Article d’opinion de S.E.M. LI Qinfeng,Ambassadeur de la République populaire de Chine en République Centrafricaine
L’Ambassadeur Li Qinfeng a récemment publié un article signé intitulé Le principe d’une seule Chine ne saurait être violé, et la Résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations Unies ne saurait être dénigrée sur les principaux médias centrafricains tels que le « Centrafric Matin» , « Hirondelle » et le « Potentiel centrafricain». Le texte intégral est le suivant :
Depuis un certain temps, les autorités du Parti démocrate progressiste (PDP) de Taïwan déforment malveillamment la Résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU). En collusion avec des forces extérieures, elles fabriquent des sophismes tels que « la Résolution 2758 de l’AGNU ne concerne pas la souveraineté de Taïwan », tout en tolérant et soutenant les activités sécessionnistes du mouvement « indépendantiste taïwanais ». Ces actes portent gravement atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan. À cette occasion, je souhaite ici rappeler avec vous le contenu de la Résolution 2758 de l’AGNU et le principe d’une seule Chine qu’elle incarne, afin de rétablir les faits historiques et de clarifier les vérités fondamentales.
D’un point de vue historique, Taïwan a toujours fait partie intégrante de la Chine depuis l’Antiquité. Dès la période des Trois Royaumes (220-280), le Linhaishui Tuzhi (Annales des terres et des eaux littorales) a consigné les premières mentions écrites de Taïwan. Après les dynasties Song (960-1279) et Yuan (1271-1368), les gouvernements centraux chinois successifs ont établi une administration à Penghu et à Taïwan, y exerçant une juridiction territoriale. En 1894, le Japon a déclenché la guerre sino-japonaise (guerre de Jiawu) et contraint l’année suivante le gouvernement Qing, vaincu, à céder Taïwan et les îles Penghu. En décembre 1943, la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni ont publié la Déclaration du Caire, stipulant explicitement que « les territoires que le Japon a volés à la Chine, tels que la Mandchourie, Taïwan et les Pescadores, doivent être restitués à la Chine ». En juillet 1945, la Proclamation de Potsdam, signée conjointement par la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni puis rejointe par l’URSS, a réaffirmé que « les termes de la Déclaration du Caire seront exécutés ». En septembre de la même année, le Japon a signé les Actes de capitulation du Japon, s’engageant à « remplir loyalement les obligations énoncées dans la Proclamation de Potsdam ». Ces documents, dotés de force juridique internationale, font partie intégrante de l’ordre mondial d’après-guerre. En octobre 1945, le gouvernement chinois a proclamé le « rétablissement de l’exercice de la souveraineté sur Taïwan » et a organisé à Taibei la « cérémonie de reddition de la province de Taïwan ». Ainsi, la Chine a récupéré Taïwan de jure et de facto.
Sur le plan juridique, la Résolution 2758 de l’AGNU fait pleinement autorité et conserve toute sa validité. Lors de la 26e session de l’AGNU en 1971, la proposition Rétablissement des droits légitimes de la République populaire de Chine à l’Organisation des Nations Unies déposée par 23 pays, dont l’Albanie et l’Algérie, a été adoptée à une majorité écrasante. La Résolution 2758 constitue le résultat formel de ce vote. Préalablement, l’Assemblée avait rejeté à une large majorité deux propositions relatives à Taïwan : celles dites double représentation chinoise et une Chine, un Taïwan. Cela signifie que l’ONU, en reconnaissant que Taïwan fait partie intégrante de la Chine, a restitué au gouvernement de la République populaire de Chine le droit de représenter l’ensemble du territoire chinois, y compris Taïwan. L’étendue territoriale de la Chine en tant que sujet de droit international n’a subi aucune altération, et le statut de Taïwan comme partie indivisible de la Chine demeure inchangé. La Résolution 2758 de l’AGNU incarne les buts et principes de la Charte des Nations Unies. Elle a définitivement résolu, sur les plans politique, juridique et procédural, la question de la représentation de la Chine à l’ONU, tout en établissant clairement qu’il n’existe qu’un seul siège chinois aux Nations Unies. Les concepts fallacieux de « deux Chine » ou de « une Chine et un Taïwan » n’ont aucune base légale. La représentation de la Chine à l’ONU couvre nécessairement l’intégralité de son territoire, Taïwan inclus.
Sur le plan de la pratique internationale, le principe d’une seule Chine est devenu un consensus universel de la communauté internationale et une norme fondamentale des relations internationales. Le Bureau des affaires juridiques du Secrétariat de l’ONU a clairement souligné dans son avis juridique : « Les Nations Unies considèrent que Taïwan, en tant que province chinoise, ne dispose d’aucun statut indépendant »,et que « les autorités taïwanaises ne jouissent d’aucune forme de statut gouvernemental ». Depuis plus d’un demi-siècle après l’adoption de la Résolution 2758 de l’AGNU (1971), l’Organisation des Nations Unies maintient sans la moindre ambiguïté le principe d’une seule Chine et applique strictement cette résolution dans le traitement des questions relatives à Taïwan. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a réaffirmé à maintes reprises : « La position des Nations Unies est parfaitement claire : nous respectons la Résolution 2758 de l’Assemblée générale, nous adhérons au principe d’une seule Chine, et toutes nos actions s’y conforment ». À ce jour, 183 pays — couvrant plus de 93 % des États membres de l’ONU — ont établi des relations diplomatiques avec la Chine sur la base du principe d’une seule Chine. Ces faits démontrent irréfutablement que ce principe incarne l’aspiration commune de l’humanité, la tendance irréversible de notre époque et le cours incontournable de l’histoire.
Depuis mon entrée en fonction en tant qu’Ambassadeur de Chine en République centrafricaine, j’ai été profondément témoin de l’attachement immuable du gouvernement centrafricain au principe d’une seule Chine et de son soutien résolu à la Résolution 2758 de l’AGNU. Lors de sa participation au Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine l’année dernière, le Président Touadéra a réaffirmé solennellement, lors d’une rencontre cruciale avec le Président XI Jinping : « La Centrafrique respecte fermement le principe d’une seule Chine et considère que Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois ».
Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la lutte mondiale contre le fascisme, ainsi que le 80e anniversaire de la fondation des Nations Unies et de la rétrocession de Taïwan à la Chine. La Chine saisit cette occasion pour œuvrer aux côtés de la Centrafrique à défendre les buts et principes de la Charte des Nations Unies, à préserver l’autorité et l’effectivité de la Résolution 2758 de l’AGNU,à approfondir et à enrichir le contenu du partenariat stratégique bilatéral en vue de bâtir une communauté de destin sino-centrafricaine plus étroite.