Le vent du remaniement gouvernemental paralyse toute l’administration publique

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Bangui, le 06 aout 22

En Centrafrique quand la rumeur d’un remaniement gouvernemental plane c’est tout un ralentissement qu’on enregistre au sein de l’administration publique avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer. Effectivement c’est ce à l’on assiste ces derniers temps avec la nouvelle d’un imminent remaniement gouvernemental qui devra remettre la pendule à l’heure.

Il suffit de faire un tour au sein de certains ministères pour se rendre compte de l’évidence. Certains ministres qui savent qu’ils sont partants, ne viennent pratiquement pas au bureau et se lancent dans leurs différentes activités privées. D’autres créent des missions inutiles à l’extérieur dans le but de s’enrichir avec des frais de missions, de faire leurs business personnels pour enfin préparer leur départ du gouvernement.

Des absences chroniques qui ne disent pas leurs noms. On peut par curiosité apercevoir des affiches devant un cabinet d’un ministre la mention, « Le ministre ne reçoit pas jusqu’à nouvel ordre ».

Diantre ! Quel est cette manière de bloquer l’administration pour les intérêts personnels alors que le service de l’Etat traine ?

Suite aux rumeurs d’un remaniement gouvernemental, l’histoire de faire partir ceux qui sont incompétents et qui torpillent la vision politique du président Touadéra, certains ministres tremblent déjà et la plupart s’emploient dans des pratiques de maraboutage chez les consultants-féticheurs à Bangui, dans la Lobaye, sur la route de Boali voire de l’autre côté de la rive à Zongo en RD Congo pour chercher à être maintenu à leur poste ministériel. Quel est le véritable résultat de ces ministres connus pour leur incompétence notoire, un résultat néant depuis qu’ils sont entrés dans le gouvernement ? Rien !

Au moment où nous mettons cet article sous presse, les choses bougent chez les marabouts avec la visite constante des ministres qui vont les consulter. Et justement ces consultations mystiques sont accompagnées avec des sommes faramineuses d’argent ou autres besoins sataniques.

Or justement nous enregistrons malheureusement que ces derniers temps, plusieurs départements ministériels fonctionnent à dent de scie. De la gabegie financière en passant par la confiscation des biens publics et autres pratiques néfastes qui n’honorent pas l’Etat, s’ajoute à cela l’insalubrité grandissante qui gagne ces structures publiques.

Il suffit de faire un tour au Ministère des Affaires Etrangères, à l’Urbanisme, au Tourisme, à la Communication et biens d’autres pour enregistrer que les locaux sont envahis par des forêts denses dans lesquelles on peut faires des chasses fructueuses compte tenu de la présence massives des animaux sauvages de toutes espèces. Un peu plus loin, vous allez constater que dans certains départements ministériels, les bâtiments se trouvent dans un état de dégradation avancée et les sanitaires n’existent pratiquement pas. Certains agents de l’Etat ne travaillent même dans l’obscurité totale à cause des ampoules qui sont grillés.

Plusieurs cas de vandalisme dont les agents de l’Etat se sont rendus coupables avec la complicité des ministres qui en tirent profits. Pour les fiches mensongères qui ne favorisent pas le bon fonctionnement de l’administration publique, n’en parlant pas !

C’est ici le lieu d’interpeller le président Touadéra à prendre dès maintenant les mesures qui s’imposent pour que ces désordres prennent fin. Comment comprendre qu’avec la rumeur d’un remaniement gouvernemental, l’administration publique tourne au ralenti ? Même au plus haut sommet de l’Etat, les choses ne marchent pas bien avec les communications moribondes sur les actions du président. Il n’y a aucune visibilité sur les réalisations salvatrices du président Touadéra pour le bonheur de son peuple.

Tous ceux qui entourent le président Touadéra ne disposent d’aucune stratégie pour l’aider dans sa lourde tâche. A la Présidence de la République, on note un dysfonctionnement total et les services de renseignement ne jouent pas franc-jeu pour aider à la sûreté sur toute l’étendue du territoire national. C’est-à-dire que ces services de renseignement sont enclins à des ragots colportés dans les bistros. La sécurité intérieure du pays est en l’air !

Où en sommes-nous avec l’impunité zéro dont le président Touadéra s’est fait le chantre depuis toujours ? Le cas de paralysie qui s’installe dans l’administration publique rime avec certains manquements que nous déplorons actuellement, et qui vraisemblablement sont à l’origine de plusieurs blocages dans les services de l’Etat.

@HERVE BINAH

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