Le Président Touadéra nage à contre-courant de ses adversaires

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Bangui, le 23 mars 22

Le 21 mars 2022, ont démarré, dans la capitale centrafricaine, les assises nationales du dialogue républicain à l’initiative du président Touadéra suite à la sollicitation de l’opposition démocratique. Annoncée depuis belle lurette par le président de la Touadéra, cette rencontre qui vise à bâtir « un nouveau cadre de stabilité » pour le pays, ne doit pas faire une allure d’un serpent de mer alors même que  les autorités avaient fait de sa tenue, une condition pour que la RCA, ait une idée claire pour un retour à la stabilité normale.

Un peuple ça meurt aussi lorsque les initiatives ne visent pas à résoudre le problème de crucial. L’on ne peut donc que saluer la tenue de ces assises nationales qui devraient permettre de voir plus clair dans le jeu des groupes politiques et militaires. Dans la même dynamique, ce dialogue permet de satisfaire des principales doléances de tous les Centrafricains qui, depuis l’avènement des crises, n’a eu de cesse de dire son souhait de vivre en paix.

Cela dit, l’ouverture de ces assises au pays de Boganda, suscite de nombreuses interrogations. Alors que le président Touadéra a défini ces assises nationales comme des journées du « pardon et de la réconciliation ». Cette situation rend sceptiques de nombreux acteurs politiques et partenaires techniques qui attendaient que les Assises nationales s’attaquent à la gestion claire des maux qui gangrènent le pays.

Tout autant que le contenu, le calendrier de ces assises nationales comporte de nombreuses zones d’ombres que créent les leaders de la COD20. D’aucuns n’ont pas tardé à voir dans ce flou artistique savamment entretenu par la COD20, des manœuvres pour couler les conclusions de ce dialogue.

En tout état de cause, toutes ces incertitudes soulèvent de vives inquiétudes quant aux résultats dont accouchera ce dialogue; tant il est clair, comme le dit le proverbe, que « si l’on ne sait pas ce que l’on cherche, l’on ne peut pas comprendre ce que l’on trouve ».  C’est pour dire que les Centrafricains ne doivent pas être des politiciens errants sans savoir ce qu’ils veulent et ce qu’ils font.

Si Touadéra veut continuer de bénéficier de la compréhension de ses concitoyens et de la communauté internationale qui attendent du sérieux dans ce processus censé ramener la stabilité dans le pays, la COD20 se doit de jouer franc jeu et éviter tout calcul politicien.

Certes, la RCA connait des déchirures dans le tissu social et politique mais il s’agit, pour l’essentiel, des questions qui peuvent clairement être prises en compte par la Justice. Si Touadéra fait le choix du pardon, de la réconciliation et de la justice, l’on ne pourra qu’y lire des manœuvres de l’opposition pour noyer le poisson dans l’eau, c’est-à-dire des manœuvres pour tirer d’affaire des protégés.

Par ailleurs, l’on peut se demander, au regard de toutes les inquiétudes et du jeu du clair-obscur, si Touadéra ne s’est pas inscrit dans le vœu de ses compatriotes qui consisterait à faire de ce dialogue la seule issue dont la fin pourrait être conditionnée par une feuille de route de redécollage de la RCA.

@JACKO

 

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