L’INSECURITE CHRONIQUE DANS LE HAUT-MBOMOU TOURNE EN TRAGEDIE INTENABLE POUR LA POPULATION CIVILE PRISE EN ETAU ENTRE DEUX GROUPES DE CRIMINELS

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Bangui, le 01 mars 24

Depuis quelques années, la population du Haut-Mbomou vit un calvaire qui ne dit pas son nom. Non seulement les rebelles « Tongo Tongo » du LRA de Joseph Koni ont infligés de pires sévices aux civils de cette contrée, mais encore les éléments de l’UPC sont venus s’installer d’autorité dans cette préfecture et y règnent en maîtres. Comme il n’y a jamais deux sans trois, les milices d’autodéfense « Azandé Ani Kpi Gbe » sont sortis, on ne sait d’où, pour enfoncer le clou de la détresse et de la désolation dans les cœurs des communautés sans défense ni secours.

La pire horreur que la préfecture du Haut-Mbomou, en général, et la localité de Mboki, en particulier, ait connu de toute son histoire est celle qui a été perpétrée par les milices d’autodéfense « Azandé Ani Kpi Gbe » la semaine dernière sur l’axe Mboki – Zémio.

Quatre personnes ont été assassinées et mutilées notamment un vieillard de 80 ans éventré, deux nourrissons et une jeune femme. Des victimes innocentes qui n’ont rien à voir avec la guéguerre des factions rebelles. Les photos qui circulent sur les réseaux sociaux sont horribles à regarder. Ce qui est encore surprenant, c’est le silence assourdissant qui prévaut après ce massacre. Aucune réaction aussi bien du côté des pouvoirs publics que de la société civile ni de la communauté internationale. Cela pourrait donner raison à ceux qui allèguent que la zone Est de la République centrafricaine est oubliée par les dirigeants de ce pays.

Le 11 février 2024, le Préfet du Haut-Mbomou avec à ses côtés des représentants de la milice Azandé Ani Kpi Gbe et une délégation de la MINUSCA s’étaient rendu à Mboki pour rassurer la population de la restauration de la paix entre les communautés. Malheureusement, quelques jours après, l’autoproclamé général LIMANE, chef de la milice fait passer une déclaration audio sur la toile dans laquelle il met en garde tous ceux qui s’hasarderaient à circuler au-delà de 5 km des villes comme Mboki, Zémio et Obo. Cette interdiction visait essentiellement les commerçants musulmans. Le général LIMANE prétend disposer de plus de 1 500 hommes, et même plus, qui encercleraient lesdites localités. Mais déjà deux jours avant ce drame, deux personnes ont péri dans une attaque à 10 kms seulement de la ville de Mboki.

Les menaces de la milice d’autodéfense Azandé Ani Kpi Gbe viennent d’être mises en exécution avec cette attaque foudroyante. Certainement les rebelles de l’UPC vont envisager des représailles qui risquent d’entraîner une extension des zones de combat dans toute la région. Une descente en enfer qui va affecter dangereusement la population civile qui est déjà en situation d’urgence humanitaire critique.

Le Gouvernement doit se pencher sérieusement sur ce dossier brûlant qui risque de constituer un grain de sable dans le soulier du Président de la République qui se bat pour la restauration de la paix dans son pays. Il faut une intervention musclée pour chasser définitivement ces prédateurs et criminels venus des confins de la terre et qui écument cette région, jadis havre de paix.

 

                                                                              @Pierre Kakaboyé

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