Bangui, le 11 décembre 17
La Commission Vérité, Justice, Réparation et réconciliation (CVJRR) est une émanation du Forum de Bangui. Elle vise à mettre face à face tous les centrafricains entre eux, victimes et bourreaux des récurrentes crises pours qu’ils se parlent sans nervosité, comprendre les origines cachées de ce qui les a opposé entre eux pour qu’ils aient à se renier et s’entretuer aussi longtemps.
« Nous sommes tous Frères et Sœurs », commence la correspondance du Président de l’UNDP, Michel Amine au Premier ministre Simplice-Mathieu Sarandji. Une belle introduction qui faisait croire à une bonne intention, celle d’accepter la main tendue des autorités actuelles de Centrafrique qui veulent faire participer tous les Centrafricains, que ce soit de l’Est ou de l’Ouest, du Nord ou du Sud, sans considération d’ethnie, de religion ou d’appartenance politique, à la gestion de la chose publique.
Voilà, la profonde motivation du gouvernement que dirige Simplice-Mathieu Sarandji, à voir tous les centrafricains prendre part activement à toutes recherche des voies et moyens de résolution durable de la crise centrafricaine et du retour définitif de la paix dans le pays. C’est seulement dans ce contexte et surtout le souci de voir réussir comme dans d’autres pays qui en ont fait l’expérience, que la demande de désignation d’un représentant de l’UNDP a été adressée aux responsables de ce parti. Nous avons dit quoi ? Responsables ? Au fait est-ce qu’il y en a à l’UNDP ? Nous vous laissons l’apprécier par cet extrait de la réponse de l’UNDP au gouvernement :
« Monsieur le Premier Ministre, Son Excellence, Votre courrier daté au 23 Novembre 2017 dont l´objet ci-dessus n´est parvenu au siège de mon parti à Bangui que ce jour, 30 novembre 2017, soit sept jours après sa rédaction ! En vous remerciant pour votre intérêt porté à une éventuelle contribution de notre parti à l´objet susmentionné, nous déclinons malheureusement votre demande pour des raisons évidentes que vous devriez connaître, en vous référant à nos nombreuses lettres à vous adressées, ainsi qu´à notre nation, sur la situation extrêmement précaire de notre pays. Comme vous pouvez-vous l´imaginer, nous à l´UNDP n´entrerons jamais en contradiction avec nous-mêmes. Notre volonté d´accompagner votre gouvernement dans le processus de pacification de notre pays depuis bientôt deux ans maintenant, a constamment été ignorée par vous, et à plusieurs reprises, nous n´avons rencontré en face de nous qu´un mur de silence. Nous apprécions à sa juste valeur le désir de votre gouvernement de procéder à la réconciliation de notre peuple, mais à notre avis, vous mettez la charrue avec les bœufs, et préparez par la même occasion l´échec d´un tel processus. Vous êtes conscients en tant que gouvernement, qu´il est impossible, dans l´état actuel des choses, de réussir un tel processus, sachant que vous ne gouvernez que sur quelques 20% du territoire national, ce qui est extrêmement peu pour procéder à un travail de réconciliation des Centrafricains. Mettre les bœufs au-devant de la charrue consisterait, pour ce qui vous concerne, de faire un travail de fond en amont qui ouvrirait la voie à tout essai de réconciliation et de réparation des tords causés à notre peuple par des groupes armés qui tiennent la presque totalité de notre pays en otage. Monsieur le Premier Ministre, sans un tel travail en amont, dont vous et votre gouvernement êtes seuls à en inventer les stratégies, nous ne prendrons jamais part à la constitution d´une montagne qui n´accouchera sûrement que d´une souris. En vous souhaitant beaucoup de courage dans cette entreprise risquée de travail en amont, nous restons tout de même à l´écoute sur des questions de fond qui seront susceptibles d´aider notre pays à parvenir à une véritable réconciliation et à une volonté de progrès dans la paix totale en Centrafrique. Fraternellement vôtre, Michel Amine, président afin daté de l´UNDP »
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