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LES DROITS DE L’HOMME A L’EPREUVE DU PHENOMENE DE LA SORCELLERIE EN CENTRAFRIQUE

Bangui, le 06 septembre 23

Le phénomène de la sorcellerie contribue à la violation des droits de l’homme tant garantis par les textes internationaux et surtout par les différentes Constitutions de la République centrafricaine. La difficulté relative l’administration de preuve dudit phénomène au niveau de l’appareil judiciaire, serait à l’origine de la justice privée qui n’est rien d’autre que la commission des actes ignobles sur des accusés. Ces actes peuvent être accomplis à tort ou à raison. Et pour preuve ?

Aujourd’hui beaucoup d’organisations luttent pour garantir les droits de l’homme sur tous les continents en passant que ce ne sont que les détenteurs d’armes seuls qui peuvent, violer ces droits alors que certains phénomènes comme l’accusation de la sorcellerie conduisant à la commission des actes de barbarie et qui continue de battre son plein République centrafricaine, mais la jouissance des droits de l’homme à l’épreuve.

Il suffit de faire un tour dans les provinces de la République centrafricaine, pour constater avec beaucoup d’amertume que beaucoup de compatriotes sont de jour en jour victimes des actes ignobles suite à l’accusation du phénomène de la sorcellerie. En province quand on accuse  quelqu’un de la sorcellerie, ce dernier n’est plus différent d’un serpent. Tous les moyens sont permis pour l’assommer. Parfois on administre à l’accusé, qui d’ailleurs ne bénéficie pas de la présomption d’innocence, du jus résultant des écorces d’arbres ou parfois par des coups. D’autres personnes vont même jusqu’à mettre le feu sur l’accusé et quand les membres de la famille réagissent, ils reçoivent le même sort.

En effet, le véritable problème poussant ces compatriotes à commettre ces actes ignobles se trouve au niveau de l’absence de la répression de ce phénomène au niveau de la justice. Et lorsque la question de l’administration de preuve fait défaut, on libère très souvent l’accusé jugé sorcier au préalable par la population. C’est la raison pour laquelle, quand une personne est soupçonnée de la sorcellerie, la population rend la justice elle-même sachant que nous sommes dans un Etat de droit.

C’est pourquoi, l’Etat et surtout les Organisations de la défense des droits de l’homme ne doivent pas se limiter à des simples dénonciations ou  à des condamnations verbales. Les activistes desdits droits doivent chercher à mettre en place des garanties de non répétions face à ce phénomène. La condamnation verbale ne résoudra pas le problème que nous sommes en train de dénoncer, mieux vaut chercher le mobile des actes pour y mettre fin avec des actions concrètes et durables.

Le droit est évolutif, c’est dire que l’appareil judiciaire centrafricain devrait prendre en compte ce phénomène au lieu de se limiter uniquement à la condamnation des actes de charlatanisme selon le code pénal centrafricain. Ce faisant, mettra un terme à la justice populaire caractérisée  par la violation des «  jus cogens  »(droits de l’homme) prévus et sanctionnés par les textes internationaux et surtout  par le droit centrafricain

Là où le bât blesse c’est lorsque ces actes sont infligés parfois injustement sur certains compatriotes parfois à cause de leur âge (surtout les personnes de troisième âge)  ou bien du fait des faux marabouts. A vrai dire, on pourrait affirmer que la sorcellerie existe en Afrique comme en Europe, en Centrafrique comme en France. Mais l’administration de la preuve cause juridiquement de problème. C’est dire que l’on ne peut pas en toute certitude savoir qui est sorcier et qui ne l’est pas .C’est un grand défi pour ceux qui luttent réellement pour la défense des droits de l’homme de cogiter pour pallier à ce phénomène qui continue de faire rage dans nos provinces. Au lieu d’orienter cette lutte pour des fins politiques, les organisations ayant cette noble mission devraient prendre en compte ce phénomène qui malheureusement continue de violer les droits de l’homme à petit feu.

Le phénomène de la sorcellerie reste un obstacle pour la jouissance des droits de l’homme tant garantis par des différents textes internationaux comme nationaux. C’est pourquoi le gouvernement via le Ministère de la Justice et surtout les Organisation luttant pour la défense de ces droits devraient prendre ce phénomène au sérieux en mettant en place des garanties de non répétition car nous sommes dans le pays de « ZO KWE ZO/ ZO A KE ZO ET SO ZO LA » Toutes ces philosophies des défunts chefs d’Etats, paix à leurs âmes visent à traiter les êtres humains sur le même pied d’égalité et avec dignité quel que soit le statut de chaque individu.

@Bienvenu ANDALLA

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