Les politiques centrafricains préparent encore un chèque à blanc pour remettre  à la population

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Bangui, le 18 nov. 22

Depuis l’ouverture des enquêtes sur les multiples agressions contre les Centrafricains et tentatives de déstabilisation des institutions de l’Etat faites par la CPC, sur les réseaux sociaux, dans les médias internationaux et nationaux, ainsi qu’au sein de l’opposition politique, des voix s’élèvent pour politiser cette initiative du régime de Bangui qui, selon celles-ci, instrumentalise le pouvoir judiciaire afin de réduire au silence dans la passivité ses concurrents.

Et pourtant, ceux qui encouragent l’impunité parce qu’ils ne sont pas au pouvoir ou n’ont pas accédé au bord de la mangeoire ont pris part au Forum National de Bangui de 2015.

Parmi les recommandations arrêtées au cours de cette concertation destinée à faire le diagnostic des crises à répétition qui ont secoué le Centrafrique, il y a la rupture avec l’impunité par l’arrestation et la traduction en justice des auteurs, co-auteurs et complices des mutineries, rébellion et ceux qui portent atteinte à la sûreté de l’Etat.

De même, il existe une loi qui punit les agents et fonctionnaires de l’Etat indélicats, corrompus ou qui brillent par un abus d’autorité.

Par ailleurs, l’opinion sait que depuis 1996 jusqu’à ce jour, les mutins, rebelles et putschistes ont bénéficié des lois et ordonnances qui les ont amnistiés pendant que les victimes sont  abandonnées à leur triste sort.

En effet, vers la fin du premier mandat et au début du second mandat du Président Faustin archange Touadéra, on a assisté à l’arrestation du Ministre Délégué Sekodé puis de son collègue  Dounda pour vente des passeports diplomatiques pour le premier et détournements des deniers publics pour le second.

François Bozizé qui est recalé à la présidentielle de 2020 a, finalement, opté pour les armes avec les soutiens de six leaders des groupes armés qui ont signé l’APPR-RCA.

Notons qu’après l’arrivée clandestine du leader du KNK à Bangui, il a fait une photo de famille avec les opposants au régime de Touadéra et adhéré à la COD-2020.

C’est dans ce contexte que pour accroître ses chances à la présidentielle, le président de l’URCA le rejoindra dans sa base arrière située à Bossangoa pour négocier et signer un accord électoral avec lui.

Pendant ce temps, François Bozizé avait deux casquettes : celle du leader du KNK et du leader d’une rébellion constituée d’abord par les différentes tendances des Antibalaka, les éléments des forces de défenses et de sécurité qui ont fait défection pour le suivre afin d’être récompensés comme ceux qui l’ont porté au pouvoir2003.

François Bozizé démissionnera de la tête du KNK après que les six leaders des groupes armés lui confieront la Coordination Générale de la CPC.

Par ailleurs, l’histoire récente du Centrafrique nous  apprend que François Bozizé a effectué plusieurs coups d’Etat.

En 2003, il a réussi à éjecter le Président Ange Félix Patassé avec la complicité de certains pays amis et certains compatriotes qui voulaient régler des comptes au leader du MLPC pour satisfaire leurs ambitions.

En France, la Coordination des Patriotes chargée de convaincre la France pour soutenir la rébellion de François Bozizé a été dirigée par Abdou Karim Méckassoua qui a été récompensée.

Il y a une organisation informelle des leaders politiques et intellectuels qui fragilisaient le régime du MLPC de l’intérieur.

Michel Djotodia et la Coalition rebelle Séléka bénéficiait des mêmes complicités tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il suffit de voir la lutte des compatriotes qui sont promus dans les Institutions de l’Etat pour s’en convaincre.

D’ailleurs, Mme Catherine Samba-Panza qui a succédé à Michel Djotodia s’est appuyée sur les proches de son prédécesseur pour diriger la transition.

Après le retour à la légalité constitutionnelle le 30 mars 2016, on a assisté à la prolifération des armes et munitions de guerre, la  RCA et devenue une plaque tournante des mercenaires et rebelles étrangers qui contrôlent une bonne partie du territoire national.

Durant le premier mandat de Touadéra lorsque ses collègues députés ont menacé de le destituer  de la présidence de l’Assemblée Nationale, Abdou Karim Meckassoua a promis le déluge au cas où cette initiative réussissait.

Curieusement, une photo du député Abdou Karim Meckassoua avec le leader de l’UPC Ali Darassa durant la campagne électorale a circulé dans le pays.

Le député de Bambari I de l’époque Hamadou Aboubakar a affirmé sur Radio Centrafrique qu’il a démissionné du parti Chemin De l’Espérance parce que le leader Abdou Karim Meckassoua a des accointances avec Ali Darassa.

Aujourd’hui, les leaders politiques, députés et bien d’autres compatriotes qui sont accusés d’avoir été impliqués sont interdits de sortir pour certains, pendant qu’une procédure de levée de l’immunité d’autre sera enclenchée pour les traduire en Justice.

Là encore, certains compatriotes s’élèvent contre cette procédure judiciaire qui tire  son fondement dans la volonté populaire concernant la rupture avec l’impunité.

@Herman THEMONA

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