Des témoignages de plus en plus préoccupants émergent concernant Romaric Parfait Achille Sangou Zirani, ancien sous-préfet de Zemio, dont les actions auraient joué un rôle majeur dans la crise sécuritaire qui déstabilise la région. Christian Dominique Gassipio, ancien vice-président de la jeunesse de la préfecture de Haut-Mbomou, a récemment partagé une vidéo dans laquelle il expose les nombreux crimes attribués à Sangou Zirani, actuellement en fuite après ses actes criminels.
La ville de Zemio, située dans la sous-préfecture de Haut-Mbomou, traverse une période de turbulences sécuritaires, exacerbées par les milices Azandés Ani Kpi Gbé, également connues sous le nom de « non-fermés », opérant sous les ordres de Sangou Zirani. Ces milices, formées à Obo, sont responsables d’exactions contre la communauté peule, y compris des vols de bétail, des incendies de maisons et une violente exclusion des autres ethnies présentes dans la localité.
« La préfecture de Haut-Mbomou est menacée depuis 2008 par la rébellion de la LRA de Joseph Kony. Entre 2012 et 2013, une autre rébellion, l’UPC, a émergé. Les éléments de la LRA se sont soulevés pour combattre cette nouvelle menace. En 2021, un autre groupe, formé à Obo par des instructeurs russes, s’est soulevé contre l’UPC. Après ma nomination en tant que premier vice-président de la jeunesse préfectorale, Romaric Parfait Sangou Zirani a commencé à me créer des problèmes en incitant des jeunes à me braquer dans mon propre bureau », a dénoncé Gassipio.
Il poursuit en décrivant la détérioration de la situation après la nomination de Sangou Zirani en tant que sous-préfet en 2023 : « Avec son arrivée, les milices Azandé ont intensifié les tueries et les enlèvements. J’ai été injustement arrêté et retenu pendant trois jours, mais j’ai finalement été relâché grâce à l’intervention d’un lieutenant de la gendarmerie qui m’a conseillé de confier les affaires de la jeunesse pour ma sécurité. Suite à ces événements, j’ai décidé de quitter mon poste pour devenir professeur d’éducation physique et sportive au lycée de Zemio. »
Gassipio a également révélé que Sangou Zirani avait proféré des menaces contre les autorités locales avant même sa nomination, ayant été impliqué dans un complot visant à assassiner la maire de Zemio. « Dès son arrivée, il a commencé à démanteler tout ce que son prédécesseur, Aroun, avait construit de positif. Ces changements regrettables ont plongé la ville dans le chaos », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il a cité des cas d’enlèvements, dont celui de son ancien formateur, et évoqué un appel lancé aux jeunes désireux d’intégrer les milices formées par des instructeurs russes. « Certains ont abandonné, tandis que d’autres ont continué et ont été désarmés par leurs alliés russes. À leur arrivée à Zemio, ces miliciens ont également recruté d’autres jeunes qui, sous les ordres de Sangou Zirani, commettent des atrocités », a-t-il souligné.
En conclusion, Gassipio a dénoncé l’autoproclamation de nouveaux leaders au sein de la jeunesse sous-préfectorale après son départ, ajoutant que l’intérim est désormais assuré par un certain Anselme Mboligauché. La situation à Zemio soulève des inquiétudes quant à la sécurité des populations locales et à l’avenir de la région face à une escalade de la violence orchestrée par des acteurs aux intentions douteuses. Les appels à l’unité et à une action coordonnée pour restaurer la paix demeurent essentiels afin de protéger les communautés vulnérables dans cette crise qui perdure depuis trop longtemps.