Bangui, le 21 mai 2022
L’Etat de droit que nous voulons, c’est ce que nous y assistons ces derniers jours avec la tenue des procès criminels qui sont suivis attentivement au quotidien par les Centrafricains. Les peines infligées aux auteurs de différents crimes (sanguinaires, économiques…) sont à la hauteur des attentes des victimes qui veulent à ce que les bourreaux croupissent dans les pénitenciers.
Après plusieurs années de crise militaro-politique que le pays a eu à traverser, il est temps que cela cesse et que la terre centrafricaine redevienne un endroit où il fait beau vivre. Avec des richesses incommensurables, le pays ne devrait normalement pas se confronter à des soucis dont tout le monde s’en plaigne au quotidien.
De Feu empereur Bokassa, le Gl André Kolingba, Ange-Felix Patassé, François Bozizé et Michel Djotodia, chacun a eu à faire couler le sang des Centrafricains à sa manière. Pour corriger ce que nous pouvons qualifier de crime contre le pays, il faut que la justice joue son rôle afin de dissuader ceux qui tentent de s’aventurier sur cette option.
Les crimes commis dans le pays ne doivent pas rester impunis. Tous ceux qui ont eu à commettre de tels actes doivent être châtiés sévèrement. C’est ce qu’on appelle la lutte contre l’impunité. C’est avec cette allure que nous pouvons avoir un jour une Centrafrique digne de ce nom.
En suivant de près ces procès retransmis en direct sur les ondes de la place, il est clair que tous ceux qui seront reconnus coupables des crimes vont purger des peines lourdes. C’est dire que c’est un avertissement à ceux qui continuent de commettre actuellement les exactions dans le pays.
Les bavures sanguinaires commises sur les populations civiles ne resteront impunies et c’est ce qui se fait actuellement. Les présumés coupables qui sont aujourd’hui devant la barre plaident coupables comme pour dire que les faits qui leur sont reprochés vrais. Autrement dit, ils se reconnaissent dans ce dont on leur reproche. D’ailleurs, dans les différentes dépositions faites par ces derniers, ils avouent clairement que ce sont eux qui ont commis ces crimes soit de gré, ou sur instruction de leurs responsables voire certaines personnalités politiques assoiffés du pouvoir.
Ce qui est absurde, les accusés ne passent pas par le dos de la cuillère pour indiquer de vive voix que les faits accomplis visent à baigner le pays dans le sang. Il suffit de faire un tour dans l’arrière-pays pour toucher du doigt les affres de ce que ces criminels ont fait. Pour les Centrafricains, il faut que les peines infligées à ces derniers soient proportionnelles à leurs crimes. C’est dire que le droit doit être dit, rien que le droit en faveur des victimes.
Force est de constater qu’au moment où ces procès se poursuivent dans les juridictions de la place, nous assistons encore à la résurgence des exactions dans certaines parties du pays. Ces exactions sont imputées aux rebelles de la CPC dont les leaders (François Bozizé, Bobo, Alkatim Mahamat, Ali Darassa…) se la coulent douce en ce moment à Ndjamena au Tchad.
Mais ce qui est bien, la justice centrafricaine continue de mener des enquêtes actuellement sur ces exactions commises sur le terrain. Si les procès criminels poursuivent leur bonhomme de chemin, il faudrait dire que tôt ou tard, les autres criminels qui continuent de courir seront dans le filet et subiront les peines que les autres. Dans l’une de ses déclarations faites à la nation, le numéro un centrafricain a parlé de l’impunité zéro. Ce n’est qu’à travers cette justice équitable que la vraie réconciliation pourra se faire. Qui vivra, verra !!!
@Hervé BINAH