RCA : Les opposants au régime de Touadéra doivent valoriser la paix et la sécurité pour un développement durable

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Bangui, le 09 mai 23

Les mouvements rebelles en RCA sont-ils en train de se muer en groupes terroristes ? C’est la question que l’on peut se poser, suite aux actes de kidnapping dans certaine partie du pays. Les autorités centrafricaines pointent du doigt les rebelles de la CPC, un groupe rebelle qui sévit dans les provinces et qui s’est affilié aux terroristes de l’Afrique de l’Ouest, il y a de cela bientôt trois ans.

Une situation qui interroge autant qu’elle pourrait inquiéter. Surtout si les groupes rebelles devaient tourner le dos à leurs revendications pour répondre désormais à une idéologie obscurantiste qui les amène souvent à tuer aveuglément d’innocentes populations civiles, comme c’est le cas dans les pays du Sahel où la pieuvre tentaculaire a méticuleusement tissé sa toile en une dizaine d’années pour étendre aujourd’hui la menace jusqu’aux pays de l’Afrique centrale.

Quand on sait que la RCA regorge d’une foultitude de groupes armés, il y a de quoi nourrir véritablement des inquiétudes au regard de la situation sécuritaire déjà délétère dans le pays. Car, si à cela doivent s’ajouter des actes d’extrémisme aux relents militaro-politiques, la RCA est bien partie pour se retrouver dans une situation inextricable qui rendrait l’équation sécuritaire d’autant plus difficile à résoudre qu’elle pourrait être ce terreau fertile proche du chaos que recherche souvent la nébuleuse CPC pour mieux étendre ses tentacules.

Autant dire que le président Touadéra doit passer encore à la vitesse supérieure. Lui qui a déjà mal à la sécurité de son pays et qui a aussi bien du mal avec la CPC; cette rébellion mais qui a repris les exactions et aussi du poil de la bête, au point de nécessiter aujourd’hui la mobilisation d’une force nationale pour aider Bangui dans la sécurisation de cette vaste zone de la province du Nord, Centre, Ouest et Est  où pullulent d’autres groupes armés qui s’allient à la CPC.

C’est peu de dire que la RCA risque de plonger davantage. Sans oublier que la forte dégradation de la situation sécuritaire en cette période des élections locales. C’est dire si le président Touadéra joue aussi quelque peu son avenir politique à travers cette crise sécuritaire qui joue également sur la situation économique c’est pour permettre au pays de sortir de l’ornière. Cela dit, l’on peut aussi s’interroger sur les raisons qui ont pu pousser la CPC à s’affilier à l’organisation terroriste internationale dont on connaît la cruauté et les excès en termes d’exactions sur les populations sans défense.

Quoi qu’il en soit, le président Touadéra gagnerait à descendre de son piédestal pour engager des actions franche et sincère contre les groupes armés pour autant qu’ils y soient disposés, en vue de trouver une solution durable à la crise sécuritaire qui fragilise son pays depuis plusieurs années. Cela est d’autant plus d’une impérieuse nécessité que la RCA a besoin de paix pour mieux amorcer son développement.

Et cela ne saurait se faire dans la division des fils et filles du pays à l’interne, encore moins dans la mésentente avec certains voisins.  Tout porte donc à croire qu’il faut parer au plus pressé, avant que la tentation de la radicalisation et de l’affiliation à de grandes organisations terroristes internationales ne gagne, si ce n’est déjà fait, d’autres groupes rebelles armés. En tout état de cause, les autres pays de cette partie de l’Afrique auraient tort de ne pas se sentir concernés par ce qui se joue dans cette partie de la RCA.

L’exemple de la sous-région ouest-africaine où les terroristes sont entrés par la porte du Mali et font aujourd’hui la pluie et le…mauvais temps dans tout l’espace régional est suffisamment plein d’enseignements à cet effet. A cette allure, c’est tout le continent africain qui risque de se retrouver dans l’œil du cyclone des terroristes.

C’est pourquoi les autorités du pays sont vivement interpellées à prendre, ici et maintenant, le taureau de la question du terrorisme par les cornes en l’inscrivant, si ce n’est déjà fait, au rang de ses priorités. C’est l’avenir de tout un pays et la sécurité de plusieurs millions de personnes, qui est en jeu. Et il ne faut pas se laisser surprendre par un phénomène aussi insidieux que pervers et aux conséquences aussi dévastatrices qu’elles sont difficiles à réparer. C’est une question de bon sens et de responsabilité assumée.

@Bienvenu ANDALLA

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