires s’éternisent dans ce pays et commettent des exactions sur les paisibles populations, c’est la faute des Centrafricains », a soulevé une source politique.
Les couloirs de transhumance sont menacés alors que le monde évolue et les mentalités doivent aussi changer. Cependant dans ce pays des grands paradoxes, c’est la médiocrité qui prime avec les assoiffés du pouvoir qui sont légion. Pour preuve, après l’échec de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), Bozizé, un Centrafricain de sang, décide de se retirer du côté du Tchad pour créer un autre groupe armé alors que le pays a besoin des entreprises pour développer ce pays. Comment comprendre que l’on se dise en âme et conscience d’être Centrafricain et détruire ce qui est commun, c’est-à-dire la patrie ? Chacun doit répondre de ses actes devant le tribunal de l’histoire.
L’Histoire en parle. Et c’est très grave, « Parce qu’un pays qui n’a pas d’Histoire est un pays appelé à mourir ». Et puis il est courant d’entendre dire : « Je sers le pays et non un homme ». Cela sous-entend que l’on sert pour et avant tout, le peuple. Tristement, l’on se sert beaucoup plus que l’on ne sert cette entité. Si le pays tire le diable par la queue, c’est justement à cause de cette crise de bonne gouvernance incarnée depuis une bonne décennie par les leaders politiques de ce pays. On ne peut pas dire le contraire le Centrafrique est malade de lui-même et des hommes politiques qui se servent copieusement au lieu de servir le pays. Car, c’est dans le social que les actions des politiques doivent être orientées.
C’est une erreur grave de croire que l’on ne puisse vivre qu’en passant qu’aux coups d’Etat mettant en cause la volonté populaire. Les Centrafricains ont exprimé depuis le Forum de Bangui en passant par la constitution du 30 mars 2016, la ferme volonté de mettre un terme à une longue période d’impunité considérée comme la source des maux qui minent la bonne marche des institutions républicaines.
Pendant que les autres pays de la sous-région avancent, la République centrafricaine qui a pris pourtant un bon départ avec l’avènement de Barthélémy Boganda qui est de nos jours utilisé uniquement pour les campagnes électorales des ennemis de la patrie qui se disent des politiques, régresse. Pourquoi ne pas conjuguer des efforts pour faire avancer les choses ? Le président Touadéra a affirmé qu’il voudrait travailler avec tous les Centrafricains sans discrimination. C’est une solution qui est pourtant importante pour la stabilité du pays. L’homme est un être social et sociable, il doit toujours apprendre à conjuguer avec ses semblables. Et si de nos jours, le pays est dans cette situation, c’est suite au manque de confiance entre les Centrafricains.
Il est temps de faire taire les querelles stériles et remettre le pays sur les rails de développement. C’est ce qui doit animer tous les Centrafricains qui se disent des successeurs de feu Barthélémy Boganda. Ce n’est pas une fatalité cette crise centrafricaine. Le véritable problème de nos jours, c’est l’individualisme et l’égoïsme des Centrafricains. L’heure est donc à la reconstruction du pays et pour cela, il faut un degré de patriotisme pour sauver la nation.