Centrafrique : Faustin Archange Touadéra toujours à l’œuvre de la reconstruction du pays

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Bangui, le 09 sept.-20

L’alignement des planètes semble être favorable pour la République centrafricaine depuis plusieurs mois grâce aux dividendes de l’APPR-RCA.  Tout semble illustrer qu’il y règne la paix, du moins relative avec la quasi disparition des violences meurtrières dans la capitale Bangui la coquette, mais aussi dans certaines villes des provinces. Il faut s’en réjouir. Quelles sont les raisons ? Est-ce à cause de la reconstruction de l’armée nationale qui fait des prouesses de nos jours dans les zones occupées par les groupes armés ? Est-ce à cause de la volte-face des milices armées « Séléka et Anti-Balaka) qui, de guerres lasses, ont mis bas les armes dans certaines régions ? La lassitude des brigands et bandits de grand chemin fort nombreux (coupeurs de route et autres criminels de droit commun ? Sans doute une conjonction de tout cela.

Se souvient-on ? La République centrafricaine a eu sa période glorieuse, de concorde sociale, de sérénité et du bien vivre pendant  les années 60 jusque dans les années 70. Bien des gens pouvaient manger à leur faim ; les différentes composantes ethniques pouvaient se fréquenter, partager le même espace territorial, nombreuses des alliances patrimoniales pouvaient se nouer dans la simplicité véritable. Les responsables des pays frontaliers venant en Centrafrique étaient accueillis volontiers, et Bangui était le réceptacle d’une tradition d’accueil. Ainsi, on trouve des quartiers dits camerounais, Bacongo, Moustafa pour les ouest-africain  ou Sara pour les ressortissants du Tchad. Le km5 fut le quartier populaire pour les jeux d’argent, de dancing et où  allait s’encanailler  un grand nombre de Banguissois. La RCA accueillait les réfugiés du Congo Kinshasa durant la rébellion de Pierre Mulélé dans les années 60, puis ceux du Soudan fuyant les rebelles de John Garang au début des années 70. Elle recevait des Rwandais victimes de génocide de 1994. Après cette période, la RCA a perdu son sens de bien vivre.

Tourner la page

La population centrafricaine a fait preuve de bonne résilience en 2015-2016 lors des dernières élections où les Centrafricains ont voté massivement au péril de leur vie alors même que les menaces des milices armées grondaient. Ils ont voté pour leur nouvelle Constitution du 30 mars 2016 puis les présidentielles et législatives ont été saluées par la communauté internationale donnant raison à la thèse selon laquelle, il n’y a pas de modèle unique de démocratie, la souveraineté revenant au peuple. Beaucoup des Centrafricains en cette période ont souffert dans leur chair et leur âme, ceux qui ont perdu des parents et tous leurs biens tous depuis le début de cette crise militaro-religieux veulent de nos jours tourner la page et œuvrer pour le développement du pays. Car, des communautés qui vivaient  ensemble des décennies durant, se sont levées un jour pour s‘entredéchirer jusqu’aux massacres. Les abominations en RCA pays de Boganda, qui l’eut cru ? Ce pays dont on disait dans les années 60 qu’il était la Suisse africaine, calme, sereine, un pays effacé, relatait-on.

La population centrafricaine profondément meurtrie, ne peut souffrir une nouvelle crise ; elle veut tourner cette sombre page et s’engager résolument vers la paix. C’est en cela que le nouveau régime que dirige le professeur Faustin Archange Touadéra voudrait changer de logiciel par rapport à ses prédécesseurs, faire preuve de tacts, de lucidité pour trouver des solutions à l’immensité des problèmes des Centrafricains. Comme elle, d’autres pays africains ont connu des périodes sombres dans leur histoire ; ils s’en sont sortis, ont élevé et bâti à la place des ruines de guerre des cités admirables et une économie prometteuse. C’était le cas dans les années 80 de l’Angola et de l’Ethiopie entre autres.

