Bangui, le 02 juil.-22
Qui chasse le naturel revient au galop. Telle est une assertion qui cadre aujourd’hui avec la politique française en Centrafrique ou les autorités politiques proches du régime et hautes personnalités de la nation ne font que subir des humiliations de la part des média du pays frère, la France. Le cas le plus visible est l’acharnement du journaliste Benjamin Roger de Jeune Afrique contre le 1er vice-président de l’Assemblée Nationale Evariste Ngamana.
Il nous souvient il y a dans un passé proche les élus de la Nation centrafricaine ont été ciblés voire humiliés lors d’une rencontre parlementaire en terre française, précisément à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle où ils étaient humiliés voire réduits à la plus basse classe de l’antiquité. De retour au pays, une restitution a été faite par ces élus de la Nation au siège du Parlement centrafricain ce qui avait attiré l’attention de toutes les autorités politico-civiles de la RCA. Avec pour conséquence une interpellation de la ministre des affaires étrangères Sylive Baïpo Temon et également de l’ambassadeur de France Marc Grosgurin pour essayer d’assainir les bonnes relations historiques qui existent entre la RCA et la France.
Curieusement, pendant que le commun des centrafricains s’attendait à un climat sociopolitique entre les deux pays qui ont des liens historiques de longue date, revient encore au galop les mêmes causes qui produisent les mêmes faits : les humiliations des hautes autorités du pays.
Le cas Ngamana semble être un règlement de compte dans la mesure où lors de la mission parlementaire à Strasbourg en France, le 1er vice-président en sa qualité de chef de délégation, a fait un compte rendu positif de leur séjour dans ce pays. Si aujourd’hui il est visé par les médias à la solde de la France, on pourrait se demander quel arbre cache sa forêt ?
Notre confrère de Jeune Afrique M. Benjamin Roger est allé loin jusqu’à s’intéresser à la vie privée d’une haute personnalité dont l’état de santé est critique et mérite une évacuation sanitaire avec un dossier qui a été minutieusement étudié en fonction de document médical dûment accrédité et assermenté. Sauf, si ce journaliste a des preuves pour mettre en cause les études médicales de ce docteur-dentiste qui a fait ses preuves en Centrafrique et ailleurs.
La question qu’on se pose au regard des échanges entre le 1er vice-président de l’Assemblée Nationale Evariste Ngamana et ce journaliste sensationniste est de savoir si Ngamana est la seule haute personnalité du pays à avoir bénéficié des frais médicaux pour son évacuation médicale ? Peut-être notre journaliste ne maitrise pas bien les textes et règlement intérieur de l’Assemblée Nationale centrafricaine. Il lui faudra alors une connaissance des documents ou un recyclage pour son métier. Car, semble-t-il qu’il manque d’éthique et déontologie.
Certes, il y a un Arrêté ministériel signé par le ministre de la Santé Dr. Pierre Somsé mais notre confrère devrait savoir qu’en Centrafrique, il existe un principe de la séparation du pouvoir. L’Assemblée Nationale étant la deuxième institution du pays fonctionne avec son budget autonome dans lequel, une ligne sanitaire est fixée et prend en compte les députés et les fonctionnaires parlementaires. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’évacuation sanitaire Evariste Ngamana qui est d’ailleurs approuvé par la Commission santé de l’Assemblée Nationale.
Pour preuve, durant l’année en cours plusieurs députés ont bénéficiés de mesures d’évacuation sanitaire, le cas du député Joseph Bendounga qui est encore d’actualité concernant son évacuation sanitaire en Tunisie.
« Je n’ai pas à me justifier sur ce qui concerne ma santé. C’est un problème d’ordre privé », A déclaré Evariste Ngamana à ce journaleux de Jeune Afrique. On doit signaler que suite à l’appel de fonds du député Evariste Ngamana pour son évacuation sanitaire, une réponse favorable lui a été donnée par le versement d’une somme pour faciliter son séjour sanitaire en France. Ce qui revient à dire que les motifs de versement de cet argent sont valables et ce n’est pas une question de malversation financière voire le détournement des deniers publics.
Ce qui est inadmissible, c’est que ce journaleux ayant reçu des informations vraies et crédibles pour nourrir son venin de haine, n’observant pas les règles journalistiques contourne la personne ressource pour tenter à s’accrocher à tout prix et à tous les prix d’autres sources qui peuvent discréditer Evariste Ngamana et ternir son image. Malheureusement pour lui, la vérité a toujours triomphé car les faits parlent d’eux-mêmes et témoignent du dossier médical qui donne raison à Ngamana d’aller se soigner scientifiquement dans les hôpitaux modernes avec les matériels adéquats.
Parlant de la position politique de Ngamana comme interface de la Russie en Centrafrique, il faut rappeler que Ngamana est un élu de la Nation et la présence russe n’est pas son émanation mais la volonté d’un peuple souverain dont les accords ont été signés entre les deux têtes des deux Exécutifs dont Ngamana ne peut ni se contredire ni rejeter la volonté d’un peuple souverain. Il a le devoir de faire exécuter l’expression du peuple car lorsque le pays était dans son gouffre, l’Exécutif avait la mission de trouver des raisons d’espoir au peuple centrafricain. Et c’est d’ailleurs la France qui a conseillé Touadéra d’aller de solliciter le soutien par les armes : Mauvais conseil bon amis.
Le problème qui se pose est de savoir quel parallélisme entre l’évacuation sanitaire d’un député et la présence des russes en Centrafrique ? Cela nous pousse à conclure que Ngamana est victime de son approchement au président Touadéra qui soutient la mission russe en Centrafrique. L’on se rappelle que Ngamana avançait dans ses propos qu’il n’y a pas un sentiment anti-français en Centrafrique. Voilà pourquoi dans son malheur sanitaire il a sollicité les hôpitaux français preuve de la coopération de son soutien à la coopération de deux pays.
Aux dernières nouvelles, nous sommes informés que le document concernant l’évacuation sanitaire de Ngamana a été fuité par les taupes. L’un de ses taupes fait l’objet d’une sanction administrative dont il doit se soumettre à des explications au conseil de discipline de l’Assemblée Nationale. A dire vrai, le président de l’Assemblée Nationale doit prendre de mesures drastiques vis-à-vis de ceux qui travaillent au sein de cette haute institution du pays. Dans l’administration, il existe toujours ce qu’on appelle le principe de réserve.
@Hervé BINAH