Préparer l’avenir

Maintenant qu’un nouveau président est élu et a accepté de signer l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation avec les groupes armés afin que la paix revienne et que les Centrafricains circulent librement et vaquent dans leurs occupations quotidiennes,  l’heure est donc venue pour que les Centrafricains prennent conscience de l’importance du dialogue comme source de paix et condition sine qua none pour tout développement. Il va falloir que les Centrafricains s’en tiennent résolument à la paix relative dans le pays et qu’ils surmontent le traumatisme qu’ils ont subi, tout en maintenant l’élan de la cohésion nationale. C’est dans ce contexte que la résilience à l’échelle de la communauté nationale prendra tout son sens. Autant la résilience peut concerner quelqu’un individuellement, elle pourra s’adresser à toute la communauté nationale. Le travail sur le dépassement du traumatisme que chaque individu, ou groupes d’individus ont subi peut s’inscrire dans une démarche collective, car chaque homme ou femme est forcément lié à son entourage, au milieu où il/ elle vit.

La crise centrafricaine dans sa brutalité (massacres, viols pillages, incendies, exploitations illicites des ressources naturelles…) n’a épargné. Outre le traumatisme physique, le traumatisme  psychologique reste profond. Une des clés du dépassement de cette blessure pourrait être recherchée dans la prise de conscience de l’histoire de la RCA. Les différentes communautés ethniques et religieuses y ont vécu de bonne intelligence, ont partagé souvent le même espace territoriale nous l’avons dit par conséquent, leurs membres sont capables de trouver des solutions pour combler des fractures ethniques et religieuses et de continuer à vivre ensemble surtout que le président de la République Faustin Archange Touadéra fait de la cohésion sociale son cheval de bataille. Une résilience n’aura plus de réussite que lorsqu’elle sera menée collectivement et construite autour des solutions ou méthodes ayant fait leurs preuves par le passé, ou ayant été utilisées avec succès dans d’autres régions et qu’on pourra adapter. Une des clés de réussite réside surtout dans des offres d’activités qu’on proposera aux différentes communautés et qui pourront améliorer le quotidien de leurs membres.

Tous les plans d’activités sont sinistrés ou abandonnés durant des décennies de crises, dans l’économie, dans l’art et la culture. Il y a en RCA, des artistes de grandes valeurs et dans tous les domaines : peinture, sculpture, céramique. La musique moderne est quasi inconnue sur le plan international et à peine s’impose par manque de moyens. Pourtant, dès les années 50 il y avait des musiciens talentueux comme Jean-Marc Lesoi, Jean Magalet, Dominique Eboma etc. qui jouaient des ballades en langue sango. En peinture quelques artistes se sont imposés, notamment Hyppolite Nadonamse, Béatrice Mossongo, Nestor Penzi, Pierre Malitovo. En sculpture Dieudonné Wiambeti Sana. En littérature, les nouvelles publications sont insuffisantes ; mis à part les ouvrages d’anciens auteurs comme Pierre Sammy Mackfroy, Makombo Bamboté, Etienne Goyémidé…

Le président dans sa ligne politique est en train de tout mettre en œuvre afin que la RCA retrouve sa beauté des temps glorieux en plaidant pour des investissements dans son pays ce qui favorisera la création des Petites et Moyennes Entreprises pour relancer l’économie du pays. La RCA est une zone peu mise en valeur en termes de technologie de l’information et de la communication et demeure en marge des opportunités qu’offre cet outil pour créer des activités économiques. L’économie du savoir est un secteur d’avenir.

Tel le phénix, l’oiseau d’origine éthiopienne, qui a le pouvoir d’après la légende de se consumer sur le feu puis, renaître toujours de ses cendres, la RCA tombée en ruine inspire à se renouveler comme voudrait bien le faire le président Touadéra.

@Jacques KOSSINGOU,

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